Régionales 2004 : Rhône-Alpes | |
Entretien avec Jean-Jack Queyranne, député du Rhône, paru dans L'Hebdo des socialistes daté du 8 novembre 2003 propos recueillis par Anne Mosoni |
Quel bilan tirez-vous de la gestion par la droite en Rhône-Alpes ?Depuis, la région a fonctionné à petite vitesse. La gauche a souvent évité que le conseil régional soit bloqué par une coalition droite/extrême droite. Le bilan de gestion que présente Mme Comparini est très modeste. La Chambre régionale des comptes vient de mettre en évidence une sous-consommation des crédits. Ainsi pour la formation, la région accuse un retard de vingt et un mois. Sur les grands dossiers, l'exécutif régional a fait preuve d'attentisme. Je pense, notamment, au projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin. Rhône-Alpes aurait dû monter dans le wagon de tête, dès l'an 2000, aux côtés du gouvernement de la gauche. Dans la tradition de la droite, la politique de développement local s'est aussi contentée d'un saupoudrage pour satidfaire les clientèles. Les grandes agglomérations ont été délaissées. Gérard Collomb a pu parler, à juste titre, d'une « politique cantonale ». Pour toutes ces raisons, il faut donner un nouvel élan à notre région, la deuxième de France, la dixième en Europe. C'est notre ambition. Si la gauche l'emporte en 2004, quelles seront vos priorités ?Notre première priorité est bien évidemment l'emploi et l'activité économique. Rhône-Alpes dispose de nombreux atouts, avec une économie diversifiée. Mais l'évolution de l'emploi au cours des douze derniers moi est inquiétante. Le chômage a progressé de 9,8 % contre 5,8 % en moyenne nationale. Certains départements traversent de graves crises de reconversion comme la Loire : après le textile, ce sont les industries d'armement avec GIAT industrie et des milliers d'emplois qui sont menacés. Je proposerai deux mesures-phares : un contrat d'aide au retour à l'emploi durable, proposition que la droite a refusé dans le mandat actuel, et la création d'une agence régionale de l'innovation et de l'emploi. Il faut aussi promouvoir réellement le développement durable et ne pas se payer de mots. Nous mettrons l'accent sur les énergies renouvelables et les économies d'énergie, afin de rééquilibrer notre bilan énergétique qui est trop dominé par le nucléaire. La régionalisation des transports collectifs est engagée, mais il y a beaucoup d'insatisfaction chez les usagers des Transports express régionaux. Le service est de médiocre qualité. Il reste à aménager les gares et leurs parkings. Une carte orange, à l'instar de la région parisienne, serait la bienvenue. Il faut mettre enfin le Lyon-Turin sur les rails. C'est vital pour l'ouverture de Rhône-Alpes et pour éviter la pollution des vallées alpines. Le sommet franco-italien de 2004 doit prendre les décisions quant au montage financier du projet. La politiquue des territoires doit s'appuyer sur les atouts de Rhône-Alpes : son arature urbaine mais aussi la qualité de ses espaces naturels qui représentent 50 % de sa surface. Il nous faut aussi innover sur la participation citoyenne pour réduire le déficit démocratique que l'on constate à chaque élection. J'envisage un budget participatif sur les projets de formation, au niveau de chaque bassin d'emploi, avec le concours des partenaires sociaux. Sur les politiques culturelles, Rhône-Alpes pourrait faire nettement mieux que les 2 % du budget actuel consacrés à des actions classiques : les nouvelles cultures urbaines sont ignorées. C'est avec l'ensemble de ces propositions que nous irons à la rencontre des Rhônalpins au cours des prochaines semaines. Avec eux, la victoire est possible. |
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