Régionales 2004 : Île-de-France
Le soutien de Jospin
m'est précieux

Jean-Paul Huchon
Entretien avec Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d'Île-de-France, paru dans Le Parisien daté du mercredi 17 mars 2004.
Propos recueillis par Nathalie Segaunes et Dominique de Montvalon
 

Comment vivez-vous le succès des socialistes espagnols ?
C'est une victoire morale et sociale, et je suis toujours heureux quand je vois la morale triompher en politique. La très forte participation au scrutin espagnol incitera, je l'espère, les Français à se mobiliser à leur tour. La démocratie est fragile : la seule arme, c'est le vote.

Qu'est-ce qui vous a marqué, depuis six mois, dans votre campagne ?
L'ampleur du mécontentement, et même de la colère, contre un gouvernement qui met en cause les acquis sociaux. Ce qui me frappe aussi, c'est à quel point les électeurs comptent sur la région pour améliorer la vie quotidienne des Franciliens.

Certains de vos amis vous reprochent une campagne qui ne décollerait pas...
J'ai le sentiment, au contraire, d'être accueilli de plus en plus chaleureusement par des gens qui traversent la rue pour venir me saluer et me disent tous la même chose : « Allez-y, battez-vous, on a besoin de vous ». Tous les dirigeants du PS me soutiennent. Seuls quelques très rares connards bavassent dans leurs bureaux.

Pourtant, votre taux de notoriété est encore très bas...
Ah bon ? Moi, je vérifie l'inverse tous les jours : je suis vraiment très connu. Ce qui est vrai, c'est que, depuis six ans, je me suis consacré à la région, et pas comme d'autres à des opérations médiatiques.

Sur vos affiches, on ne voit que vous...
C'est le mode de scrutin qui crée une sorte de présidentialisation. Pour le reste, j'ai fait toute la campagne avec une équipe et une armée de militants.

Comment expliquez-vous la quasi-inexistence de vos partenaires Verts ?
Les Verts ont construit avec moi un programme que je porte. Ils me reconnaissent comme un des leurs : je suis un président de gauche et écologiste.

Finalement, on aura peu vu Bertrand Delanoë à vos côtés...
Archi-faux ! Cela dit, vous rendez hommage à ma campagne en disant qu'on me verrait maintenant autant que lui. Entre nous, il y a une coopération excellente et amicale. Sa popularité est très grande, c'est un atout. Copé fait une grande erreur en l'attaquant systématiquement car Delanoë est quelqu'un de fondamentalement populaire.

Comment s'y retrouver dans vos 133 propositions ?
Diriger la première région d'Europe, c'est avoir un programme cohérent, qui traite tous les aspects de la vie quotidienne des Franciliens. Et si je devais retenir trois mesures seulement, je dirais : l'amélioration des liaisons de banlieue à banlieue ; la création de 240 000 logements et un prêt à taux zéro pour accéder à la propriété ; une éco-région, pour que le respect de l'environnement soit constamment pris en compte.

Copé propose la carte orange à 45 €...
C'est une proposition à la fois injuste, parce qu'elle ne tient pas compte de la situation sociale de chacun, et inefficace, parce qu'on ne saurait pas absorber l'augmentation du trafic qui en découlerait et que cela dévorerait la totalité du budget transports de la région. C'est donc une mesure gadget.

L'extrême gauche demande la gratuité des transports publics...
Moi aussi, j'ai rêvé d'épouser la reine d'Angleterre !

La visite dimanche de Lionel Jospin dans le XVIIIe, est-ce vraiment un atout pour vous ?
Vous plaisantez ? Son soutien m'est précieux. J'y attache beaucoup de prix. Et Jospin a été sans équivoque : il faut condamner ce gouvernement de régression sociale.

Qu'avez-vous pensé de vos concurrents ou adversaires ?
Ceux de droite et d'extrême droite ne m'ont pas surpris. Je n'ai pas trouvé chez eux la moindre idée neuve. Et je les ai trouvés vis-à-vis de moi bien arrogants, mais ça leur passera. Marie-George Buffet a été souvent juste, et touchante. Quant à Mme Laguiller, pour nous combattre, elle a su adopter un ton moins acerbe que celui auquel elle m'avait habitué à la région : j'ai apprécié.

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