Cette rencontre sera marquée par les dramatiques événements du mois de décembre au cours duquel nous avons été confrontés au désastre écologique de la marée noire et à la tempête. Les drames humains et les conséquences pour les économies des régions frappées ont fait l'objet, fort légitimement, d'un grand mouvement de solidarité nationale.

Par ailleurs, les problèmes de sécurité alimentaire et environnementale liés à la " maladie de la vache folle ", au " poulet à la dioxine ", les cultures transgéniques, la pollution de l'eau et des sols, les maladies respiratoires causées par la pollution atmosphérique, la catastrophe du Tunnel du Mont Blanc sont autant de signaux d'alerte en faveur d'une politique de développement sûre pour la santé de nos concitoyens et à même de préserver la qualité des ressources naturelles.

La rencontre de Rennes sera un temps fort de réflexion et de débat collectif pour définir les conditions d'une politique de développement durable. Elle permettra d'élaborer sur ces thèmes des propositions pour notre Convention " Territoires et Citoyens " et, à plus court terme, pour la loi traitant des questions d'urbanisme, d'habitat et de déplacements qui sera débattue au Parlement au printemps. Chaque citoyen doit bénéficier d'une égalité de traitement face aux nuisances et pollutions de toutes sortes qui frappent, en priorité, les plus faibles et les plus démunis.
Quatre thèmes particulièrement significatifs au regard de ces exigences ont été retenus pour la rencontre de Rennes : les transports, l'écologie urbaine, l'action des collectivités locales pour assurer un service public de l'environnement, et l'utilisation des espaces naturels.

La politique des transports est indissociable du développement des territoires et de la démocratie. Comment, en fonction de la diversité de nos territoires et de l'aspiration légitime de nos concitoyens à se déplacer, réorienter des modes de transports jusqu'à présent trop marqués par une priorité au tout routier ? Quelles mesures devons-nous prendre, à quelle échelle de territoire, pour que le développement de la mobilité et des échanges répondent à l'impératif de lutte contre l'effet de serre et fassent l'objet de choix démocratiques ?

L'accroissement de l'urbanisation aboutit à la constitution de vastes zones urbaines et péri urbaines. Cette urbanisation extensive a des conséquences négatives sur le cadre et la qualité de la vie des citadins. La carte des nuisances quotidiennes des citadins - mauvaises conditions de transports, d'habitat, d'accès aux services publics, nuisances sonores, pollution atmosphérique - recoupe très largement celle des inégalités sociales. L'objectif du " mieux vivre en ville " passe par une réflexion approfondie sur les conditions de l'écologie urbaine.

Les collectivités locales doivent être des acteurs actifs de la politique nationale de l'environnement en développant des politiques locales permettant d'assurer un traitement égalitaire, et dans la durée, des problèmes environnementaux quotidiens. Quelles réponses communales, intercommunales, pour un traitement optimal sur tous les territoires de la qualité et de la fourniture de l'eau, du traitement des déchets, des transports, de la sécurité alimentaire et environnementale ?

La préservation et la conservation de la qualité de nos espaces naturels constituent un patrimoine et un atout pour le développement économique des espaces ruraux. La politique de préservation de l'environnement doit s'accompagner de la valorisation des espaces naturels. Elle répond à la fois à l'indispensable préservation de la biodiversité et à la création d'emplois qui, pour la plupart, répondent à de nouveaux besoins. Comment développer les nécessaires politiques de prévention afin de limiter au maximum les risques de destruction, parfois irréversibles, des milieux naturels ?

Tous ces sujets seront au cœur de la réflexion et de l'action des socialistes dans la décennie qui s'ouvre. La rencontre de Rennes sera une étape importante pour en préciser les enjeux et les modalités.