Un parti plus ouvert, plus représentatif, plus militant

François Hollande
Intervention de François Hollande, premier secrétaire, lors du Conseil national du Parti socialiste du 18 janvier 2003.


 
Chers camarades,

je me félicite d’abord du contexte d’unanimité dans lequel nous nous situons depuis l’ouverture de ce Conseil National mais arrive le temps du débat.

Il est normal que notre diversité aussi apparaisse. Après une première phase de parole militante dont chacun a pu apprécier la qualité mais aussi l’exigence, nous engageons aujourd’hui le processus qui nous conduit à notre congrès de Dijon au mois de mai prochain.

Son enjeu, chacun ici le sent bien, est majeur. Nous devons nous situer à la mesure du choc que nous avons subi.

Le Parti socialiste ne doit pas simplement répondre aux symptômes. Il doit régler en profondeur la crise politique dont le 21 avril a été l’un des révélateurs.

Le deuxième enjeu, c’est que nous devons fournir une alternative à la droite qui, depuis maintenant huit mois, aggrave les insécurités dans notre pays de toute nature : économique, sociale, écologique, tout en utilisant cyniquement le thème de l’insécurité pour justifier une libéralisation accrue de notre société, dans une complicité j’allais dire jubilatoire avec le MEDEF, et on en a eu une illustration ces derniers jours, tout en affichant une compassion navrée à l’égard de toutes les victimes des choix de la politique du gouvernement.

Le troisième enjeu est de constituer, à travers le congrès, l’acte premier de renouveau de la gauche.

Le Parti socialiste doit sortir de cette longue phase et nécessaire de débat plus fort et plus uni.

J’entre dans le Congrès sur la base d’une contribution, celle que je présente devant vous aujourd’hui, avec trois objectifs qui me paraissent ressortir de l’expression militante de ces derniers mois.

Il faut clarifier d’abord

 Le rapport à la mondialisation libérale en définissant un nouvel internationalisme fondé sur les instruments même du socialisme démocratique.
 Le renforcement des mécanismes internationaux.
 L’édiction de normes, de temps dans tous les domaines : financier, économique, culturel, écologique sur le vivant.
 Régulation mais aussi redistribution avec la proposition qui doit être la nôtre scandée non pas simplement au niveau d’un slogan mais au niveau de notre idéologie.
 L’annulation de la dette des pays les plus pauvres.
 Une solidarité vis-à-vis de l’Afrique qui ne s’est pas exercée depuis tant d’années.
 La création d’une organisation mondiale de l’environnement.
 La réforme de la PAC.

Et puis aussi, un fonds mondial, nous l’avons tous revendiqué, fonds mondial d’accès aux médicaments permettant le début d’une assurance maladie élémentaire à l’échelle du monde.

Il faudra aller vers un impôt, puisque nous demandons la redistribution, sur la mondialisation.

Nous devons clarifier aussi la réforme à l’égard de l’Europe

Convenons-en, nous sommes restés - et c’est sans doute la logique à un certain moment de la phase de la construction européenne - dans un prudent équilibre, dans ce que j’appellerai le mi-mi « mi-chèvre/mi-choux », « mi-Europe, mi-Nation ».

Nous devons là aussi faire un choix, l’Europe fédérale et sociale clarifiant le projet autour des objectifs qui sont les nôtres : le plein-emploi, la cohésion sociale, la solidarité à travers la reconnaissance des services publics, le développement durable, clarifiant aussi les frontières.

Il n’est pas possible d’avoir une Union Européenne qui ne sait pas jusqu’où vont ses limites, ce qui posera un débat démocratique sur cette éminente question et nécessairement une association durable avec les nations et les pays qui ne seront pas dans l’Union européenne, avec un partenariat notamment à l’égard du Maghreb.

Il faut aussi, dans cette Europe fédérale et politique faire des choix institutionnels.

La proposition que je fais, est de politiser le débat européen pour arriver à l’Europe politique, ce qui exige de faire, du Président de la commission, une émanation de ma majorité au Parlement européen, le Représentant , l’incarnation de l’Europe et cela doit être le choix institutionnel des socialistes.

Il faut enfin aller plus loin, aller plus vite et notamment promouvoir une avant-garde Européenne, peut-être à travers les 6 pays fondateurs ou ceux qui ont fait l’Euro, mais en tout cas, des pays qui, en Europe, en plus de l’Union, à 25, décident de faire véritablement une politique Européenne de défense et de politique étrangère commune.

Pour mener à bien ce projet, nous devons avancer nos idées, nous devons les affirmer et dans le débat public national, et dans le débat public européen.

C’est toute la question de l’évolution, j’allais dire de la transformation du Parti socialiste européen, qui doit devenir un véritablement mouvement politique, c'est-à-dire avec des règles où on vote dans des congrès, où on désigne des responsables et où on fixe une ligne. Une ligne, il faut la fixer aussi pour notre propre projet.

Nous avons notamment avec Lionel Jospin, dit non à la société de marchés. Il faut dire aujourd’hui oui à la solidarité citoyenne, à la société que nous voulons bâtir ensemble, une société d’égalité, une société de solidarité, une société de citoyenneté.

Comment pouvons-nous traduire ces volontés ?

D’abord, en affirmant qu’il n’y a pas de projet socialiste sans un projet éducatif. Au moment même où la droite détruit, quelles que soient les annonces qui viennent d’être faites, artificielles d’ailleurs, au moment même où la droite renonce à donner les moyens à l’école, il nous faut, nous, en faire la première priorité mais aussi, avec une volonté de transformer l’école et l’éducation, et de poser deux exigences :
     l’accès égal pour tous à la connaissance, ce qui suppose une lutte contre les inégalités scolaires ; un droit à une éducation sur toute la vie, et l’accès aux diplômes à travers la validation des acquis mais aussi ce droit reconnu pour une formation, pour une qualification à tout moment de la vie professionnelle.

     deuxième élément fort de cette société que nous voulons : la solidarité.
Je vais revenir peut-être sur ce qui a été un des éléments d’explication de nos difficultés et de notre échec.

D’abord, l’insuffisante valorisation du travail - là aussi, faisons des propositions – pénalisant la précarité en modulant les cotisations sociales selon la durée des contrats en faisant en sorte d’instituer cette sécurité sociale professionnelle, garantie de droit tout au long de la carrière et permettant aussi la promotion sociale, celle qui est sans doute trop absente, pour qu’il y ait véritablement la croyance dans le progrès et dans l’avenir.

Nous devons aussi augmenter les salaires directs et, de ce point de vue, au-delà de la négociation, il faudra faire évoluer le financement de la protection sociale qui ne peut pas reposer pour l’avenir que sur les seuls salaires.

Puisque j’évoque l’avenir de la protection sociale, nous aurons - et c’est légitime compte tenu de la période - à débattre de la question des retraites. La position que j’exprime, et qui je l’espère sera celle de tous les socialistes, c’est que nous devons affirmer les régimes de répartition et écarter toute introduction, même artificielle, à des régimes de capitalisation.

Nous devons nous fixer un objectif de taux de remplacement pour les retraites pour les niveaux de pension, taux de remplacement qui doivent être d’autant plus élevés que les salaires sont bas.

Il y a aujourd’hui un paradoxe : c’est que les taux de remplacement sont d’autant plus élevés que les salaires sont hauts.

Nous devons maintenir le droit à la retraite à 60 ans, tenir compte de la pénibilité du travail pour les durées de cotisations, et assurer la pérennisation des régimes de retraite à travers de nouvelles recettes qu’il faut affecter au fonds de solidarité.

Le deuxième sujet qui revient souvent entre nous, et qui a fait problème aussi, quant aux choix politiques, c’est celui des services publics.

Nous avons tous dit, et je le redis ici, qu’il y a, à côté de l’économie de marchés, une autre économie, celle que j’appellerai l’économie de besoins, où la règle n’est pas le prix, n’est pas l’offre, mais la règle est le droit et est donc à la satisfaction du besoin.

Il nous faut fixer notre doctrine, faute d’une telle clarté. Nous avons pu donner le sentiment de l’improvisation ou de l’hésitation. Je vous propose 4 éléments de principe :
     le premier, c’est de définir les domaines qui relèvent du service public. Il y en a de nouveaux, il faut les affirmer notamment pour l’insertion, pour le logement, pour l’environnement, et puis il faut inscrire - et c’est l’essentiel - dans la loi les obligations et les règles du service public qui doivent fonder, quelle que soit l’organisation même du service public, les principes qui régissent la vie en société : l’égalité, la péréquation, l’accès de tous.
    Nous devons, enfin, sur les services publics, ou plus exactement les entreprises publiques qui gèrent des services publics, fixer une règle qui est le contrôle entier de l’Etat sur ces entreprises-là.
    En revanche, pour celles qui n’ont plus d’objectifs d’intérêt général, il peut y avoir des évolutions. On sait aussi que la propriété ne suffit pas, et qu’il faut fixer des critères, des règles et un contrôle sur les responsables des entreprises publiques.

    Voilà, à partir de ces principes-là, quelle peut être la position des socialistes.

     Le sujet aussi qui revient en matière de solidarité, c’est la question de l’impôt. Je veux dire ici que le socialisme ne se réduit pas à une politique de prélèvement. Nous devons simplement affirmer ce que sont nos principes.
    Le premier, c’est qu’il faut définir d’abord la contribution citoyenne, celle que nous devons tous verser par rapport à ce que nous pensons être les garanties collectives, les dépenses prioritaires, les choix collectifs.
    C’est en fonction des besoins à satisfaire que nous devons fixer bien entendu en rapport avec l’ouverture de l’économie, en rapport avec nos engagements Européens, notre politique fiscale.
    Nous devons affirmer la progressivité de l’impôt, ce qui supposera de rapprocher impôt sur le revenu, contribution sociale généralisée, et de faire de la prime à l’emploi un abattement à la base.

    Voilà aussi ce que l’on pourrait dire sur les impôts : nécessité de baisser la fiscalité indirecte même si nous savons que c’est difficile compte tenu des masses en cause.
    Il faut un impôt européen et à l’évidence une révision de la fiscalité locale qui est aujourd’hui la plus injuste.

     Si nous voulons une société de solidarité, une société d’éducation, nous voulons aussi une solidarité à travers la citoyenneté, c'est-à-dire les droits et les devoirs, ce qui suppose de préciser les règles en matière aussi de politique de sécurité.
    Là aussi, ne donnons pas le sentiment décidé entre ceux qui défendraient des principes et ceux qui défendraient la réalité.
    Il n’y a pas de principe qui vaille sans qu’il y ait des actions sur la réalité. Il n’y a pas de réalité qui s’impose sans principe.
    Il nous faut, nous, pour être entendus de tous, être capables de définir justement cette politique qui a été définie à travers la sanction, la discussion, la prévention, en disant que cela fait un tout et que rien n’est indissociable.
    C’est avec ces règles-là que nous serons dans le débat public audible.

     Il faut aussi lutter pour une véritable intégration.Cela veut dire des lois républicaines, cela veut dire aussi le respect et cela veut dire notamment, sur la question majeure des discriminations, d’être beaucoup plus actifs, et plus à l’offensive.
    Il faut également, et pas simplement dans des motions de congrès, faire en sorte que le principe de laïcité, pour les débats, soit ouvert, principe sur lequel la République se fonde pour décider son rapport aux autres.
    Il nous faut enfin définir, parce que cela nous appartient aussi en tant que socialistes et républicains, et rappeler les règles du civisme. Je fais la proposition avec d’autres, et tant mieux, de l’introduction d’un service civique obligatoire qui pourrait aussi prendre une forme humanitaire, si nous en décidons ainsi avec nos amis Européens.

Aller aussi plus loin dans la démocratie.

Il y a la réforme des institutions, je dis nettement ici qu’il n’est pas question pour moi de revenir sur l’élection du Président de la république au suffrage universel, qu’il soit nécessaire à l’évidence de renforcer le rôle du Premier Ministre, parce que c’est la manière de renforcer les droits du Parlement. Oui, il faut aller dans ce sens. Il faut aussi améliorer les règles de représentation, cela vaut pour le Sénat à l’évidence, cela vaut pour l’Assemblée nationale, avec l’introduction de la proportionnelle.

Il faut faire évoluer, moderniser avec la continuité qui doit être la nôtre mais aussi la persévérance, les règles en matière de cumul des mandats, de parité, mais surtout de représentation.

Mais à côté de la réforme institutionnelle, je veux insister sur ce qui est peut-être aussi prioritaire, voire davantage, c’est la démocratie sociale.

La démocratie sociale

Nous n’aurons pas une société en mouvement si nous n’avons pas des syndicats, si nous n’avons pas des partenaires, si nous n’avons pas des associations qui jouent tout leur rôle dans une démarche de changement. La règle n’est plus tenable aujourd’hui, nous en voyons l’illustration à travers ce qui s’est passé à EDF. Il faut des accords majoritaires, des règles de représentation, et être capable de donner aux syndicats la place qui est la leur dans une République sociale.

Il faut aussi être attentif et je le suis, aux droits des salariés. Je vais, là aussi, jusqu’au bout, si nous pensons que les salariés doivent être informés, doivent être capables de contrôler l’avenir dans leur entreprise, alors il faut leur donner la place nécessaire dans les Conseils d’Administration ou de surveillance.

Une société durable

Et puis enfin, il faut une société durable, nous le disons tous, il faut faire aussi des choix, ils ne seront pas faciles entre nous, sur la priorité écologique chacun s’y accorde, mais lorsqu’il s’agit de définir ce que l’on veut en matière d’énergie, notamment la réduction de la part du nucléaire, nécessaire, si on veut aller jusqu’au bout d’une politique d’économie d’énergie, alors il faut en prendre les moyens.

De la même manière, en matière de transports collectifs, ce qui s’est passé dans certaines villes nous conduit à aller beaucoup plus loin sur la présence de transports collectifs et la réduction de la place de la voiture individuelle.

Faire des choix aussi en matière d’agriculture protectrice de l’environnement et d’équilibre des territoires.

Voilà ce qu’ à grands traits vous trouverez dans la contribution que je présente, qui caractérise la société vers laquelle nous devons aller.

Il faut donner du sens, il faut donner une perspective de long terme, c’est ce qui nous a manqué en définitive l’année dernière.

Le renouvellement

La deuxième priorité, je vais plus vite, c'est le renouvellement. Une des leçons de notre échec, c’est que nous sommes un parti trop faible, trop vulnérable. On nous a reproché notre hégémonie et c’est de notre faiblesse que nous avons été victimes le 21 avril. J’en tire la conclusion qu’il faut un grand Parti socialiste, aujourd’hui c’est possible, nous venons de vivre un échec terrible mais en même temps nous avons les conditions pour former un parti politique qui, aujourd’hui, peut couvrir un très large espace à gauche.

Un parti qui doit se donner comme objectif de faire plus de 30 % et de doubler ses effectifs militants, à l’horizon des cinq ans qui viennent. La condition c’est sa transformation, c’est sa réforme.

C’est pourquoi je propose un Congrès fondateur et les règles en ont été fixées par Alain Claeys, un parti plus ouvert au niveau des adhésions, un parti plus représentatif de la société dans laquelle nous vivons, de toutes les couleurs, de toutes les catégories sociales, de tous les mouvements, qui s’ébauchent dans la société.

Un parti plus militant ce qui supposera des conférences militantes chaque année pour déterminer les orientations du parti sur les grands sujets d’actualité sans enjeu de personne où les militants voteront comme nous l’avons initié à travers le débat militant sur les choix.

Une consultation directe des adhérents lorsque l’actualité l’exige à travers bien sûr des débats préalables dans les Conseils fédéraux et dans le Conseil national, une réforme du Conseil national pour en faire le véritable parlement du Parti. Et puis aussi des instruments qui doivent être les nôtres pour mieux faire représenter les fédérations et les sections. Je propose d’ailleurs de renouveler d’un tiers à chaque congrès l’ensemble de nos organes dirigeants.

Il faut aussi un parti plus en phase avec notre pays, nous rappellerons la règle bien connue mais mal appliquée de la nécessité d’être à la fois militant politique et syndical et associatif, mais il faut avoir une relation beaucoup plus directe avec les partenaires sociaux.

Le rassemblement

La troisième priorité, chers camarades, c’est le rassemblement, le rassemblement de la Gauche, et je le dis, il n’y aura de rassemblement de la Gauche que si au préalable nous avons constitué ce grand Parti socialiste.

Ce qui a frappé la Gauche Plurielle c’est précisément de n’être qu’une juxtaposition où chacun venait tirer ce qu’il pensait être l’avantage de sa formation, sans réfléchir à l’intérêt collectif.

Nous n’étions pas sur un projet mais sur parfois des alliances de circonstances où la cible n’était pas l’adversaire mais quelquefois l’élément central, en l’occurrence le Parti socialiste. Il faut faire un grand parti, il faut rassembler la Gauche.

Rassembler la Gauche, autour d’accords électoraux liés à un accord de gouvernement ; lorsqu’il s’agit des régionales, et nous aurons à faire face à cette échéance, eh bien un accord politique sur la gestion des régions. Lorsqu’il s’agit du destin de la France, un accord politique, sur le gouvernement qui doit appliquer un programme.

Pour y parvenir je fais la proposition de forums décentralisés de la gauche au lendemain de notre Congrès où tous les militants, tous les responsables et puis plus largement les citoyens qui veulent aller vers l’unité de la gauche se retrouvent pour bâtir ce projet.

Notre rassemblement doit concerner tous les progressistes, ceux qui le voudront, tous ceux qui le voudront mais en même temps ne pas aller chercher ceux qui nous combattent, ceux qui nous combattent partout, dans les manifestations où nous sommes, ceux dont nous sommes les cibles non pas parce que nous aurions mal agi mais parce que nous serions en définitive des socialistes.

Nous combattre également dans les urnes chaque fois qu’il faut faire le choix entre la gauche et la droite et que finalement ils nous mettent en situation d’être obligés, comme au deuxième tour des élections présidentielles, entre la droite et l’extrême-droite de choisir. Nous ne devons pas avoir mauvaise conscience à l’égard de cette extrême gauche, aucun regard complaisant, c’est à nous de donner le mouvement, c’est sur notre ligne que le rassemblement doit se faire, pas sur la ligne des autres.

Alors, le rassemblement des progressistes doit se faire à l’échelle de l’Europe, c’est nécessaire, je l’ai dit pour le Parti socialiste européen, il doit se faire à l’échelle du Monde ce qui suppose de poursuivre le travail engagé en matière de construction d’une force politique qui est celle de l’Internationale socialiste.

J’en termine sur la troisième exigence, chers camarades, rassembler les socialistes, nous sommes dans un moment de notre débat où les contributions sont nombreuses, générales, thématiques, fédérales, le débat est ouvert, c’est légitime. Il doit néanmoins être maîtrisé. Je veux dire par là qu’il faut faire application de la même méthode, la clarté d’abord.

Les convergences sont nombreuses, je ne m’en plains pas, et d’ailleurs c’est la moindre des choses, nous sommes tous socialistes, il est normal de nous retrouver sur les mêmes grandes propositions.

Nous avons néanmoins une diversité, je la respecte, des différences, il faut les marquer, si elles existent. Et c'est pourquoi je propose comme méthode dès lors que nous sommes à l’entrée de notre Congrès, d’identifier les apports, à partir de la contribution que je présente, oui des compléments sont possibles. Oui, celles et ceux qui veulent par une contribution thématique générale apporter un point bien sûr peuvent être entendus et faire en sorte que notre future motion puisse trouver là l’occasion de saisir toutes les aspirations.

Il faut aussi identifier les points de débat, ce qui aujourd’hui fait difficulté entre nous, peut être réglé, je l’espère d’ici le Conseil national prochain et le plus vite possible, mais là encore soyons précis, regardons là encore les divergences.

Enfin, il y a les clivages au sein de notre parti, là aussi ils sont respectables, ils correspondent aux identités de chacun mais précisons-les, évitons les a priori, les postures, où les procès d’intention de toutes parts.

Pour le permettre, je pense qu’il faut être clair sur le débouché politique, ce que je veux, ce que je souhaite pour le Parti c'est qu’au terme de notre débat de Congrès, long débat respectueux et respectable, après ce long débat, la ligne qui sera choisie par les militants à travers le vote engagera tout le parti bien sûr, ceux et celles qui seront dans la majorité, cela va de soi, il faut le dire, mais aussi celles et ceux qui sont dans la minorité. IL n’y a qu’un seul Parti socialiste, il ne doit y avoir qu’une seule ligne du Parti socialiste, une fois que le débat a eu lieu, c’est la condition même de notre cohérence, de notre crédibilité, de la capacité de convaincre.

Oui, je propose qu’il y ait un rassemblement, il faut faire un parti uni, cohérent, dynamique, c’est la condition de la mobilisation de la Gauche.

Je souhaite que si majorité il y a, il y aura nécessairement, s’il y a vote de la majorité, que ce soit une direction solide, avec une majoration gérable pour faire avancer le parti.

Chers camarades,

sur la base de cette contribution, que je vous présente aujourd’hui, j’appelle toutes celles et tous ceux qui s’inscrivent dans cette démarche de clarté, de renouvellement, de rassemblement à faire vivre avec moi cette contribution, à la compléter, à l’enrichir, de donner de la force à notre parti et de l’espoir à toutes celles et tous ceux qui attendent de nous à Dijon un signe fort, un message clair qui doit être celui de la reconquête. Merci.


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