Les élections européennes ne sont pas un référendum sur la Constitution, c'est encore moins une consultation sur l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Mais je serai étonné qu'il se crée une situation qui amènerait le Parti socialiste à dire non à cette Constitution. Ce qui pèsera c'est la réflexion des chefs d'Etat lors du Conseil européen. Une réflexion qui sera influencée par le rapport de forces politiques sorti des urnes. Si la droite est renforcée, ce que je ne crois pas, on ne pourra pas compter sur le Parlement européen pour arrêter le détricotage social. Plus la gauche sera forte, plus nous aurons des chances d'endiguer ce mouvement.
La question de l'entrée de la Turquie divise le PS. Quelle est votre position ?Il faut être plus honnête dans la discussion. Faire entrer la Turquie, cela se traduirait par un changement fondamental. Il faut aussi dire aux Turcs que nous ne sommes actuellement pas capables de faire ratifier par les électeurs des pays de l'Union un traité d'adhésion. Commençons par mettre en place un partenariat stratégique et on verra s'il faut aller plus loin. Je suis partisan d'un processus par étape.
Quelle Europe proposez-vous pour demain ?
La gauche souhaite une « Europe puissance » qui n'est pas une priorité pour les gouvernements de droite ; lesquels s'accommodent de la domination des Etats-Unis. Nous avons là un rôle politique à jouer pour convaincre les Européens que nous pouvons la bâtir. Pour reprendre un terme chez à François Mitterrand, cette Europe que nous voulons serait une « puissance tranquille ».