Réduire les inégalités de revenus
Garantir les retraites par répartition
Combattre les inégalités de pouvoir
Renforcer la cohésion territoriale
Conforter notre système de santé
Agir face aux handicaps
Mieux vieillir
Aller vers un espace social européen

Je dis oui à l’économie de marché, je refuse la société de marché. Car, dans le même temps où il crée des richesses, le marché produit de nombreuses inégalités. Les forces conservatrices prétendent que ces inégalités seraient le prix à payer pour la croissance ou l’innovation.
Cette idée ne correspond pas aux valeurs auxquelles je crois : la lutte pour l’égalité fait partie de l’identité du socialisme, de la gauche et, au-delà, de l’identité de la France.
Cette idée ne correspond pas non plus aux réalités : les pays européens qui réussissent le mieux dans la nouvelle économie de l’information sont ceux où les inégalités sont les plus faibles.

Dans les cinq prochaines années, je souhaite faire de la lutte contre les inégalités une priorité. Je ne veux bien évidemment pas aller vers une France bâtie sur le même moule, qui ne saurait pas récompenser ses talents. Mais je veux une France qui soit tout simplement plus juste. Une France dans laquelle les chances de chacun, qu’il soit une femme ou un homme, qu’il habite en milieu urbain ou en zone rurale, qu’il soit ouvrier ou exerce une profession libérale, soient mieux garanties.

 

Mes priorités

Des décisions rapides
pour garantir

les retraites
par répartition




Une réduction
de moitié
de la taxe
d’habitation




La couverture
logement
universelle
pour garantir
le droit au
logement de tous

Réduire les inégalités de revenus

Cela suppose une réforme de notre fiscalité et une action résolue contre l’exclusion..

 Il faut, d’abord et avant tout, alléger encore la fiscalité sur les bas revenus. Outre l’extension de la Prime pour l’emploi, je souhaite une réduction de moitié de la taxe d’habitation.
Cette réforme se fera en étroite concertation avec les communes et les départements. Mais, quel que soit le dispositif mis en place pour assurer l’autonomie des collectivités locales, à laquelle je suis attaché, cette réforme devra aboutir : la taxe d’habitation est l’impôt le plus archaïque et le plus injuste.

 Il faut, ensuite, continuer de rééquilibrer la fiscalité en faveur des revenus du travail. Les revenus du travail, et plus largement de l’activité, restent en France sensiblement plus taxés que ceux issus de la rente. Il faut poursuivre le mouvement entrepris au cours de la dernière législature en réduisant l’ampleur des dispositifs qui permettent à certains types de revenus d’échapper à l’impôt, et en tendant à un meilleur équilibre entre taxation des revenus du travail et de l’épargne par l’augmentation du prélèvement libératoire sur les intérêts et de l’imposition des plus-values. En contrepartie, je prends l’engagement que le supplément d’impôt sur le revenu ainsi dégagé sera, euro pour euro, affecté à une baisse immédiate des taux de l’impôt sur le revenu.
Je demanderai au Gouvernement de réfléchir à une réforme d’ensemble de l’imposition du revenu permettant notamment d’en alléger le poids. Nous restons le dernier Etat européen à ne pas prélever à la source l’impôt sur le revenu et à obliger les contribuables à remplir des déclarations encore trop compliquées. De la même manière, notre impôt sur le revenu est mal adapté aux accidents de la vie professionnelle (chômage, baisse de revenu) ou familiale (changement de statut, séparation), et peut pénaliser le travail des femmes.

 Je ne me résouds pas à ce que la pauvreté persiste dans notre pays. Nous devrons poursuivre et amplifier l’action résolue contre l’exclusion conduite au cours de la dernière législature. Je sais que beaucoup trop de Français ressentent encore le manque de logements, la difficulté d’y accéder, le besoin d’en améliorer la qualité. C’est pourquoi je souhaite que, dans les cinq ans qui viennent, nous parvenions à ce qu’il n’y ait plus de sans domicile fixe. C’est possible. Mais les administrations publiques n’ont pas la capacité de traiter, seules, la situation des personnes en déshérence. C’est pourquoi je propose, afin d’éradiquer la grande pauvreté pendant la mandature, de conduire cette mission en faisant appel aux ONG (organisations non gouvernementales), qui seront dotées des moyens financiers nécessaires. J’ai la conviction que la France dispose d’un réseau associatif dense et expérimenté, capable de mener à bien cette tâche.

 Je veux aussi que l’habitat insalubre soit supprimé et la qualité des logements nettement améliorée, pour une charge plus abordable.
Je demanderai au Gouvernement d’étudier la possibilité de mettre en place, à l’instar de la Couverture maladie universelle, une couverture logement facilitant l’accès et le maintien des locataires dans le logement, et garantissant mieux aux propriétaires la couverture de leurs frais et le revenu des loyers.

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Mes propositions

  Ceux qui ont
commencé
à travailler
plus tôt
doivent pouvoir partir
plus tôt à la retraite






“ Sécuriser nos régimes de retraite par répartition est un de mes engagements majeurs ”

Garantir les retraites par répartition

Sécuriser nos régimes de retraite par répartition est un de mes engagements majeurs. Chacun peut désormais s’accorder sur le diagnostic: l’espérance de vie a augmenté fortement et doit croître encore. Ce que l’on appelle le " problème " des retraites est donc, d’abord, une bonne nouvelle. Maintenir le niveau des retraites doit demeurer notre objectif. Cela est possible en faisant plusieurs choix collectifs:

     En favorisant le retour à l’emploi des travailleurs de plus de 50 ans, pour rendre cohérente notre politique de l’emploi et notre politique des retraites.

     En donnant à chacun, dans le cadre du droit à la retraite à 60 ans, la liberté du choix de l’âge de la cessation d’activité, qui peut être progressive. Ceux qui ont commencé à travailler tôt et exercent les métiers les plus pénibles doivent, notamment, pouvoir partir plus tôt à la retraite.

     En mettant en œuvre un équilibre équitable entre les régimes de retraites des salariés privés et ceux des fonctionnaires. Le cas de chaque entreprise publique sera traité, en fonction de ses spécificités, par le dialogue interne.

     En développant l’épargne salariale, comme nous avons commencé à le faire, sous le contrôle des partenaires sociaux.

     En continuant d’accroître la dotation du fonds de réserve des retraites.

     Je demanderai au Gouvernement de mener très rapidement une négociation entre toutes les parties concernées. Une fois les décisions arrêtées, le Conseil d’orientation des retraites, que j’ai créé, suivra par la suite les principales variables démographiques et économiques pour proposer les ajustements nécessaires.


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Mes propositions

  La représentation
des salariés
dans les conseils
de surveillance
des entreprises



  L ’égalité des
salaires et des
responsabilités
entre les hommes
et les femmes

Combattre les inégalités de pouvoir

     L’entreprise moderne n’appartient pas à ses seuls actionnaires.
    Ceux-ci apportent leur capital, ce qui leur donne des droits. Mais les salariés apportent leur travail et leurs compétences, ce qui doit leur donner aussi un droit de regard sur le fonctionnement et les décisions de l’entreprise. Il faut équilibrer le pouvoir dans l’entreprise. Ainsi, je suis favorable à ce que les salariés soient représentés dans les conseils de surveillance.

     L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes doit être assurée. Or, à formation égale, les femmes occupent moins de responsabilité et les écarts salariaux, hors de la fonction publique, restent considérables dès l’entrée dans la vie active. L’égalité professionnelle passe d’abord par la formation : la mixité doit s’imposer dans toutes les filières de préparation à la vie professionnelle. Elle passe aussi par la lutte contre les emplois précaires.

Je propose que la représentation des salariés dans les conseils de surveillance et l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes fassent partie des thèmes du dialogue entre le Gouvernement et les partenaires sociaux que j’ai évoqué.

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Mes propositions

  300 000 HLM
reconstruits
avant 10 ans






 Raccordement
de l’ensemble du
territoire à

l ’Internet
à haut débit
d ’ici à 2005



 Améliorer
les liaisons
entre
l ’Outre-mer
et l ’Hexagone

Renforcer la cohésion territoriale

Il s’agit de l’un des défis les plus importants : la cohésion nationale est aussi une cohésion territoriale. Je n’oppose pas villes et campagnes. Je veux traiter les problèmes que rencontrent les zones urbaines comme les zones rurales.

     Dans les villes, nous devons amplifier le renouvellement urbain. Il faut accélérer l’effort entrepris, avec un grand programme de rénovation des cités HLM comprenant la démolition et la reconstruction sur dix ans de 300 000 logements HLM, la résorption des coupures urbaines qui défigurent les villes et l’amélioration des transports en commun pour faciliter la mobilité de tous dans la ville. Nous devons, par ailleurs, veiller à la “ mixité urbaine ” et notamment à la bonne application de la loi prévoyant la réalisation de 20 % de logements sociaux dans toutes les communes urbanisées.

     Dans les zones rurales, il faut inventer de nouveaux modes de revitalisation de l’espace rural tout en veillant à préserver une présence efficace des services publics. Nous devons également mener une action volontaire afin que l’ensemble du territoire soit raccordé à l’Internet à haut débit d’ici à 2005.

     Pour les agriculteurs, nous poursuivrons la mise en œuvre du contrat qui leur a été proposé par la loi d’orientation agricole. Je veux une agriculture dynamique, favorisant des produits sûrs et de qualité. L’objectif de rééquilibrage des aides vers la moyenne et la petite agriculture familiale sera poursuivi, tout comme l’effort de simplification des procédures administratives.

    Les contrats territoriaux d’exploitation seront amplifiés et simplifiés. L’installation des jeunes fera l’objet d’un effort particulier, en s’appuyant sur un dispositif de soutien et de formation nationalisé et adapté aux différentes situations.

     Enfin, dans les Outre-mer, nous devons placer l’objectif de continuité territoriale, et donc l’égalité d’accès à l’Hexagone et à l’Europe, au coeur de notre projet, notamment en ce qui concerne les transports. Nous devons également soutenir massivement le déploiement des nouvelles technologies de l’information ainsi que l’accès aux responsabilités dans les services publics, par un programme de formation et de préparation aux concours.



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Mes propositions

 Rénover les hôpitaux,
renforcer l'effort
de recherche,
offrir de
nouveaux
médicaments





 Une politique
de dépistage
systématique
des maladies
graves

Conforter notre système de santé

Nous avons le meilleur système de santé du monde. Mais il est aujourd’hui, je le sais, traversé de tensions et d’inquiétudes quant à sa pérennité, confronté à de multiples défis : le vieillissement de la population, la prise en charge de l’innovation thérapeutique, les risques d’une médecine à deux vitesses, le changement des pratiques professionnelles, les nouveaux droits des patients…

Il faut s’appuyer sur les acquis majeurs du système français, fondé sur la qualité des soins et le libre choix pour l’accès à l’hôpital public, aux cliniques privées et à la médecine libérale. Cela veut dire pour moi :

     Investir au service de l’amélioration de la santé des Français : pour rénover les hôpitaux, pour renforcer l’effort de recherche et offrir de nouveaux médicaments.

     Combler notre retard en matière de prévention. Cela implique notamment d’étendre la politique de dépistage systématique des maladies, à commencer par les cancers, et de cibler la prévention sur les principales causes de décès prématuré : tabac, accidents de la route, alcool, suicide…

     Garantir l’égalité d’accès aux soins pour tous nos concitoyens et sur tout le territoire. Pour ce faire, nous devrons améliorer le niveau de remboursement des soins dentaires, de l’optique et des prothèses. Il faudra réduire les inégalités géographiques, en offrant une meilleure prise en charge des malades et en coordonnant l’intervention des différents professionnels de santé.

     Promouvoir un nouveau contrat social entre les caisses et les professionnels, qui impliquera de nouvelles articulations entre l’hôpital et la médecine de ville, par le développement de réseaux.

     Moderniser le système de santé par une meilleure participation de chacun de ses acteurs. L’Etat ne doit pas chercher à imposer par la contrainte les évolutions nécessaires. Il faut faire participer tous les acteurs au changement nécessaire : professionnels, patients, caisses d’assurance maladie, industrie pharmaceutique. Il revient à l’Etat de créer les conditions de ce nouveau contrat social :
     en recentrant son rôle sur la définition des priorités de santé ;
     en conservant l’objectif d’une maîtrise négociée des dépenses de santé ;
     en instaurant, au niveau national, les conditions de négociations pluriannuelles sur les moyens nécessaires pour répondre aux besoins et à l’évolution des techniques entre les acteurs gestionnaires du système de santé ;
     en organisant, au niveau régional, un pilotage unifié de l’offre de soins par la création d’agences régionales de santé (ARS) réunissant l’Etat et l’Assurance maladie et dont les compétences embrasseraient l’hôpital, le médico-social et les soins de ville.

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Mes propositions

  Réussir l'intégration
des handicapés
dans la vie
scolaire

Agir face aux handicaps

Notre pays compte aujourd’hui plus de trois millions et demi de personnes handicapées, à des degrés divers.

La politique menée depuis 1997 a été ambitieuse. Il s’agit, pour demain, de favoriser une insertion des personnes handicapées, mettant en oeuvre cinq principes :

     Accentuer l’intégration dans la vie scolaire ordinaire dès le plus jeune âge et dans le milieu du travail, ordinaire et protégé.

     Rendre la vie en société plus accessible dans tous les domaines : le domicile, la culture, les loisirs, les sports, les spectacles, le travail…

     Améliorer l’accompagnement, en augmentant l’accès aux services d’auxiliaires de vie et aux aides techniques.

     Développer la recherche et la prise en charge des handicaps rares ou complexes.

     Mettre en place des aides plus personnalisées pour mettre fin à des disparités et des injustices de traitement selon les causes du handicap.

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Mes propositions

  Multiplier
les services d'aide et d'accom-
pagnement
des personnes
âgées

Mieux vieillir

Poursuivant les progrès réalisés, notamment avec la mise en place de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), nous devons veiller à ce que tous les moyens soient donnés pour que l’allongement de la vie se fasse dans les meilleures conditions. Je propose :

     D’améliorer la qualité des services d’aide et d’accompagnement des personnes âgées, en développant particulièrement des structures à taille humaine.

     De lutter résolument contre la solitude des personnes âgées.

     De soutenir les multiples initiatives imaginées par les retraités (pour les actions d’alphabétisation, la protection de l’environnement, la coopération, etc.) afin de ne pas laisser inutilisé un fabuleux capital d’expérience et de générosité.

     D’assurer une meilleure représentation des retraités dans la vie sociale.

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Mes propositions

  Une directive
européenne
pour consolider
le rôle des
services publics

Aller vers un espace social européen

 Je propose que soient créées les conditions d’un dialogue social avec les syndicats à l’échelle européenne. Le but doit être d’édifier un véritable droit social européen, fixant des normes communes ambitieuses, notamment en matière d’information et de participation des salariés dans la vie des entreprises, de droit des licenciements, de lutte contre le travail précaire et de politique salariale.

En particulier, je propose la mise en place d’un contrat de travail européen définissant des garanties minimales. Notre perspective doit être celle d’un traité social européen, consacrant les droits sociaux qui sont au cœur de notre modèle de société.

 De même, je propose de développer l’Europe de la santé, notamment en lançant un ambitieux programme de recherche, pour faire des progrès décisifs, en commun, dans la lutte contre le cancer, contre la maladie d’Alzheimer ou encore pour mieux tirer les conséquences de la connaissance du génome humain.

 Les Européens ont aussi besoin, pour garantir l’égalité des citoyens, la solidarité entre eux, la cohésion territoriale et l’intérêt général, de services publics forts et efficaces. Je proposerai ainsi à nos partenaires l’adoption d’une directive européenne, qui fixera un cadre juridique permettant de consolider, sous la responsabilité des Etats, le rôle des services publics en Europe.



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