Le congrès s'enlise

Eric Besson

Eric Besson, député de la Drôme.


Entretien paru dans le quotidien Libération daté du jeudi 14 novembre 2002
Propos recueillis par Paul Quinio
 

Où en est François Hollande ?
Il essaye de rassembler et de maintenir l'unité du parti. Cette préoccupation l'honore. Après le 21 avril, certaines de nos querelles apparaissent indécentes. Hollande s'efforce aussi de respecter le calendrier qu'il a proposé aux militants. Il a raison. Cela dit, on voit bien que le congrès s'enlise. Hollande doit passer à la vitesse supérieure. Il doit offrir un cadre à ceux qui veulent le soutenir. Il a commencé à le faire avec son concept de «réformisme de gauche». Il doit maintenant définir plus précisément sa ligne politique. Il doit mettre son empreinte sur ce congrès.

Pour se démarquer de Laurent Fabius et de Dominique Strauss-Kahn ?
Il existe, dans une frange du PS, un rejet de ce qu'ils représentent, sans doute à cause de la symbolique de décisions qu'ils ont portées. Je pense à la baisse du taux supérieur de l'impôt sur le revenu ou à l'ouverture du capital d'EDF. Mais le procès qui leur est fait est en partie injuste. La croissance forte de 1997 à 2001, nous la devons en partie à la politique macro-économique de DSK et de Fabius. Pour clarifier ce débat, il faut que Fabius et Strauss-Kahn s'expriment clairement sur leur vision du projet socialiste.

En rédigeant leur propre contribution ?
Il faut aller au bout de la clarification, sans suspicion et sans exclusive. Martine Aubry a laissé entendre qu'elle voulait déposer une contribution. Autant que chacun fasse de même. Dans un second temps, ceux qui le voudront pourront se retrouver derrière François Hollande.

Êtes-vous inquiet de l'écho que rencontrent le Nouveau Parti socialiste et Nouveau Monde ?
L'atout principal de Montebourg-Peillon-Dray est d'incarner le besoin de renouvellement cher aux militants. François Hollande doit l'entendre. En revanche, je ne crois pas que le débat institutionnel que porte Arnaud Montebourg soit le débat majeur. J'ai aussi un désaccord de fond avec lui, que j'ai exprimé dès le départ, sur le renvoi de Jacques Chirac devant la Haute Cour de justice. Ce fut une funeste erreur qui s'est retournée contre nous. Quant à Henri Emmanuelli, il peut apporter beaucoup au PS. Mais je ne crois pas que l'ensemble de ses prises de position, même si on peut en partager certaines ponctuellement, constitue une alternative à ce que propose l'actuelle majorité du parti.

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