Pour moi, en 2007,
c'est Hollande

François Rebsamen



Entretien avec François Rebsamen, maire de Dijon, secrétaire national chargé des fédérations paru dans le quotidien Le Parisien daté du 27 janvier 2005
Propos recueillis par Frédéric Gerschel et Philippe Martinat
 

En appelant à voter oui à la révision constitutionnelle, puis au référendum, le PS ne risque-t-il pas d'apparaître comme la roue de secours de l'Elysée ?
Si le oui l'emporte, ce ne sera pas la victoire de Chirac, mais de tous ceux qui veulent continuer à construire l'Europe, la victoire aussi du PS. Car il est clair que, si les socialistes ne s'engagent pas pleinement, le non peut l'emporter. Mais il n'y aura aucune confusion : nous éviterons tout meeting commun avec la droite. Et nous continuerons à dénoncer la politique du gouvernement, qui creuse les inégalités et les déficits, et qui casse les services publics.

Au PS, Jean-Luc Mélenchon veut faire campagne pour le non...
Mélenchon est en train de nous tester pour voir jusqu'où il peut aller. Il doit savoir qu'il y a une ligne blanche qu'il ne faut pas franchir. Il serait, par exemple, inacceptable qu'il fasse tréteaux communs avec Marie-George Buffet ou Alain Krivine. Il se mettrait ainsi de lui-même en dehors du parti. Il ne doit pas non plus oublier qu'il a été élu sénateur sur une liste PS, et non sur une liste Ramulaud.

Lionel Jospin interviendra-t-il durant la campagne ?
Il peut être très utile. C'est une voix forte pour le oui. S'il souhaite s'exprimer, on cherchera avec lui les meilleures modalités pour le faire. Jospin a brisé la glace : il est redevenu un militant actif du PS. Il sait que l'équipe qui dirige le PS - avec, à sa tête, François Hollande - a réussi, et il en est satisfait.

Un courant est-il en train de se mettre en place autour de Hollande ?
Non. Son courant, c'est le PS. Ce qui fait la force de ceux qui sont autour de lui, c'est justement qu'ils ne sont pas dans des courants, des clans ou dans le repli. François est ouvert à tous les adhérents du PS. Cela ne l'empêche pas d'avoir des amis.

On lui reproche son manque d'expérience gouvernementale...
Croyez-moi : une expérience de dix ans à la tête du PS, cela vaut largement n'importe quelle expérience gouvernementale. Il est normal que le premier secrétaire du PS assume les plus hautes fonctions quand arrive l'alternance. Pour moi, en 2007, c'est Hollande.

Laurent Fabius peut-il toujours revendiquer le titre de numéro deux du PS ?
Même si on peut regretter qu'il ait pris la tête du non, il continue d'assumer pleinement sa charge de responsable des élus et des territoires. Laurent Fabius entend aussi apporter des idées au projet socialiste. C'est une démarche intéressante.

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