Un nouveau féminisme pour un nouveau socialisme
Faire vivre l'égalité pour faire vivre la démocratie

Yvette Roudy

 Contribution thématique au congrès national du Mans présentée par le Nouveau Parti socialiste (juillet 2005).

 

I- Une histoire difficile
entre féminisme et socialisme français

Le féminisme, depuis son émergence, a toujours accompagné le socialisme. Il en est une des composantes et une de ses spécificités.

L'Internationale socialiste a intégré, dès ses débuts, cette parenté. Il n'en est pas de même pour le socialisme français qui, sous l'influence de Proudhon, ne reconnaissait que deux rôles à la femme: ménagère ou courtisane. Pendant longtemps, les femmes ont donc été tenues à distance du fonctionnement du parti ou utilisées comme auxiliaire de service.

Dans ce contexte, les premiers combats furent menées par des femmes éduquées ou de milieu aisé ce qui explique que le socialisme français ait longtemps considéré le féminisme comme un avatar de la bourgeoisie c'est à dire l'ennemi de classe. Cette approche n'a jamais été le cas des autres partis social-démocrates .

Depuis, de grands combats féministes ont été gagnés : droit à l'instruction, droit de vote, droit au travail, droit de disposer de son corps. Tous ces droits revendiqués par les femmes en lutte ont été peu soutenus par les socialistes français en vertu de la croyance obstinée que la lutte contre le capitalisme résoudrait tous les problèmes

Il a fallu attendre 1981 pour qu'une politique socialiste d'égalité des droits soit menée de façon concrète et attentive grâce à la création d'un ministère aux droits de la femme.

Il a fallu attendre 1999, pour que le principe de parité soit inscrit dans la constitution grâce à l'initiative de socialistes.

II - De nouvelles oppressions pour les femmes

Depuis quelques années, les femmes ont à faire face à de nouvelles oppressions. En effet, le nouveau capitalisme et l'intégrisme religieux se liguent partout pour faire replonger les femmes dans un monde de soumission et d'obscurantisme.

L'intégrisme religieux
L'histoire du voile est à ce titre emblématique d'une idéologie religieuse qui désigne une nouvelle fois la femme comme la victime expiatoire de ce qu'il convient d'appeler le " Syndrome du plus faible ". L'enjeu est pour les perdants d'un système d'exercer un pouvoir illégitime au détriment des plus faibles qu'eux.

Qu'il s'agisse de sénateurs soumis au lobby catholique, comme Georges Garraud, ou de prédicateurs faussement domestiqués comme Tarik Ramadan, ceux qui dénoncent la laïcité comme ferment d'oppression et d'uniformisation, ont comme principal point de mire la liberté qui peut exister pour les femmes dans un pays laïque.

Le nouveau capitalisme
Sa caractéristique principale est d'avoir dissocié les lieux de pouvoirs décisionnels des lieux de production. Cette dissociation permet une mise en concurrence directe des salariés afin d'aboutir à un coût toujours plus bas du travail au mépris des droits les plus élémentaires de tout être humain.

Dans ce contexte, les femmes sont en premières lignes car elles sont, plus que les hommes, en charge de responsabilités familiales. Obligées de trouver un travail, les femmes acceptent des salaires et des conditions de plus en plus misérables. Utilisées comme instrument de dumping social car plus vulnérables, les femmes paient au prix fort les effets du libéralisme sauvage.

Ainsi, il faut dénoncer les Maquiladoras au Mexique, zones franches où l'Etat n'a plus le droit d'intervenir. Les multinationales y installent des usines pratiquant des bas salaires, des conditions de travail très difficiles. Les mexicaines, originaires des hauts plateaux dont l'agriculture a été anéantie par le libre échange instauré par l'ALENA, viennent dans ces usines poussées par la misère. Elles s'y font violer, torturer et tuer par centaines depuis des années, dans une impunité insupportable.

Des inégalités qui s'accroissent
La progression de ces nouvelles oppressions est redoutable dans sa manière de s'organiser car elle crée, comme dans le reste de la société, " deux planètes ". D'un côté, une planète où les femmes ayant pu faire des études ou obtenir une situation professionnelle bénéficient pleinement des droits acquis par les femmes. De l'autre, une planète où les femmes subissant la pression du chômage, la disparition des services publics, et la montée d'un intégrisme religieux ne bénéficient plus des droits acquis par les combats féministes.

Les unes avancent au grand jour, les autres reculent dans le silence.

III - Un nouveau féminisme
pour un nouveau socialisme

Force est de constater que face aux coups de boutoir du nouveau capitalisme et de l'intégrisme qui touchent les femmes, les socialistes ont du mal à considérer le combat féministe comme une priorité politique.

Force est de constater aussi que celles qui ont le courage d'évoquer ce thème comme une priorité et de le porter dans les instances dirigeantes prennent de fait le risque d'être stigmatisées et de perdre une légitimité politique durement acquise.

Le féminisme est par définition une bataille culturelle pour un changement des pratiques, des mentalités, des rapports sociaux. Les femmes représentent la moitié de l'humanité, le Parti Socialiste doit être le lieu d'aboutissement " naturel " de toutes les aspirations à l'égalité.

Fidèle à notre conviction profonde que c'est la qualité de la démocratie qui permet de créer les conditions politiques permettant de faire progresser l'égalité, il importe que le nouveau socialisme intègre le féminisme dans ses valeurs fondatrices . En 2003, Zapatero dans son discours inaugural soulignait que " la parité a un effet de démocratisation et que là où arrive la parité, la démocratie progresse " . L'Espagne a depuis adopté une loi sur la place et les droits des femmes qui fait honneur aux socialistes espagnols.

Emancipation individuelle, promotion collective, progrès social partagé, lutte pour l'égalité contre les discriminations, rénovation démocratique : le féminisme est un combat central pour les socialistes 

Les droits des femmes sont des droits nouveaux donc fragiles. Dans le contexte actuel, le nouveau socialisme doit s'attacher à défendre bec et ongle les droits acquis des femmes jamais parfaitement respectés, toujours menacés.

IV - Les droits des femmes aujourd'hui

1) Dans la vie personnelle
    Le premier des droits est le droit pour chaque femme de disposer de son corps. L'abandon par l'Etat de cette question essentielle est en train de remettre insidieusement ce droit en cause. Ainsi, l'accès à l'information sur la contraception est devenue quasi inexistante et les centres de planification insuffisants. Avec la crise sociale et son cortège d'isolement et d'exclusion, il existe une augmentation des grossesses précoces. L'accès à la contraception devient difficile avec une diminution des contraceptifs remboursés. Les services d'IVG ont de plus en plus de mal à fonctionner.

    La disparition de l'état de droit fait reculer les droits des femmes dans de nombreux territoires et en particulier les quartiers urbains et ruraux pauvres. En effet, dans ces territoires où les lois de la République ne s'appliquent plus, c'est la loi du plus fort qui est devenue la règle. Le martyr de la petite Sohane est emblématique de ce retour de l'obscurantisme pour les femmes.

    La remise en cause de la laïcité touche d'abord les femmes. La question du voile pose d'ailleurs très clairement l'enjeu de la soumission des femmes . Comme d'ailleurs la pratique du mariage contraint ou encore, des " crimes d'honneur ". Dissimuler sa chevelure, c'est le signe de sa soumission au dogme intégriste pour qui la femme n'est rien. Il n'est pas acceptable que la femme soit considérée comme " l'inférieure de l'homme " dans quelque société que ce soit. La laïcité constitue donc le cadre nécessaire mais pas suffisant pour l'égalité entre hommes et femmes.

    La pénalisation de la prostitution. La droite a pris des mesures iniques vis a vis des femmes obligées de faire commerce de leur corps pour survivre. En impliquant leur responsabilité dans ce commerce inacceptable, l'Etat oblige les prostituées à se plonger dans la clandestinité leur ôtant toute chance d'échapper à leur condition. En pratiquant leur activité " loin des yeux ", les prostituées doivent affronter seules des clients parfois violents tandis que les proxénètes peuvent agir en toute impunité.
2) Dans la vie familiale
    Un partage des taches familiales en panne. Malgré une relative évolution du partage des tâches et responsabilités au sein des couples (la participation masculine aux responsabilités familiales a augmenté de 6 minutes quotidiennes en 13 ans), la gestion mentale et pratique de la famille continue à incomber aux femmes pour 70 % des tâches ménagères et 60% des tâches éducatives.

    Les horaires de travail atypiques ont tendance à se généraliser, mais ce n'est pas le cas des des structures de garde des enfants. Les femmes sont de plus en plus touchées par les horaires atypiques incompatibles avec la vie familiale . Résultat, ce qui a été de tout temps un jonglage devient aujourd'hui un exercice permanent d'équilibriste quand ce n'est pas l'impossibilité de prétendre à un emploi. C'est, ainsi, le cas des femmes chefs de famille monoparentale, qui doivent renoncer à travailler à l'extérieur faute de possibilité de garde de leurs enfants.

    Les violences domestiques à l'encontre des femmes, fléau qui a toujours existé dans toutes les classes sociales, sont en train d'exploser. En France, chaque mois, cinq femmes meurent sous les coups de leur compagnon. On ne peut plus ignorer les violences que la culture patriarcale a si longtemps couvert. Enfin, les femmes commencent à parler pour dénoncer ces violences. La loi a remplacé l'autorité paternelle par l'autorité parentale. Mais les mentalités sont têtues et résistent.
3) Dans la vie professionnelle
    Des emplois déqualifiés et à temps partiels. Les emplois à temps partiel subis concernent les emplois les plus dévalorisés et mal payés. Vendeuses, caissières, aides à domicile, serveuses, travaillent le plus souvent avec des statuts d'une grande précarité et des horaires de travail très éclatés. Ces horaires ne permettent pas d'être complétés par un autre emploi partiel .Dans ce contexte, les femmes représentent 80 % de ce qu'on appelle les " travailleurs pauvres ", alors qu'elles ont un emploi .

    Des rémunérations inférieures. Les femmes sont sous-payées par rapport aux hommes. En France, le salaire moyen féminin est de 920 Euros quand le salaire moyen masculin est de 1261 Euros soit un écart de 24 %. Cet écart est de 10 % pour l'ex-RDA et de 30 % pour la Grèce et les Pays –Bas . Il est lié à plusieurs raisons : la place des emplois respectifs dans l'échelle sociale, le temps de travail, la progression de carrière, les interruptions de carrière pour élever les enfants.

    Il subsiste, également malgré la loi interdisant les différences de rémunération à poste identique, une différence " inexpliquée " de l'ordre de 10. Cette différence, assez faible chez les ouvrières et employées est de l'ordre de 30 % chez les cadres.

    Une situation de sur-chômage. Il y a, à ce jour, 81 % de femmes actives, pour 95 % des hommes. Le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de 0,8 % pour les femmes et de 0,2% pour les hommes en un an. La période de chômage des femmes, avant leur premier emploi fixe, est double de celle qui atteint les jeunes gens. Alors que les filles sont en moyenne plus diplômées que les garçons.

    Pour les femmes, le fait d'avoir un enfant se lie à un taux de chômage plus élevé : deux enfants augmente la probabilité de chômage de 2 points à 3 points ; trois enfants l'augmente de 5 points. Pour les hommes, ce phénomène s'inverse ainsi le taux de chômage baisse de 2 à 3 points pour les pères de un ou deux enfants.

    Des retraites de misère. Temps partiels subis, emplois déqualifiés et sous payés, interruption de carrière, situation de chômage prolongée et disparition des acquis de solidarité pour les mères de famille dans la fonction publique vont contribuer à une baisse dramatique du niveau de retraite pour une majorité de femmes dans les années à venir.

    Déjà, à l'heure actuelle, seules 39 % des femmes qui partent en retraite valident une carrière complète. La retraite moyenne d'une femme est de 848 Euros pour un montant masculin moyen de 1461 euros.

    La récente réforme des retraites a pour caractéristique principale de pénaliser les carrières incomplètes. La réforme des allocations de garde du jeune enfant, en devenant plus rémunératrice que les emplois peu qualifiées va inciter, encore un peu plus, les femmes à arrêter leur activité professionnelle .
4) Dans la vie politique
    Le gouvernement de Lionel Jospin a répondu aux mobilisations des femmes en faveur d'une réforme de la constitution pour inscrire la parité. C'est un grand progrès et le constat est aujourd'hui admis : l'égalité entre les hommes et les femmes ne progresse pas " naturellement ". Il faut des mesures volontaristes, féministes, socialistes. Même si certains craignaient qu' " on ne trouverait pas de femmes ", elles ont répondu présentes et sont volontaires pour la prise de responsabilités politiques.

    Le bilan de la parité est mitigé. Lors des élections, la présence des femmes croit mécaniquement lorsque la loi est contraignante. Dès qu'elle ne l'est plus, la situation redevient défavorable aux femmes.

    Par exemple, depuis 2001, elles sont 47,5 % des conseillères municipales dans les communes de plus de 3 500 habitants, elles ne sont que 30 % dans les communes de moins de 3 500 habitants.

    La composition des exécutifs, municipaux et régionaux, a souvent donné lieu à une rétrogradation des femmes présentes sur les listes une fois élues, pour assurer la sur-représentation masculine.

    Elles sont quasiment-absentes des structures intercommunales qui constituent pourtant les lieux de pouvoirs locaux. L'intercommunalité, échelon qui " ne compte pas " officiellement alors qu'il est en passe de devenir central, échappe à toutes les mesures de démocratisation, qu'il s'agisse des limitations au cumul des mandats ou de la parité. La département reste un bastion masculin.

    La France est dans une situation paradoxale. En effet après avoir voté une loi d'exception : la parité, elle est au rang des derniers pays européens pour ce qui est de la possibilité effective des citoyennes de voter la loi. Elles sont 12,3% à l'Assemblée Nationale. Les partis ont préféré payer en 2002 plutôt que d'appliquer la parité. Le nôtre a préféré perdre près de 2 millions d'Euros dans le cadre du financement public aux partis politiques plutôt que de permettre à des camarades de devenir députées.

    Une loi ne peut seule venir à bout d'un lourd héritage culturel qui faisait de la politique un univers exclusivement masculin. La logique des fiefs qui caractérise la cinquième République leur est défavorable. En charge du quotidien des familles et d'un travail, elles n'ont pas de temps pour la politique. Un projet socialiste doit s'attacher à dé-spécialiser les rôles entre les hommes et les femmes et à transformer la République, parce que l'égalité entre hommes et femmes est une condition de la démocratie. En 2002, les femmes représentent seulement 32 % des adhérents socialistes.

V – Faire vivre l'égalité

L'égalité des droits des femmes et des hommes doit aussi se conjuguer avec égalité des droits des femmes entre elles .
1) Dans la vie personnelle
    Le droit à la coéducation.
    Il importe de gagner la bataille culturelle en inscrivant l'égalité entre les femmes et les hommes dans la nature de l'humanité . Il est donc essentiel de promouvoir la coéducation dans l'ensemble des sphères éducatives qu'elles soient familiales, scolaires, associatives. Plus que la mixité, la coéducation implique une réflexion active sur l'apprentissage du vivre ensemble et de faire ensemble.

    La laïcité est au cœur de la coéducation.
    Il appartient aux socialistes de réaffirmer ce principe comme garant essentiel de l'égalité des femmes et des hommes. Il importe de ne pas laisser des territoires devenir des zones où la République n'existeraient plus dans les droits et devoirs qu'elle a fixé pour chaque citoyen. Il convient de remettre les services publics, les services de l'Etat avec les moyens nécessaires dans l'ensemble des territoires urbains et ruraux.

    Le droit de disposer de son corps.
    Il importe de réaffirmer ce droit en inscrivant prioritairement la gratuité et l'accès à la contraception par un développement des structures d'accueil sur l'ensemble des territoires, en réalisant des campagnes nationales de sensibilisation et en redonnant des moyens aux centres d'IVG. La prostitution sera dépénalisée pour les femmes et hommes contraints de faire commerce de leur corps.
2) Dans la vie familiale
    Le travail domestique n'est pas compté dans les indicateurs de croissance, dans le PIB. C'est un travail invisible, qui n'a pas de réalité économique . L'éducation des enfants n'est pas considérée comme un travail important dans l'organisation générale de notre société alors qu'il devrait procéder d'un investissement sur l'avenir. C'est un investissement qui doit être porté par l'Etat .

    Un ambitieux programme de constructions de crèches sur l'ensemble du territoire et particulièrement dans les zones rurales, ou faute de moyens, habitent désormais employées et ouvrières. Les horaires seront adaptés à la vie professionnelle ou à la recherche d'emploi des parents : ouverture de 7 h à 20h minimum, avec des garderies relais de nuit.

    Revendiquer une carrière professionnelle digne pour les hommes et pour les femmes qui souhaitent rester un temps à la maison pour s'occuper des enfants avec un accompagnement garanti vers un retour à l'emploi basé sur un droit à la formation tout au long de la vie.
3) Dans la vie professionnelle
    Une étape complémentaire est à mener pour réaliser l'égalité professionnelle pleine et entière .

    Faire appliquer la loi sur l'égalité professionnelle . Mesure essentielle de notre action future, une priorité particulière devra être donnée dans les moyens législatifs et humains pour qu'enfin la loi puisse être respectée : sanctions financières lourdes, délégation départementales auprès des préfets, possibilités de recours facilités.

    Un enjeu de démocratie sociale
     . Le modèle suédois peut à cet égard être utilisé comme un exemple de bonne pratique. La législation suédoise engage les employeurs à mettre en place des mesures sur l'égalité ajustées en fonction des lieux de travail. Par ailleurs, les partenaires sociaux au niveau local interviennent dans l'élaboration et la mise en œuvre des plans. Ils sont ensuite soutenus par une procédure de contrôle qui a institutionnellement et concrètement les ressources et la capacité de garantir que les lois sont appliquées dans la pratique .

    Favoriser l'accompagnement vers l'emploi durable des publics féminins les plus fragiles : accès à la formation et à la qualification, validation des acquis professionnels.

    Favoriser les initiatives territoriales visant à corriger les inégalités d'accès pour les femmes à l'emploi, à la formation.

VI Faire vivre la parité

L'avènement de la parité réelle est indissociable d'une transformation en profondeur de notre système politique et de politiques publiques volontaristes afin de déspécialiser les rôles : libérer les femmes du domestique, libérer les hommes du travail.

Approfondir les dispositions législatives en faveur de la parité.
Comme aucun progrès vers l'égalité entre les sexes ne se fait spontanément, les listes soumises au vote des électeurs lors des scrutins de listes seront intouchables, notamment pour la composition des exécutifs régionaux et municipaux . Les structures intercommunales et départementales seront soumises au principe paritaire, leur mandat comptera dans les lois venant limiter le cumul des mandats : les sanctions financières seront remplacées par un refus d'enregistrer l'ensemble des candidatures d'un parti en cas d'irrespect de la parité. La parité s'appliquera aux communes de moins de 3 500 habitants .

Mettre en œuvre la limitation des mandats.
La transformation de la République, grâce à une respiration démocratique permise par une rotation des mandats, constitue une étape incontournable pour l'égalité entre les hommes et les femmes en politique. Compléter la parité implique de restreindre le cumul des mandats dans le temps. Ainsi les places libérées ne se feront pas au détriment des hommes mais au contraire au bénéfice de tous et surtout de la démocratie.

Améliorer le statut de l'élu.
Les droits conférés aux élus par la loi de 2002 ne doivent plus être tributaires d'un vote dans les assemblées locales, notamment s'agissant des droits à la garde d'enfants. Ils devront être automatiques et leur garantie assurée par l'Etat. Par ailleurs, pour contrer la primauté de l'exécutif sous la Vème République, ces droits ne devront plus être centrés sur les élus qui participent à l'exécutif . Enfin, l'exercice d'un mandat par les salariés du secteur privé reste difficile et seule la possibilité d'un congé électif, sur le principe du congé parental, permettra le renouvellement attendu de la représentation politique.

Faire vivre la parité dans notre parti.
Les socialistes expérimenteront, dans leurs réunions, à tous les échelons, des techniques inédites afin de lutter contre le poids de l'héritage historique et culturel entre les hommes et les femmes. Lors des prises de parole organisées (section, Conseil National etc.), la parole sera donné successivement à une femme et à un homme. Le principe de la parité sera inscrit pour toutes les instances du parti.

Inscrire la parité dans la démocratie sociale.
La refondation de la démocratie sociale doit également aller de pair avec l'inscription de la parité dans les syndicats. S'agissant des associations, il s'agit de ne pas les considérer comme des structures " pures " et " désintéressées " par contraste avec le monde politique qui serait " sale ". L'univers associatif est caractérisé par les mêmes phénomènes de cumul des mandats dans le temps et l'espace et par l'exclusion des femmes des fonctions de direction. Le monde associatif sera encouragé à adopter les principes de parité et de rotation des mandats.



 
Être socialiste, c'est se battre pour l'égalité. Les femmes représentent la moitié de l'humanité. En France et dans le monde, les femmes continuent d'être victimes d'inégalités que rien ne justifie . Elles assument toujours en priorité les taches domestiques au détriment de leur activité professionnelle ; elles sont soumises aux diktats religieux ; elles sont les principales victimes de violences conjugales ; elles subissent les pires conditions de travail ; elles sont les plus nombreuses parmi les plus pauvres .

Etre socialiste, c'est être féministe .
Les socialistes doivent inscrire une nouvelle étape pour l'égalité des droits des femmes au cœur de leur projet . Les socialistes ne doivent pas se contenter d'être novateur dans leurs idées mais également dans leurs actes. Ils doivent mener par des actes concrets le nécessaire changement culturel qui permette de construire ensemble " une société réellement mixte " .

Être socialiste, c'est être démocrate .
Il ne peut y avoir de démocratie accomplie sans la parité. Il ne peut y avoir de rénovation de la démocratie sans que les femmes y trouvent juste leur place mais toute leur place. Représentation politique, délibération collective, partage des responsabilités doivent permettre enfin l'égal exercice politique des hommes et des femmes.

Être socialiste, c'est être internationaliste .
Le combat pour l'égalité des droits des femmes doit être mené partout . Nous devons être de toutes les batailles auprès de nos consœurs irlandaises ou polonaises qui réclament le droit à l'IVG, ou de nos consœurs mexicaines, victimes du nouveau capitalisme ou de nos consœurs musulmanes qui se battent contre l'intégrisme. C'est en partageant les combats communs que nous trouverons les moyens d'avancer.


Signataires :

 Françoise Mesnard, conseillère régionale de Poitou-Charentes, membre du Bureau national (Charente-Maritime)  Arnaud Montebourg, député, membre du Bureau national (Saône-et-Loire)  Yvette Roudy, membre du Bureau national, ancienne ministre aux droits des femmes (Paris)  Thierry Mandon, conseiller général, membre du Bureau national (Essonne)  Barbara Romagnan, membre du Bureau national (Rhône)  Jean-Jacques Thomas, conseiller général, membre du Bureau national (Aisne)  Elyette Croset-Bay, membre du conseil national, conseillère régionale (Isère)  Christian Martin, membre du bureau national, conseiller régional (Var)  Josy Poueyto, conseillère générale, membre du Bureau national (Pyrénées-Atlantiques)  Christian Paul, député, membre du Bureau national (Nièvre)  Marion Paoletti, membre du conseil national (Gironde)  Cyril Chappet, conseiller général (Charente-Maritime)  Emma Stair (Paris)  André Bonnin, conseiller général (Charente-Maritime)  Françoise Bonnin (Charente-Maritime)  Nicole Bonnefoy, conseillère régionale (Charente)  Catherine Veyssy, conseillère régionale (Gironde)  Jean-Luc Veyssy (Gironde)  Suzanne Coulet, maire-adjointe (Gers)  Lucile Schmid, membre du conseil national, conseillère régionale IDF (Hauts-de-Seine)  Paul Alliès, membre du conseil national (Tarn)  Valérie Rabaut (FFF)  Florian Borg, membre du conseil fédéral (Isère)  Martine Daban, conseillère régionale, maire (Vienne)  André Lucas, membre du conseil fédéral (Calvados)  Yvette Billet (Marne)  Thierry Mirbeau, membre du conseil fédéral (Vienne)  Stéphanie Caillies (Marne)  Patricia Grau-Demange (Marne)  Sonia Marcelot (Marne)  Joëlle Averlan, membre du bureau fédéral (Charente)  Frédéric Massot (Val-de-Marne)  Cécile Helle, membre du conseil national, conseillère régionale (Vaucluse)  Béatrice Arruga, membre du conseil national (Loir-et-Cher)  Jean-Marie Bosch, membre du conseil fédéral (Isère)  Céline Hoare, membre du conseil fédéral (Charente)  Norbert Ancel, membre du conseil fédéral (Isère)  Françoise Colombier, membre du conseil fédéral (Loire)  Anne Gérard, membre du secrétariat fédéral (Vienne)  Michel Boudsocq (Aisne)  Agnès Deslandes, membre du conseil fédéral (Charente)  Annie Buiron, membre du secrétariat fédéral (Isère)  Jean-Pierre Catala (Charente)  Sylvie Guittard (Paris)  Annick Poulet (Aisne)  Annick Gaudion (Aisne)  Christine Borgniet (Aisne)  Roselyne Gasco, membre du bureau fédéral (Gers)  Gildas Laeron, membre du secrétariat fédéral (Isère)  Catherine Greverie, membre du bureau fédéral (Isère)  Michèle Eybalin, membre du conseil national, conseillère régionale (Drôme)  Gilles Clavel, membre du bureau fédéral (Charente)  Laurence Fluttaz, membre du secrétariat fédéral (Saône-et-Loire)  Véronique Fouillouse, membre du secrétariat fédéral (Saône-et-Loire)  Patricia Bolleteau, conseillère municipale (Saône-et-Loire)  Christophe Regniaud (Saône-et-Loire)  Joëlle Hittier (Saône-et-Loire)  Nicole Eischman, membre du secrétariat fédéral (Saône-et-Loire)  Maurice Dutreuil, secrétaire de section  Francine Desprez (Saône-et-Loire)  Simone Poupon (Saône-et-Loire)  Sophie Charrière, maire-adjointe (Saône-et-Loire)  Séverine Tessier, conseillère municipale (Paris)  Yann Bouvart, membre du secrétariat fédéral (Aisne)



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