Nouvelle Voix | |
Les trois années qui viennent de s'écouler ont démontré à la fois la gravité de la crise civique et la difficulté de notre parti à y répondre. La solution ne réside pas dans l'immobilisme des positions acquises, des luttes de clans, des combats de chefs pour le pouvoir. Elle passe par une analyse lucide, la recherche de solutions innovantes et la volonté de rassemblement. Au sein de la Gauche et du Parti socialiste, il est plus que jamais nécessaire de faire entendre une Nouvelle Voix, certes attentive aux résultats du 29 mai mais déterminée à promouvoir une nouvelle synthèse politique.
Nous voulons tirer clairement les enseignements du 29 mai.Exaspérés par la montée des injustices et des inégalités, fragilisés par une société de compétition sociale, où même ceux qui ont pris un bon départ ne sont plus sûrs de franchir victorieusement la ligne d'arrivée, désenchantés par un projet européen où le lien démocratique entre citoyens et décideurs leur semble distendu, une majorité de Français a eu le sentiment qu'elle n'avait pas d'autre choix que de voter Non. Nous voulons dépasser le Oui et le Non.Ce Non composite ne peut être notre " nouvel horizon " ! La confrontation sans fin du Oui et du Non ne peut d'ailleurs mener qu'à la dislocation du Parti socialiste et à une division durable de la Gauche. Dépasser le Oui et le Non, c'est d'abord réaffirmer la force de notre attachement à la construction européenne. Dépasser le Oui et le Non, c'est ensuite rechercher les moyens de sa relance. Dépasser le Oui et le Non, c'est enfin jeter les bases d'une nouvelle alternative politique qui redonne aux Français des raisons d'espérer.
Nous voulons rejeter l'opposition stérile entre social-libéralisme et social-radicalisme.Faire entendre une Nouvelle Voix, c'est revendiquer la vitalité de notre projet progressiste et son ancrage européen. Qui peut entretenir encore aujourd'hui, et pourquoi, l'illusion d'une rupture avec les principes d'une économie libre et ouverte qui constitue, certes, le " pire des systèmes ", mais à l'exclusion de tous les autres ? Et face aux dérives d'un capitalisme financier qui ignore les frontières, méprise les peuples et sacrifie les intérêts de la planète, qui ne voit que le projet socialiste reste d'une entière et complète actualité ? Dans ce combat, la voie de l'adaptation comme celle de la seule protestation sont sans issue. Le socialisme, c'est au contraire créer et entretenir une dynamique féconde entre l'économique et le social, qui reste plus que jamais d'actualité. Oui, la condition du renouveau, c'est que la gauche se revendique sans complexe pour ce qu'elle est : une gauche qui veut relever le défi de l'innovation au même titre que celui de la solidarité ; une gauche qui assume l'aspiration à l'égalité et la reconnaissance de l'initiative économique comme les moteurs de notre société ; une gauche mobilisée contre toutes les formes de rentes ou de privilèges, qui ne peut être que du côté d'une société en mouvement vers plus de progrès économique, de justice sociale et de liberté. Nous voulons dire la vérité aux Français.Dire la vérité, c'est reconnaître que la situation économique et financière de notre pays s'est dramatiquement dégradée depuis 2002. Les bases de notre richesse, qui sont aussi celles de la redistribution, sont aujourd'hui sapées par le retard grandissant que prend notre continent par rapport à ses concurrents dans le domaine de la recherche et de l'innovation. Les socialistes doivent faire du retour à une croissance forte et créatrice d'emplois la pierre angulaire de leur projet. Cela suppose en particulier un doublement de l'effort de recherche et une mobilisation sans précédent en faveur de l'enseignement supérieur. Dire la vérité, c'est reconnaître que le développement durable est une obligation et non une simple option. Notre politique de croissance devra être économe en énergie dont les sources doivent être diversifiées. Elle devra s'appuyer plus largement sur le transport collectif, encourager les nouveaux modes de consommation et inciter à un changement des comportements à travers une véritable citoyenneté écologique qu'il appartient aux socialistes de promouvoir. Dire la vérité c'est reconnaître enfin que notre modèle social est en crise puisqu'il ne parvient plus à réduire significativement les inégalités, qu'il est en panne de financement et qu'il ne sait pas répondre aux défis de l'allongement de la vie. A une droite qui prend prétexte de cette crise pour détruire notre modèle social, nous devons opposer notre volonté de promouvoir un haut niveau de protection et de redistribution qui passe par une redéfinition en profondeur de ses mécanismes de financement, d'accompagnement social et de formation. Nous voulons une Gauche qui redonne à nos concitoyens la confiance en l'avenir, en notre avenir collectif et en l'avenir de chacun.Face aux grands défis qui nous attendent, la tentation peut être grande de sacrifier l'avenir au présent. Notre ambition doit être, au contraire, de conduire d'un même mouvement la rénovation de la gauche et la reconquête des catégories populaires. Nous n'y parviendrons que si nous redonnons à chacun, et d'abord aux plus modestes, la conviction que le changement joue aussi pour lui positivement. La droite ne sait qu'entretenir les peurs et les angoisses pour mieux les exploiter. A nous de convaincre les Français que notre pays a les moyens de relever le double défi de la maîtrise de la mondialisation et de la réduction des inégalités.
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