Pour un parti acteur du changement dans le monde du travail : le secteur entreprises, un nouveau départContribution au Congrès de Grenoble de novembre 2000, présentée par Daniel Assouline, Gérard Berthiot, Gérard Filoche, Anne Catherine Franck, Jean Grosset, Philippe Kaltenbach et Jean Malot. |
Le Parti Socialiste: le parti du monde du travail.Le monde du travail est au cur du combat des socialistes : l'emploi, les nouveaux droits sociaux, la démocratie et la citoyenneté dans l'entreprise sont toujours à l'ordre du jour des socialistes militants. Avec la mondialisation et l'offensive de refondation sociale du MEDEF, les entreprises et les salariés de notre pays connaissent une profonde transformation. Le MEDEF mène ouvertement un combat politique contre le gouvernement de la gauche, il est devenu la deuxième droite. Les 35 heures, la meilleure répartition des richesses en faveur des salariés, le renforcement de la solidarité des salariés à travers, notamment la défense de la retraite par répartition, la limitation active de la précarité des emplois, l'amélioration de la situation des chômeurs et plus généralement des exclus, sont bien les principales raisons d'être du gouvernement de la gauche plurielle. Il fait le choix d'avancées sociales pour les salariés. Hors, ces derniers sont le moteur du développement pour l'avenir de notre pays. Une formidable bataille est menée autour des entreprises, pour préserver les acquis et en conquérir de nouveaux. Le PS doit y engager toutes ses forces pour renforcer sa base culturelle et politique et contribuer à la modernisation sociale. Dans ce contexte le mouvement social connaît une évolution significative portant, à la fois l'exigence de grandes revendications et la capacité à éclairer et favoriser la politique de conquêtes du gouvernement : le Parti Socialiste doit aussi en être un animateur déterminé. Une activité militante " Entreprises " qui honore le PartiL'activité " entreprises " du PS a été pour l'essentiel portée depuis 30 ans par les militants du monde du travail représentatifs de toutes les composantes du Parti. La création du secteur entreprises a été partie constitutive et symbolique du PS d'Epinay. Celui de l'Union de la Gauche et du monde du travail. En 1971, dans le débat de la Gauche de l'époque, dans ses rapports de forces, l'implantation du Parti dans les entreprises a été perçue comme un gage de son enracinement social. Cela a apporté une crédibilité particulière au Parti d'Epinay, à sa stratégie vis à vis des autres composantes politiques et syndicales de la Gauche. Le collectif Entreprises a eu un apport réel aux programmes politiques du Parti: toutes les grandes conquêtes sociales depuis 1981 portent ainsi sa marque. Il a joué un rôle significatif pour assurer et souvent promouvoir les grands débats essentiels dans le Parti. Il a su constituer, rassembler et faire vivre de manière permanente, un ensemble de responsables politiques militants, porteurs des aspirations des salariés. Il a contribué à la formation de nombreux militants et à des "synthèses locales" d'inspirations sociales portées par des mouvements divers, notamment syndicaux. Peu de parti ont cette histoire. Même si la mémoire faiblit, il faut peu de chose pour que le "feu redémarre", car des structures, des habitudes, des engagements, sont encore là sous d'autres formes. On ne pourrait pas parler de la même façon du PS et de la politique des gouvernements de la gauche unie, sans les apports des militants " entreprises ". Une organisation et un fonctionnement efficaceLes structures du secteur entreprises sont présentes aux niveaux national, régional et fédéral, pour développer l'implantation du Parti, les militants du secteur doivent être appelés à participer aux débats et actions que la direction du Parti organise, et, soutenus quand ils en prennent l'initiative. Les militants du secteur sont dans l'attente d'orientations politiques claires pour conduire et amplifier leur présence sur le terrain en faveur des travailleurs. Pour cela, il faut à partir d'un renforcement des structures existantes, élargir leur champ d'action notamment vers les PME/PMI. L'organisation du secteur doit évoluer avec les structures du Parti, pour qu'il contribue, en priorité, à la reconquête des salariés qui se seraient éloignés du Parti socialiste. Une situation nouvelle se fait jourLes militants " Entreprises " du Parti sont confrontés, aujourd'hui, à des difficultés nouvelles. Ils connaissent toujours autant ce qui se passe dans les entreprises, et à ce titre, ils sont indispensables pour informer et participer à la préparation des orientations et choix politiques du Parti, alerter le Gouvernement, éclairer les élus. Mais, il faut reconnaître, notamment dans le secteur public, qu'ils ont moins de prise réelle directe sur la situation, la marche et les orientations des entreprises, et cette tendance s'est accentuée avec l'évolution et la globalisation de l'économie et depuis l'accession des socialistes aux responsabilités publiques. Il ne faut pas penser " secteur entreprises " à l'ancienne, on ne le reconstituera pas à l'identique. On doit garder l'esprit d'hier et adapter le militantisme aux nouveaux enjeux. Le secteur doit avoir un rôle nouveau, celui d'acteur du changement. Il pourrait, ainsi, accomplir pleinement son rôle de réflexion, d'animation, en direction de tous les salariés, être acteur militant de l'entreprise sans adhérer obligatoirement à une structure entreprises du Parti. C'est particulièrement vrai, pour les femmes et les jeunes salariés, directement concernés par les 35 heures, la prise en compte de l'égalité professionnelle, de la formation et de l'organisation du travail. Chacun à sa place peut donc agir, avec la possibilité de s'adosser au secteur entreprises pour coordonner une telle action. De plus, le mouvement social a beaucoup évolué: les syndicats ont gagné en autonomie et élargi leur champ d'interventions. Tout en maintenant leurs activités traditionnelles de revendication, ils sont entrés, à des degrés divers, dans la sphère de la proposition. Cela les conduit vers un positionnement nouveau par rapport aux partis politiques, notamment avec les structures " entreprises " du Parti. Le secteur entreprises a, aussi, un rôle très important pour contribuer à la formation de ses propres militants, également syndicalistes, aux négociations ou aux réorganisations dans le monde du travail. Ce rôle pourrait ainsi accompagner un processus de resyndicalisation des adhérents du Parti. On ne peut prôner la négociation et laisser le taux de syndicalisation dans son état actuel, le PS doit prendre sa part de renouveau du syndicalisme, il a dans ce domaine une histoire, une identité et un savoir-faire. La féminisation du monde du travail, le développement de la formation et des nouvelles technologies, la consolidation européenne, sont autant d'enjeux pour un engagement syndical fort. Redéfinir et redynamiser notre activité " entreprises "A cette situation nouvelle, le Parti, dans son ensemble, devra apporter des réponses nouvelles! Les militants signataires y contribueront. Les dysfonctionnements ayant existé et certains malaises vécus entre direction du Parti et militants du secteur entreprises étaient dus à des problèmes de fond. Il s'agit de les dépasser. Ni abandon, ni statu quo ante, l'activité " entreprises " nécessaire à la bonne marche militante du Parti, doit se projeter dans l'avenir. Pour cela, le Parti doit répondre à des questions liées à l'actualité sociale :
Plutôt qu'une évolution du secteur " Entreprises " menée en petit cercle, le Parti doit inscrire ces grandes questions dans un grand débat qui pourrait commencer lors de la Conférence Nationale Entreprises, se poursuivre dans les Fédérations dans le cadre du Congrès, et faire l'objet d'une décision du Congrès d'organiser dans un délai donné une Convention Nationale "Etre Socialiste dans le monde de l'entreprise", pour clarifier et renforcer l'action du parti par rapport à l'Entreprise.
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