Je veux dire
aux femmes de France…
7 mars 2002

Vous êtes à l'initiative de l'appel " 2002 femmes ", le premier des comités de soutien à Lionel Jospin. Le 8 mars, à l'occasion de la Journée de la femme, vous organisez un grand rassemblement au Palais des sports en présence de Lionel Jospin. Quel objectif vous-êtes vous fixé pour cette journée ?

De tradition, le Parti socialiste a toujours organisé des événements à l'occasion de la Journée de la femme. Le 20 janvier dernier, nous avons lancé cette initiative " 2002Femmes " et depuis, nous avons recueilli plus de 90 000 signatures. Au-delà de l'appel en lui-même, il y a le fond. Le gouvernement Jospin a beaucoup fait pour les femmes depuis 1997 et dès demain soir nous lui dirons ce sur quoi nous voulons que les choses continuent et progressent. Nous n'oublions pas non plus la dimension internationale de cette soirée. Il y a encore de par le monde des femmes qui souffrent et qui sont dans la galère. En Afghanistan, en Algérie, ou au Nigéria. Je pense aussi à … Ingrid Bettencourt en Colombie qui dans son combat contre la drogue et l'argent sale et qui a été enlevée parce qu'elle a mis le doigt là où ça faisait mal.

Quelle forme prendra la rencontre de demain ?

Nous finirons la journée au Palais des Sports de Paris, à la porte de Versailles par une soirée différente des meetings que nous faisons traditionnellement au moment des campagnes électorales. Demain nous nous partagerons entre la convivialité, la fête et le fond.

La journée des femmes est une création de la gauche et la gauche a initié les combats de l'émancipation de la femme. Mais aujourd'hui, des personnalités comme Simone Veil et Roselyne Bachelot - aujourd'hui porte-parole de Chirac - ne sont-elles pas là pour rappeler que la gauche n'a pas ou n'a plus " le monopole " du combat pour la poursuite de l'émancipation des femmes ?

J'ai presque envie de répondre " gadget ". Je trouve que Roselyne Bachelot a perdu sa rose lyre en se faisant nommer porte-parole. C'est une utilisation habile de la droite des femmes, comme au moment des " Jupettes " - un affichage de ministres femmes en quantité et une fois que l'effet médiatique est passé, hop ! on les jette. C'est un peu l'effet Kleenex qu'a la droite vis-à-vis des femmes. Il y a eu des avancées significatives au moment de Simone Veil. Mais depuis ? Plus rien. Ce ne sont que les gouvernements de gauche qui ont fait progresser les droits des femmes. Je souriais hier à la lecture d'une dépêche qui indiquait que " Femmes avenir ", l'association des femmes de droite avaient décidé pour le 8 mars d'aller déposer une gerbe au pied de la statue du Général de Gaulle pour le remercier d'avoir donné le droit de vote aux femmes il y a 55 ans. Moi je les interpelle en leur disant : "faites un peu de marche à pied le 8 mars. Allez jusqu'à Matignon vous rendre auprès du Premier ministre pour le remercier d'avoir 55 ans après, permis à plus de femmes de se faire élire par la loi sur la parité !

Le slogan qui accompagne votre journée annonce " et si le vote des femmes faisait la différence ". Diriez-vous qu'il y a un vote " féministe " ou " féminin " naturellement orienté à gauche et que lorsqu'on est une femme on a plus de raisons de voter à gauche que de voter à droite ?

Le 5 mai, les femmes pourront faire la différence. Il y a 43 millions d'électeurs donc 23 millions d'électrices. Il faut faire prendre conscience aux femmes qui se situent souvent dans le camp des abstentionnistes et qui pensent que les questions de vie quotidienne n'intéressent pas les candidats, que le vote ça prend 5 minutes et que ça détermine votre avenir pour les 5 années à venir.

Il faut rappeler ensuite aux femmes actives cette volonté de la droite qui ne change pas d'élection en élection, de faire revenir les femmes à la maison en mettant en place par exemple un salaire maternel. En 93, nous nous étions mobilisées contre Balladur qui avait proposé, pour faire baisser le chômage, que les femmes rentrent chez elles pour laisser les places aux hommes.

Enfin, je veux dire aux femmes de France que pour progresser sur le chemin de la parité, de l'égalité dans le travail, des salaires, dans la vie familiale, rompre avec la violence, le bon choix, c'est Lionel Jospin.