Présider autrement
Limoges - Jeudi 14 mars 2002

 Discours de François Hollande prononcé lors du second grand meeting de la campagne présidentielle, à Limoges (Haute-Vienne).


 

Cher(e)s Ami(e)s,
Cher(e)s Camarades,

C’est avec bonheur que notre région Limousin - et sans doute au-delà - accueille aujourd’hui Lionel Jospin.

L’ami d’abord, le militant qui a animé le parti socialiste avec François Mitterrand, avant 1981 et qui a permis - avec d’autres - cette belle victoire du 10 mai, et qui ensuite a été le premier secrétaire de notre parti.

Celui qui a su redresser la gauche en 1995 quand elle doutait d’elle-même, le leader qui a été capable de nous conduire à la victoire en 97 après la dissolution. Le Premier ministre qui nous a donné la fierté dans l’action publique depuis cinq ans.

Mais ce soir, nous accueillons aussi le candidat à l’élection présidentielle. Le candidat qui porte notre idéal, nos valeurs, notre identité, mais aussi nos espoirs d’une France en avance sur son temps par sa cohésion sociale et par sa modernité. Nous accueillons, j’en suis sûr, notre prochain président. La France a en effet besoin aujourd’hui, à ce niveau, de cohérence, de sérieux et de mouvement.

C’est pourquoi Lionel, homme de ton temps, encré dans cette France dont tu conduis le destin depuis 97, tu dois pouvoir disposer de cinq ans au plus haut niveau pour aller plus loin dans l’action réformatrice que tu as engagée.

C’est un grand honneur que tu nous fais en venant jusqu’à nous. Le Limousin n’est pas la plus grande région de France. De mauvais esprits chagrins prétendent même que ce serait la plus petite. Mais c’est la plus à gauche. Elle fut même, de 1992 à 1998, la seule région socialiste de France.

Depuis, le parti socialiste a conforté son influence aux élections législatives d’abord, puisque tous les députés (sauf un) sont de gauche. Aux régionales, nous avons la majorité absolue. Aux cantonales, nous avons conquis le conseil général de la Creuse. Et malgré des efforts, nous n’avons pas encore pu conquérir le conseil général de la Corrèze, mais on y travaille, c’est presque gagné. Nous avons obtenu de belles victoires aux municipales avec des villes comme Aubusson, Uzerche, Egletons, Bort-les-Orgues et je n’oublie pas, bien sûr, la ville de Tulle.

Ces succès, nous les devons d’abord à la persévérance de l’action des militants. Là où des militants aussi ardents que patients ont fini par renverser la chape de plomb du système RPR.

Mais, ces succès, nous les devons aussi aux résultats de la politique du Gouvernement de Lionel Jospin. Dans un département comme le mien (la Corrèze), les emplois-jeunes, ce sont plus de 1100 emplois. Les emplois créés ou sauvegardés par les 35 heures : plus de 1 000 emplois. La Couverture Maladie Universelle : 12 000 bénéficiaires. L’Allocation Personnalisée à l’Autonomie : plus de 4 000 bénéficiaires.

C’est dire combien les progrès dans notre région ont été considérables. Et dire que la droite a voté contre toutes ces réformes, pour, quand elle en voit les retombées, vouloir ensuite en départementaliser les effets ! Voilà le travail accompli à notre échelle, dans nos départements, par le gouvernement de Lionel Jospin. Sois-en dès à présent remercié.

Une autre période s’ouvre avec l’élection présidentielle. Elle doit être un moment intense de délibération collective sur l’avenir de la France. Il faut aussi en faire un moment de vérité.

La campagne doit porter sur les enjeux essentiels :

 L’équilibre du mondecar la France a un message universel de paix, de développement et démocratie à prononcer sur la scène internationale ;

 La construction de l’Europe car, après l’Euro, notre continent doit être gouverné politiquement, participer à la régulation de la mondialisation et promouvoir un modèle social au sein duquel les services publics jouent tout leur rôle ;

 L’avenir de notre pays, car il doit relever un triple défi pour les cinq années qui viennent :
   - Celui du fonctionnement de sa démocratie, avec la montée des corporatismes, de l’individualisme et de l’abstention civique.
   - Le défi de l’intégration républicaine. Avec les risques de l’uniformisation culturelle, la place excessive de l’argent comme seule référence de succès, comme seule valeur, la violence liée à la perte des repères et à la déstructuration des familles.
   - Et, enfin, le défi de la cohésion sociale avec la persistance d’un chômage de longue durée, la précarité et les inégalités de toute nature.

Voilà à quelle hauteur politique nous devons nous situer. Il ne s’agit pas d’une question de personne, d’un règlement de comptes au sein d’une cohabitation finissante, d’une affaire de partis, mais du choix d’une conception de l’action politique pour enfin donner un contenu à la responsabilité du Président de la République.

Pour y parvenir, c’est-à-dire pour convaincre les Français de l’utilité de cette consultation démocratique, du sens de notre démarche, de la pertinence du débat politique, je propose de nous fixer trois principes d’action pour les semaines qui viennent.

1°/ LA VOLONTÉ

La politique ne peut pas tout. Nous le savons bien. Et cruelles furent les désillusions de ceux qui ont pu un jour proclamer le contraire. Mais il n’est pas vrai que la politique serait devenue impuissante. Qu’il n’y aurait plus aujourd’hui qu’à s’adapter, qu’à céder à la mondialisation, voir au mieux à accompagner frileusement les vents déjà frais des marchés. La démocratie a toujours été dans notre histoire la conviction qu’à travers le suffrage universel et des institutions politiques et sociales, une société est capable de dominer les forces qu’elle a elle-même engendrées. Il ne tient qu’à nous, par nos propositions, nos choix à opérer que nous réglions les problèmes à venir.

C’est vrai pour l’organisation de notre système éducatif, pour donner de nouveaux droits à la formation, l’accès de tous aux savoirs. Nous devons réduire les inégalités en matière de santé et de logement. Nous devons agir pour offrir les moyens de l’autonomie des jeunes. Nous devons intervenir pour aménager notre territoire et redistribuer les richesses produites.

Cette action politique est possible. Cette détermination, nous l’avons eue pendant cinq ans. Si nous avons été capables depuis 97, de faire les 35 heures, les emplois jeunes, la CMU, nous devrons, là encore, avec le projet que nous présenterons aux Français dans cette élection, affirmer des ambitions nouvelles. Et nous devons les traduire en actes comme nous l’avons fait dans la précédente législature.

Cette volonté, elle ne nous lâchera pas pendant cette campagne. Nous devons être ceux qui portent l’espoir, qui donnent une perspective aux élections.

2°/ LA VÉRITÉ

La vérité doit être au cœur de cette campagne, elle doit guider nos pas. Certes, il y a ceux qui promettront tout pour ne rien tenir. Ne cédons pas à cette surenchère. Chacun a en mémoire le triste précédent de 1995 qui conduit d’ailleurs le candidat sortant à avouer aujourd’hui, dans une brochure qui lui sert de programme, qu’il " n’a pas pu accomplir, durant son septennat, tout ce qu’il espérait ".

C’est bien le moins qu’il puisse dire. Pour néanmoins répéter la même méthode qui a fait sa réputation : 30 % d’impôts en moins, des annonces substantielles de dépenses supplémentaires pour satisfaire toutes les catégories et la confirmation de nos engagements européens pour réduire, voire annuler les déficits… Ce triangle ne tient pas debout ou alors aux Bermudes ! Mais peu lui importe que cette équation soit impossible, pourvu que cette réalité soit dissimulée, au moins le temps d’une élection. Dans son esprit, si cela a marché en 95, pourquoi cela ne marcherait-il pas en 2002 ? Sauf que les Français en ont déjà l’expérience. Fustigeons ce comportement et gardons-nous d’y céder.

Il s’agit de prendre des engagements avec la ferme intention de les tenir. Le travail accompli depuis 97 nous fournit ce socle de crédibilité qui nous permet d’être ambitieux sur le plein emploi, sur la sécurité et sur la solidarité. Car ce que nous dirons, nous le rendrons possible.

3°/ L'UNITÉ

Elle est notre atout majeur.
 Unité des équipes autour de Lionel Jospin.
Celles qui ont travaillé au Gouvernement ; celles qui ont fait vivre la majorité parlementaire, celles qui ont mené le Parti socialiste, celles qui sont autour de toi dans cette campagne et qui t’accompagnent aujourd’hui encore.

 Unité des socialistes
Depuis 5 ans, j’ai la chance d’être Premier secrétaire du PS ; je dis bien la chance, car tous ne l’ont pas eu forcément avant moi. J’ai conduit une formation politique solidaire, ouverte et amicale, capable de débattre dans la diversité et de se rassembler sur l’essentiel. Ce parti est, Cher Lionel, l’une de tes forces dans cette campagne. À la différence d’un autre candidat, il est vrai, tu ne m’as pas demandé de le dissoudre et même de le cacher ou de le dissimuler. Et lorsque nous tenons Congrès, tu y viens et nul autre ne s’invite par effraction.

 Unité de la Gauche plurielle.
Elle a gouverné ensemble pendant 5 ans comme jamais dans son histoire. Tous les textes ont été votés. Et jamais ne furent utilisées les ordonnances. La Droite, même avec cette majorité introuvable de 1993, n’avait pu faire preuve de cette cohérence. Et je veux bien accepter que l’on veuille, y compris au plus haut niveau, nous donner des leçons, mais je crois que Jacques Chirac, sur ce terrain, n’a pas de leçon à nous donner.

Nous avons même considéré qu’il était légitime, naturel, que chacune des composantes de la Gauche plurielle fut présente dès le premier tour dans cette élection. C’est le reflet de notre diversité, c’est le respect que nous nous devons mutuellement, et nous n’avons cherché à débaucher personne, pas plus qu’à absorber telle ou telle sensibilité. Nous devons même être à l’écoute des propositions de nos alliés de la Gauche, attentifs à leurs démarches, soucieux de leur identité. Car il nous faudra nous rassembler tous au second tour, en veillant à enrichir le projet qui est le nôtre. La Gauche plurielle reste notre cap stratégique. Car il n’y a aucune alternative, si ce n’est de se rassembler dans des alliances baroques avec des soldats perdus de la droite en quête de général d’occasion.
Car dans cette campagne, comme dans toutes les campagnes depuis que la République est la République, c’est le clivage entre la gauche et la droite qui retrouve toute sa place. Rituellement, à chaque scrutin, de bons esprits s’efforcent de nous faire croire que les lignes s’effacent, les frontières s’estompent et que les conflits disparaissent, que tout se vaut et, qu’en définitive, une seule politique possible : celle des marchés.

Cette vision est non seulement fausse, elle est dangereuse. Elle participe du relâchement civique ; elle entretient le désenchantement démocratique ; elle affaiblit la participation électorale, car nous savons que l’abstention touche les plus jeunes, les plus exclus, les plus pauvres ceux-là même qui devraient tout attendre de la politique.

Le projet du candidat RPR ne déroge d’ailleurs pas à la règle. Il n’est que la reprise du programme d’Alain Juppé, lequel ne se distinguait guère - si ce n’est à la marge - de celui d’Edouard Balladur, lequel avait inspiré les choix libéraux de Jacques Chirac de 1986 à 1988.

Ce sont toujours les mêmes propositions : Il s’agit toujours de baisser l’impôt, celui des plus hautes tranches, celui des plus riches, celui des plus favorisés. Il s’agit encore d’agir sur l’impôt sur la fortune, sur la transmission des patrimoines. Il s’agit toujours de diminuer les prélèvements sur les entreprises au niveau le plus bas d’Europe (comme celui de l’Irlande, modèle de la droite), de réduire les charges sociales des entreprises sans aucune contrepartie en matière d’emplois. Il s’agit d’introduire les fonds de pension, c’est-à-dire la capitalisation, au risque de menacer les régimes de répartition. Il s’agit toujours d’en finir avec la " mauvaise graisse " dans la Fonction publique. Jacques Chirac a, paraît-il, découvert des milliers de fonctionnaires qui ne faisaient rien dans leur bureau ! À mon avis, il n’a pas tort. Depuis cinq ans, ils étaient à l’Elysée.

Dans ce programme de la droite, les seules innovations mettent en cause des réformes que nous avons su accomplir depuis cinq ans. Je parle ici des 35 h. La droite sait, malgré les inévitables difficultés de mise en place, la popularité de cet acquis social, le projet de civilisation qu’il contient et le changement de vie que cela représente pour nos concitoyens. Elle sait donc qu’elle ne peut le contester de front. Alors, elle minaude, elle avance à petits pas, elle dissimule ses intentions. Il ne s’agirait que de souplesse, d’aménagement, voire de liberté. Ceux qui voudraient travailler plus et gagner davantage pourraient librement le faire, quand les autres n’auraient rien à redouter… Mais depuis quand, dans les entreprises, ce sont les salariés qui choisissent leur volume horaire ? Depuis quand ce sont les salariés qui choisissent leur contingent d’heures supplémentaires ? Chacun sait ici que ce sont les chefs d’entreprise - et eux seuls - qui disposent de cette liberté-là !

Et derrière les précautions verbales, derrière les artifices de langage, c’est bien d’une abrogation pure et simple des 35 heures dont il est question. La meilleure preuve, c’est que la droite annonce des économies budgétaires sur les aides prévues pour faciliter le passage aux 35 heures dans les entreprises. La droite sait que, sur ce programme de recul des acquis sociaux, d’abandon des services publics, de creusement des inégalités fiscales, elle ne peut avoir de majorité dans le pays.

Alors, comme elle l’a toujours fait dans l’Histoire de la République, elle joue avec les peurs :

Peur sur l’insécurité, comme si elle était née d’hier, c’est-à-dire de la victoire de la gauche en 1997. Je me souviens pourtant d’un journal télévisé qui, déjà au milieu des années 70, annonçait " La France a peur ". Non que la violence n’ait pas progressé depuis et qu’elle n’ait pas des formes de plus en plus insupportables. Mais est-ce que les actes de violence auraient baissé lorsque la droite était aux responsabilités ? Depuis 93 à 97, les violences sur les personnes ont augmenté de 13 %. Elle concerne des délinquants de plus en plus jeunes et des victimes de plus en plus nombreuses. Mais, à qui fera-t-on croire que ce serait la gauche qui en serait responsable, quand c’est elle qui a créé, depuis 1997, les postes de policiers, de gendarmes et de magistrats que la droite avait supprimés ! Quand c’est le Gouvernement de Lionel Jospin qui aura créé 100 centres pour mineurs contre 1 du temps de Juppé ! Il nous faut récuser cette peur qui ne produit aucune mobilisation positive de notre pays et qui est le seul argument qui reste à la droite. Avant, c’était l’immigration, maintenant c’est l’insécurité.

Peur sur le déclin de la France.
La droite, parce qu’il lui est insupportable d’être privée du pouvoir, dépeint notre pays comme s’il était encore en crise, comme s’il fallait faire encore des sacrifices en termes de protection sociale pour retrouver un dynamisme économique prétendument perdu. Or, depuis 1997, jamais la France n’avait créé autant d’emplois (près de 2 millions) ; jamais depuis 20 ans notre croissance n’avait été aussi forte, notre inflation aussi basse et notre commerce extérieur aussi équilibré. Pour ce qui concerne les finances publiques, nous avons qualifié la France pour l’euro. Mieux encore, nous avons réussi à réduire de moitié le déficit public. Le plus cinglant démenti aura été fourni par les Français eux-mêmes. Jamais notre natalité n’aura été aussi forte, confirmant ainsi la confiance en l’avenir et le progrès de beaucoup de ménages. Même les mariages ont augmenté, contrairement aux prophéties de malheur de la droite. Mais, la droite a peur de tout, même du PACS !

Alors, en désespoir de cause, la droite exhume la vieille peur à l’égard du socialisme. Car vous le savez désormais. La révélation vous en a été fait l’autre soir à Marseille. L’idéologie socialiste serait partout. La France serait, nous dit-il, son dernier refuge dans l’Europe d’aujourd’hui. Et Jacques Chirac en serait le seul rempart. Mon Dieu ! C’est dire l’Etat de la droite pour qu’il soit le seul à résister !

Je voudrais rassurer ce soir, à Limoges, le candidat du RPR. Quand bien même Lionel Jospin emporterait l’élection présidentielle, quand bien même la gauche confirmerait-elle ses positions aux élections législatives, la droite restera majoritaire au Sénat, quoi qu’il arrive. Et même, au Conseil Constitutionnel, et pour de très longues années. Inutile donc pour le candidat du RPR de s’inquiéter plus longtemps : son échec ne sera pas l’édification du socialisme en France, la route sera encore longue pour nous.

Mais, plus sérieusement, le socialisme -comme courant de pensée ou comme force politique- n’est pas une menace pour la France, mais un mouvement entièrement dévoué à son service. Car dans notre histoire, le socialisme a été une source de progrès, de justice, de liberté pour notre pays. Ce sont des socialistes qui, avec Jean Jaurès, ont défendu la paix quand beaucoup ont voulu la guerre et l’ont eue. Ce sont des socialistes, avec Léon Blum, qui ont introduit les congés payés et les 40 heures. Ce sont des socialistes, avec François Mitterrand, qui ont permis la retraite à 60 ans, la décentralisation, le RMI. Ce sont des socialistes, et pas seulement des socialistes, mais à l’initiative des socialistes, qui ont voté l’abolition de la peine de mort. Ce sont encore des socialistes, avec Lionel Jospin, qui ont conjuré la fatalité du chômage, voté les 35 heures et fait en sorte que justice soit faite pour ceux qui ne pouvaient accéder à la santé. Ce sont des socialistes qui ont agi depuis 97 pour la dignité humaine, la liberté et le progrès.

Le socialisme, c’est une tradition vivante, une œuvre collective, qui autorise de la fierté, non pour nous-mêmes, mais pour les forces sociales que nous représentons et qui devrait nous prémunir de la caricature et des fantasmes. Nous aussi, nous pouvons demander le respect. Le Gaullisme, lui-même, mérite mieux que l’expression de cet effroi à notre endroit.

J’ai même la faiblesse de penser que le socialisme reste une idée neuve en Europe, profondément moderne car cherchant à concilier les aspirations contradictoires d’une société, donnant à l’individu sa place dans une cohérence d’ensemble, en offrant la solidarité sans affaiblir l’initiative.

C’est pourquoi les Français, sans partager toutes nos idées, ne nous regardent pas comme un risque ou comme une aventure, ni pour leur liberté, ni pour leurs droits sociaux pas plus que pour la gestion des deniers publics.

Et, s’ils ne nous accordent pas spontanément leur confiance, j’ai le sentiment qu’ils se défient - à l’expérience - moins de nous que des conservateurs, et qu’ils ont aujourd’hui bien plus peur du MEDEF que des socialistes.

En définitive, ce que rejette Jacques Chirac plus que le socialisme, c’est le social. Car pour lui, comme pour tous les conservateurs, le social est un boulet, une charge, une contrainte.
Ce matin, à la radio, le candidat du RPR s’interrogeait pour savoir s’il était vraiment de droite. Je le rassure : il est totalement et irréversiblement de droite. Et tout dans sa politique nous rappelle qu’il a été, qu’il est et qu’il sera toujours un homme de droite.

Mais nous vivons, il faut le reconnaître, une drôle de campagne présidentielle, inédite à bien des égards sous la Vème République. Une campagne presque virtuelle du côté du président sortant : meetings secrets, comme s’il avait peur des journalistes ou des images de ses partisans ; discours inlassablement lus au prompteur, comme pour nous rappeller que - finalement - il a surtout peur de lui-même  ; programme présenté sans Jacques Chirac, comme s’il avait peur de s’engager directement. Dans cette campagne, du côté de la droite, rien ne semble vrai : faux-fuyants, faux-semblants, faux bilan, fausses promesses… Le vrai danger, c’est Jacques Chirac lui-même.

Face à cette façon de faire de la politique, face à cette vision de la France et des autres, face à cette manière de s’adresser aux citoyens, nous devons, NOUS, préférer la franchise, la sincérité, la clarté. Il nous faut vaincre le pessimisme, la résignation, le découragement.

Plus que jamais, nous devons représenter l’espoir, le mouvement, l’imagination. C’est de nous que peuvent venir une vision d’avenir, des engagements, un projet. Ce projet doit être pour nous un instrument de dialogue avec la société entière. Il doit être au cœur de la démarche des socialistes.

CONCLUSION

Vous êtes venus nombreux à Limoges, parce que vous sentez bien - dans ces instants particuliers de campagne électorale - qu’il y a un mouvement qui se lève, qu’il y a un espoir qui se crée, qu’il y a un enthousiasme qui monte. La victoire, vous la voyez, elle est possible.

Il nous revient, par la qualité de notre candidat, Lionel Jospin, par la force de la mobilisation collective que nous représentons, par le contenu de nos propositions, à rendre cette victoire certaine. C’est le combat qui nous attend.

Ce combat est le tiens, cher Lionel, c’est aussi le nôtre, jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la victoire.

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