Régionales 2004 : Provence Alpes Côte d'Azur
La première urgence est sociale

Michel Vauzelle



Entretien avec Michel Vauzelle, président du conseil régional de Provence Alpes Côte d'Azur, paru dans le quotidien Le Monde daté du 7 avril 2004.
Propos recueillis par Martin Samson
 

Quelles sont vos urgences à la tête de la région ?
La première urgence est sociale. Dès la prochaine assemblée plénière, je proposerai des mesures pour que la solidarité régionale se manifeste pleinement à l'égard de ceux et de celles qui sont dans la souffrance morale et économique. Je pense aux salariés de Lustucru-riz à Arles, sinistrés par l'inondation de leur logement, lors de la crue du Rhône, et par la fermeture de leur entreprise. Nous élaborerons en même temps un plan " Région Solidarité " pour répondre, dans la mesure de nos moyens, aux situations d'injustice créées par la politique du gouvernement Raffarin.

Sur l'ensemble de la mandature, pouvez-vous vous engager sur des changements concrets, et lesquels, dans la vie quotidienne des habitants de votre région ?
Nos concitoyens ont pu mieux comprendre, à l'occasion de ces élections, combien la région intervient dans leur vie quotidienne. La décision, prise au cours de mon dernier mandat, de payer les livres et les équipements professionnels des lycéens et des apprentis a beaucoup touché les familles. Elle est adoptée aujourd'hui par le Parti socialiste.

Notre priorité restera l'emploi. Nous continuerons à aider la création et le développement des entreprises sous condition de créations d'emplois, de critères de formation et de respect de l'environnement. Nous continuerons à augmenter le nombre des trains express régionaux (TER), à rénover les gares, à remplacer les anciennes voitures par des rames modernes, confortables et accessibles aux personnes handicapées. Nous maintiendrons des tarifs réduits pour les jeunes, les personnes âgées, les chômeurs et les RMistes.

Nous allons lutter sur tous les fronts, y compris pour un changement de la loi contre la spéculation immobilière. Le coût du foncier est insupportable pour les familles modestes, les étudiants, les jeunes, les saisonniers. Il décourage les projets d'installation des industriels et chasse les agriculteurs de leur terre. Nous apporterons aussi une aide directe au logement social.

Comment avez-vous l'intention d'utiliser les nouvelles compétences que s'apprête à transférer le gouvernement aux régions ?
J'ai demandé que le premier ministre suspende la discussion des lois de décentralisation. Je refuse toute atteinte portée au service public, comme le démantèlement de l'éducation nationale, de la santé publique, d'EDF ou de La Poste.

Comment parler de décentralisation lorsque l'Etat ne respecte même pas sa parole en annulant ses engagements pris dans le cadre du contrat de plan Etat-région ? Il faut renvoyer le vote du projet de loi sur la décentralisation tant qu'une concertation, qui n'a jamais eu lieu avec les présidents de région, n'aura pas été conduite.

© Copyright Le Monde

Page précédente Haut de page

PSinfo.net : retourner à l'accueil

[Les documents] [Les élections] [Les dossiers] [Les entretiens] [Rechercher] [Contacter] [Liens]