Henri devrait démissionner de ses mandats

Ségolène Royal
Entretien avec Ségolène Royal, députée des Deux-Sèvres, paru dans Le Parisien daté du 4 mars 2005.
Propos recueillis par Frédéric Gerschel
 

L'attitude d'Henri Emmanuelli vous choque-t-elle ?
En politique, il y a un principe de cohérence. Emmanuelli a demandé à cor et à cri un référendum interne, qu'il a largement perdu le 1er décembre dernier. Le moins qu'on puisse attendre d'un militant de longue date et qui a exercé les plus hautes responsabilités au sein de notre parti, c'est qu'il respecte ce choix. C'est une question d'esprit démocratique. Tout élu de notre organisation tient ses mandats du PS. Donc, si Emmanuelli veut reprendre sa liberté de parole par rapport à la position officielle du parti, il me paraîtrait cohérent qu'il démissionne de tous ses mandats.

Pourquoi le PS renonce-t-il à sanctionner les militants du non ?
Parce que cela érigerait en victimes ceux qui enfreignent les règles. Ça leur donnerait davantage d'audience. Donc, ce n'est pas souhaitable, même si cela peut donner l'impression qu'on leur laisse le champ libre. De toute façon, la sanction viendra des militants. Je sais qu'ils jugent très sévèrement ce qui est en train de se passer, et j'espère que, le moment venu, ils ne renouvelleront pas l'investiture de ceux qui portent ainsi préjudice à notre parti. Emmanuelli comme les autres.

Etes-vous inquiète de la fracture qui apparaît au PS ?
Oui. Ces divisions sont négatives. Y compris dans la perspective des élections de 2007.

Craignez-vous une montée du non ?
Pour l'instant, la campagne n'a pas vraiment commencé. On sait bien que le non cristallise les mécontentements. Donc, il convient de se méfier. C'est plus difficile pour le oui car il faut expliquer, être pédagogique. Mais je suis confiante. Nous aurons plusieurs mois devant nous pour convaincre et présenter les vrais enjeux du scrutin. Le résultat du scrutin espagnol est très encourageant.

La droite continue de reprocher aux présidents de régions PS élus l'an dernier, et à vous en particulier, d'avoir augmenté de façon excessive la pression fiscale....
C'est une polémique de bas étage entretenue artificiellement par le gouvernement Raffarin. Nous assumons des responsabilités éminentes à la tête des régions. Il a fallu supporter des transferts de charges non compensées par l'Etat. En tous domaines - la formation des infirmières et des personnels médico-sociaux, le remplacement des aides éducateurs et les emplois jeunes, les actions d'apprentissage et de prise en charge des personnes les plus démunies et les plus éloignées du marché du travail -, il ne fallait pour rien au monde qu'il y ait d'interruption du service public.

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