Les éléphants doivent rentrer dans le troupeau

François Rebsamen



Entretien avec François Rebsamen, maire de Dijon, secrétaire national chargé des fédérations paru dans le quotidien Le Parisien daté du lundi 12 mai 2003
Propos recueillis par Philippe Martinat
 

Quel bénéfice Dijon peut-il tirer du congrès du PS ?
Dijon est une ville qui a besoin de se faire connaître. Elle a tous les atouts pour être une cité agréable à habiter et à visiter, comme le font d'ailleurs beaucoup de touristes étrangers. Mais Dijon souffre d'un déficit de notoriété. Donc je me suis dit que ce congrès du PS était une bonne occasion de faire rayonner la ville.

A condition de ne pas faire comme à Rennes où le PS s'était déchiré en 1990...
C'est certain. C'est pourquoi, lors de la préparation, je disais sous forme de boutade à nos concurrents : « Si vous ne voulez pas voter pour la motion A à cause de Hollande, faites-le au moins pour le maire de Dijon... »

Ce congrès comptera-t-il dans l'histoire du PS ?
Oui, car il se tient un an après le coup de massue du 21 avril et alors qu'un certain nombre de figures historiques du parti sont parties, comme Lionel Jospin. Nous avons compris le message des Français et tiré les leçons de notre échec. Il nous faut maintenant repartir. A Dijon, nous devons jeter les bases du projet qui nous guidera dans les prochaines années. Beaucoup de Français attendent le retour de la gauche. Je souhaite que ce congrès soit le départ du rassemblement de la gauche sous une forme qui reste à inventer. C'est le PS, parce qu'il est le plus fort, qui peut réussir cela.

Qu'est-ce qui va changer concrètement ?
Notre parti doit s'ancrer plus profondément dans la vie de la société. On s'est aperçu cruellement que notre système de représentation n'était pas conforme à notre électorat et à la réalité de la société. Le PS doit donc renouveler profondément ses équipes. Les socialistes doivent aussi adapter leur doctrine à un nouvel âge du capitalisme.

Le PS a-t-il définitivement tourné la page Jospin ?
Oui, une page s'est tournée avec le départ de Jospin. Le PS lui doit beaucoup. Je considère que son bilan de cinq années au gouvernement est tout à fait exceptionnel. L'histoire lui rendra d'ailleurs justice. Le vide ne se comblera pas du jour au lendemain. Mais il y a suffisamment de talents au PS pour ne pas s'inquiéter.

Que faire des « éléphants » ?
Les éléphants ? Eh bien, ils vont rentrer dans le troupeau. C'est leur vraie place, à côté des militants. Ils doivent redevenir plus modestes et plus humbles dans leurs comportements.

François Hollande joue-t-il dans la cour des grands ?
Non seulement il joue dans la cour des grands, mais il a, en plus, un rôle historique à assumer : celui d'être le leader de l'opposition. A lui d'être à la hauteur, et je sais qu'il le sera.

Ne devient-il pas un candidat naturel pour 2007 ?
Pour l'instant, on est dans le congrès de Dijon et on aura trois ans pour travailler avec les militants. Ensuite, soit un candidat s'imposera naturellement, soit ce seront les militants qui départageront d'éventuels candidats concurrents.

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