Nous sommes aujourd'hui le premier courant du parti et le plus tourné vers l'avenir

Vincent Peillon
Entretien avec Vincent Peillon, coanimateur du Nouveau Parti socialiste, paru dans le quotidien Le Monde daté du 9 mai 2003
Propos recueillis par Isabelle Mandraud
 

Comment réagissez-vous aux résultats du vote des militants ?
Nous sommes heureux d'avoir constitué, en six mois, une force qui a permis d'animer le débat sur le fond et de donner de l'espoir, à l'intérieur comme à l'extérieur du PS. Nous sommes sans doute aujourd'hui le premier courant du parti et le plus tourné vers l'avenir...

Vous ne contestez donc pas les résultats ?
Globalement non. Comme dans tous les congrès, il y a eu ici et là, par exemple dans la Haute-Vienne, le Pas-de-Calais ou l'Hérault, des pratiques qui ne correspondent pas à notre besoin de démocratie. J'espère qu'elles seront sanctionnées.

La motion Hollande, que vous avez combattue, est nettement majoritaire...
Par rapport au dernier congrès de 2000, à Grenoble, la motion majoritaire perd plus de 10 points alors qu'elle réunit presque tous les anciens ministres, 90 % des premiers secrétaires fédéraux et 90 % des parlementaires. Le pouvoir n'étant pas en soi-même un projet, il lui reste maintenant à remplir quelques objectifs élémentaires. Il faut qu'elle dise d'abord quelle est sa ligne politique, car cette majorité reste très composite. Il faut qu'elle nous explique ensuite comment elle entend mener la rénovation. Il faut qu'elle retrouve enfin l'énergie et la conviction indispensable pour s'opposer à la droite, combattre l'extrême droite et être attentive aux Français.

Comment analysez-vous la forte mobilisation des militants, et le vote des nouveaux adhérents, dont le premier secrétaire semble avoir bénéficié ?
Il y a eu plusieurs phénomènes : la peur devant le changement, le sentiment qu'il ne faut pas en rajouter à la division de la gauche et - ceci est plus contestable - une exceptionnelle mobilisation d'un appareil menacé.

Quelle sera votre attitude au congrès ?
Chacun sait quelles sont nos idées sur l'Europe, la VIe République et la question sociale. Alors que quatre militants sur dix n'ont pas approuvé son texte, il revient au premier secrétaire de proposer la discussion.

Pour vous, cela ne fait pas de doute que votre courant tout neuf subsistera demain ?
L'ardeur de celles et de ceux qui sont engagés dans NPS, la volonté de poursuivre un travail de rénovation, le sentiment d'un besoin profond de changement pour que la gauche retrouve sa prééminence politique, tout cela crée la nécessité et le désir de poursuivre dans la durée.

Vous allez voter pour le renouvellement de François Hollande au poste de premier secrétaire le 22 mai ?
C'est une décision que nous prendrons collectivement avec l'ensemble de nos délégués et militants.

Où en êtes-vous de vos recherches d'alliance avec Nouveau Monde ?
Au niveau des départements, les représentants de NPS et de Nouveau Monde discutent. Cela concerne une vingtaine de fédérations. Un accord national n'aurait pas de sens. Nous avons des convergences, mais nous ne cherchons pas, dans ce congrès, des accords d'appareil.

Demain vous pensez que la cohabitation se passera bien, au sein du PS, avec la majorité ?
Nous ferons tout notre possible pour concourir à la vitalité du Parti socialiste, dans un esprit de fraternité mais avec vigilance et persévérance.

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