Ce n'est pas parce que l'on ne fonde pas de courant, que l'on n'a rien à dire !



 Anne Hidalgo s'est signalée par la publication d'une tribune dans Libération. Interrogée sur ses motivations, elle exprime son choix pour une « majorité de projet. » Le 17 novembre, elle organise à Paris, avec ses camarades, une journée nationale de débat et de réflexion et invite à une « vision critique et créative. »
Point de vue accordé au site Vouzemoi.net le 14 octobre 2002


 

Tu viens de signer une tribune dans Libération avec Christophe Clergeau, Pascal Joseph et six jeunes premiers fédéraux ; dans ce texte, vous désignez François Hollande comme celui qui peut permettre aux « nouvelles réalités du PS de s’exprimer », celui qui s'est engagé à « enterrer les courants d’hier et mettre entre parenthèses les ambitions présidentielles. » Il était si seul que ça, François, pour que vous voliez ainsi à son secours ?
C'est une présentation très réductrice de cette tribune. Nous sommes neuf jeunes responsables issus de la plupart des sensibilités du PS (Jospin, Rocard, Aubry, Poperen, Chevènement…) qui voulons justement sortir de ces classifications datées qui ne recoupent plus les clivages qui traversent le parti. François Hollande s'est engagé dans cette voie. Nous voulons l'aider à construire une majorité de projet qui donne au Parti socialiste la force de s'opposer, de proposer et demain de reconquérir l'opinion.

Cela ne te gêne pas de te retrouver dans une majorité aux côtés de Laurent Fabius ?
Nous venons de prendre une belle claque à la présidentielle. Il faut maintenant donner un nouveau souffle à la gauche. Cela suppose à la fois de la clarté sur l'orientation et un minimum de rassemblement pour créer la dynamique. Poser le débat sur le terrain des seules personnes, nous savons où cela mène. Pour répondre clairement, je souhaite une majorité sans exclusive où tout le monde puisse trouver sa place. Mais, ce rassemblement doit se faire sur des bases claires. Nous devons éviter toute logique de surenchère avec l'extrême gauche. Nous devons de la même façon refuser de nous contenter d'accompagner et de gérer. Entre rupture avec le capitalisme et simple accompagnement, il y a une place pour construire la future majorité autour d'une vision critique et créative.

Mais, cette majorité peut-elle être autre chose que le rassemblement de ceux qui ne sont nulle part ailleurs (ni chez Emmanuelli, ni chez Montebourg, etc.) ?
Je ne me reconnais pas du tout dans ce magma que vous décrivez. Ce n'est pas parce que l'on ne fonde pas de courant que l'on a rien à dire! Nous entendons d'ailleurs, avec Christophe et les autres signataires de la tribune, prolonger le travail de réflexion autour de ce que peut être demain un grand Parti socialiste qui puisse faire jeu égal avec ses homologues sociaux-démocrates. Le 17 novembre, nous organisons à Paris une grande journée de débats. François Hollande viendra conclure nos travaux en dialoguant avec les participants.

Le trio Montebourg-Dray-Peillon a aussi commis une tribune la semaine dernière. Tu lui trouves quelque vertu ?
Je partage l'idée de la rénovation et du renouvellement. Mais qui peut se déclarer contre ? La seule question est de dire comment. Pour le moment, leur approche est très institutionnelle. A chaque fois que se présente une difficulté, c'est la même réponse : une VIème République pour la France et un congrès constituant pour le PS...
Pour notre part, nous avons essayé d'apporter un début de réponse en posant plusieurs exigences pour la construction d'un grand parti de transformation sociale qui dépasse les 30 % d'électeurs. Le débat commence. Soyons à la hauteur.



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