Il y aura un candidat du NPS au Mans

Vincent Peillon
Entretien avec Vincent Peillon, député européen, coanimateur du Nouveau Parti socialiste, paru dans le quotidien Libération daté du 24 août 2005
Propos recueillis par Didier Hassoux
 

Montebourg veut une alliance exclusive avec les partisans du non. Vous pas. Irez-vous ensemble au congrès du Mans ?
L'unité du NPS n'est pas en danger. Vous vous en rendrez compte aujourd'hui. Entre nous, deux débats se sont succédé. Le premier sur l'opportunité de défendre, en tant que courant, une motion. Ce débat a été tranché dès juillet. Nous soumettrons aux militants notre propre texte autour de deux impératifs : rénover et rassembler. Le second débat portait sur la nécessité de créer une coalition des non avec Fabius et Emmanuelli. Deux camarades en ont fait la proposition. Ce n'est pas la ligne du NPS, qui ne veut pas réduire le périmètre d'une nouvelle majorité au seul bloc des non et exclure ainsi une partie des militants. Nous reprochons assez à Hollande de pratiquer les exclusives en cherchant à rassembler les seuls partisans au traité constitutionnel européen pour ne pas reproduire la même erreur. Il est de notre responsabilité de nous adresser à tous.

Pour leur proposer quoi ?
Notre seule préoccupation est de battre la droite et de gagner la présidentielle de 2007. Cela suppose, à la fois, de nouvelles orientations intégrant les leçons du 21 avril 2002 et du 29 mai 2005 et de nouveaux comportements politiques. Depuis notre création en 2002, nous avons formulé des propositions sur les questions européennes, sociales et institutionnelles. Notre ambition est de faire bouger les lignes et de transformer le parti. Pour cela, le NPS doit être utile à tous. Chaque militant doit pouvoir s'en servir afin de remettre le Parti socialiste en mouvement. Dans un souci de transparence totale, le NPS proposera à tous une plate-forme de rénovation. Elle comportera des points incontournables sans lesquels un accord ne sera pas possible.

Votre ambition est donc d'être majoritaire au congrès du Mans. Pour cela, comme Montebourg, vous voulez vous débarrasser de François Hollande ?
La question du pouvoir personnel peut être posée, sans dramaturgie inutile ni attaque personnelle. Au Mans, Hollande sera candidat pour la quatrième fois. Il a un bilan. Il n'est pas inconvenant d'en faire un inventaire. Il n'est pas non plus indécent de s'interroger pour savoir si, aujourd'hui, il est le plus en situation pour rassembler et rénover. Je ne le crois plus.

Contrairement au congrès de Dijon, en mai 2003, vous ne voterez donc pas au Mans pour Hollande. Pour qui, alors, pour votre propre candidat ?
Nous présenterons un candidat pour incarner l'espoir d'une majorité alternative et d'un renouveau. La clarté et la cohérence l'exigent. C'est la démarche que je propose aujourd'hui aux militants.

Serez-vous ce candidat ?
Dans une rentrée confuse, dominée par les querelles de personnes, nous avons besoin d'être respectueux des militants. Le choix de ce candidat leur appartient. Je pense qu'il doit vite intervenir, sans doute avant le dépôt des motions (le 17 septembre, ndlr).

Au nom de Laurent Fabius, Claude Bartolone a proposé à Arnaud Montebourg de devenir premier secrétaire. Serez-vous le candidat de Dominique Strauss-Kahn à ce poste ?
Les informations et rumeurs dont vous faites état nous ont fait du mal. Le NPS n'est ni fabiusien, ni strauss-kahnien. C'est pourquoi il est le Nouveau Parti socialiste. Nous n'avons jamais été instrumentalisés par quiconque. Nous ne le serons pas. Notre candidat aura vocation à être celui de tous les socialistes.

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