| Heureux de vous retrouver en ce 4 ème début d'année de la législature. Cette rentrée est endeuillée par la disparition d'André Capet. Elle est assombrie par l'état de santé très préoccupant de Claude Desbons. Je salue Raymond Forni, Jean-Marc Ayrault, François Hollande, Jean-Jack Queyranne. Je suis venu pour vous remercier. Vous me faites souvent l'amitié de me dire que vous êtes plutôt satisfaits de ce que nous faisons. Je veux vous dire en retour ma gratitude : présents, solidaires, ouverts, stables. La période des vœux s'achève. Je me suis exprimé devant la presse sur l'année qui s'ouvrait mais j'ai un plaisir tout particulier à venir devant vous, qui êtes ceux dont le travail contribuera à réaliser beaucoup de ces vœux ! A chacun, je présente donc tous mes vœux, les plus chaleureux, les plus fraternels, pour ce que vous apportent vos vies politiques et personnelles, pour l'équilibre des deux, pour l'issue de vos campagnes, même si vous me direz que ces deux voeux sont parfois contradictoires ! Je suis venu vous dire dans quel état d'esprit j'aborde ce temps politique, qui sera tout à la fois : celui de l'action réformatrice, au Gouvernement, au Parlement, celui de la conviction, dans les campagnes municipales, cantonales.
I - Nous abordons cette rentrée avec la fierté du travail qui a été accompli depuis 3 ans et demiII - Nous avons la volonté de continuer à réformer tout au long des douze prochains mois
III - Nous gardons conscience de la nécessité de préserver ce qui fait notre force politique
I - Nous abordons cette rentrée avec la fierté du travail qui a été accompli depuis 3 ans et demiLe temps du bilan, qui sera celui de la législature, pleine et entière, n'est pas venu. Mais la durée que nous avons créée, le fait que nous exercions la plénitude des responsabilités, tout cela nous rend, dans une démocratie, comptable de ce qui a été fait, et de ce qui ne l'est pas encore. Chaque début d'année ne remet pas les compteurs à zéro en matière de réforme. Dans notre cas, il s'agit d'un processus continu. Depuis juin 1997, semaines après semaines, vous avez donné une réalité, un contenu à l'alternance politique. Vous l'avez fait, dans tous les domaines de la vie économique, sociale, institutionnelle, par l'ensemble des lois, certaines emblématiques, qui portent la marque, la signature de cette majorité. Emplois jeunes, exclusion, 35 heures, parité, cumul des mandats, PACS, IVG et contraception, présomption d'innocence, mixité sociale, CMU....Nous avons voulu avec ces réformes - et il y en a beaucoup d'autres - répondre à l'injustice du droit lorsqu'il devient inadapté, à la brutalité de l'exclusion, à l'immobilisme de la résignation. Ces réformes sont en train de modifier profondément une société qui change. Elles accompagnent ce changement tout autant qu'elles le suscitent. Aujourd'hui, la parité en est la plus belle illustration. La place égale des femmes sur les listes des élections municipales est une réalité forte et nouvelle de cette campagne. C'est une révolution douce que nous sommes en train de faire entrer dans la vie quotidienne. Ce bilan a sa cohérenceMois après mois, nous avons recherché, dans la mise en oeuvre de nos priorités, la définition de nos outils, une continuité, une cohérence politique dans l'action. Dès juin 1997, j'avais marqué les principes de cette action : conduire un changement progressif, mais profond, maîtrisé, s'inscrivant dans la durée. Ce que nous accomplissons aujourd'hui, les perspectives que nous ouvrons, ne sont possibles que par ce que nous avons fait et permis hier : le retour à la confiance et à la croissance, la diminution du chômage, la perspective du plein emploi, le traitement plus individualisé des chômeurs, la baisse des impôts... Il semble d'ailleurs que ce bilan agace... A tel point que certains tentent de porter au crédit "des gouvernements successifs ", ou à la bonne fortune, nos résultats lorsqu'ils s'imposent comme positifs. Ainsi ce Gouvernement et sa majorité, les mêmes qui agissent depuis 3 ans et demi, n'auraient qu'à : se taire sur leurs réalisations , sous peine d'autosatisfaction reconnaître que ce qui va bien ne relève pas de leur action mais de la chance, de la conjoncture...ou de leurs prédécesseurs. Vous devez l'affirmer fortement lorsque c'est nécessaire : ce bilan rompt avec celui de nos prédécesseurs, et dans certains domaines - justice, police, j'y reviendrai - nous subissons encore les conséquences des retards pris, des décisions différées, des problèmes non réglés. S'il faut rappeler ce qu'a été l'action des gouvernements successifs, n'hésitez pas à le faire, mesure après mesure, budget après budget, chronologiquement. Vous êtes, avez été les principaux architectes de ce bilan. Soyez en la mémoire vivante, active et vigilante car vous êtes les plus légitimes, pour valoriser ce qui est notre atout et que les français semblent reconnaître. Je n'évoquerai qu'une dimension de notre action car elle reste notre plus belle réforme sociale, l'axe central de notre politique pour l'avenir : la lutte contre le chômage. L'année 2000 s'est achevée par des performances exceptionnelles en matière de création d'emplois et de baisse du chômage. Plus encore que les années précédentes elle illustre la rupture majeure intervenue depuis trois ans dans le rythme des créations d'emploi. Avec un rythme plus de dix fois supérieur à celui des vingt années qui nous ont précédé, la création d'emplois ne cesse en effet depuis trois ans de battre des records : 380 000 emplois en 1998, 480 000 en 1999, et entre 550 et 600 000 en 2000. Ce rythme de création d'emplois sur trois ans est sans précédent dans notre histoire. En termes de création d'emplois, l'année 2000 restera le " record du siècle ", suivie de près par l'année 1999. Il nous permet à la fois d'accueillir les nouveaux entrants sur le marché du travail - qui sont encore plus nombreux dans notre pays que chez nos voisins - et de réduire le chômage. Ce qui caractérise les trois dernières années et plus particulièrement l'année 2000, c'est que ces créations massives d'emplois se sont réalisées dans un contexte de croissance certes élevée, mais non exceptionnelle (3,1 ou 3,2 % en 2000, et un peu plus de 3 % en moyenne depuis trois ans). Le changement le plus caractéristique de ces trois dernières années est en effet que pour plus des 2/3, la croissance bénéficie aujourd'hui à l'emploi, là où dans le passé une croissance par ailleurs faible ne bénéficiait pratiquement qu'à ceux qui avaient un emploi. Cela permet de réaliser la plus formidable redistribution des fruits de la croissance qui ait jamais été réalisée. Parce qu'en donnant dès le départ priorité à la création d'emploi (avec les emplois jeunes dès 1997, puis avec la négociation sur les 35 heures qui a produit des effets massifs à partir de l'été 1999 et tout au long de l'année 2000), nous avons engendré puis nourri la croissance par la création d'emplois. C'est en effet la création d'emplois et les mesures sociales et fiscales prises depuis 1997 qui, tout au long de cette période, ont soutenu la hausse du revenu et de la consommation des ménages, cette hausse de la demande engendrant à son tour la forte reprise de l'investissement. Mesurez, à l'aune de ce qu'a été la brutalité, la violence du chômage dans les vies personnelles, ce que représente aujourd'hui, concrètement, quotidiennement, un travail retrouvé, pour chacune de ces 962 000 personnes et pour leur famille, dont un grand nombre était des chômeurs de longue durée. Une nouvelle France se dessine, plus optimiste, moins crispée, moins sombre. Il y a des associations de mots que l'on avait oublié " : " moral des français en hausse ", " France en pleine croissance ". C'est une puissante motivation à continuer d'agir en conservant le même cap.
II - Nous avons la volonté de continuer à réformer tout au long des douze prochains moisEt ce que nous allons poursuivre est pour moi, comme chef du Gouvernement, mon unique préoccupation pour 2001. Depuis le 1 er janvier plusieurs changements concrets sont intervenus. Les minima sociaux ont été revalorisés de 2,2 %. Les titulaires de ces minima avaient en outre reçu une prime de fin d'année, pour un montant total de deux milliards de francs. Au 1 er janvier également, la première étape de la réforme des aides au logement s'est mise en place. Elle bénéficie aux plus modestes de nos concitoyens : 3,5 milliards de francs y sont consacrés cette année, 3,5 milliards de francs le seront également l'an prochain. Tous les bénéficiaires verront leur aide augmenter significativement. Pour encourager le retour à l'emploi, nul ne verra son aide diminuer en cas de reprise d'activité. Toujours au 1 er janvier 2001, les retraités et les chômeurs non imposables sont désormais exonérés du paiement de la CRDS, ce qui représente un effort de solidarité de 1,8 milliards de francs. Un fonds d'investissement pour le développement des structures d'accueil de la petite enfance a été doté d'1,5 milliard de francs. Géré par la Caisse nationale d'allocations familiales, ce fonds versera des aides aux collectivités locales et aux associations pour la réalisation de crèches. Un second fonds, doté de deux milliards de francs pour 2001, indemnisera les victimes de l'amiante et leurs ayants-droit. L'allocation de présence parentale ouvrira un droit à congé, accompagné d'une prestation, pour les parents d'enfants gravement malades. Enfin, un an après son lancement, la couverture maladie universelle permet désormais à près de cinq millions de personnes d'avoir un accès gratuit aux soins de santé. C'est là un progrès social majeur, salué en particulier par l'ensemble des associations d'aide aux personnes en situation d'exclusion. Nous continuerons d'agir dans le champ de la réforme économique, institutionnelle, sociale. 1 - Au parlement et jusqu'aux élections municipalesLe projet de loi Modernisation sociale : voté en première lecture, porteur d'importantes avancées sociales pour la protection des salariés et la formation professionnelle. J'en ai parlé hier à Tours. L'examen qui s'engage aujourd'hui en deuxième lecture du projet de loi NRE La proposition de loi sur la date des élections législatives a été votée en première lecture à l'Assemblée nationale : il existe donc une majorité absolue pour remettre de la cohérence dans un calendrier qui l'avait perdu. Nous allons voir ce que fait le Sénat. Quand le texte reviendra à l'Assemblée nationale, soyez aussi mobilisés que vous l'avez été en première lecture. Le projet de loi créant " la prime pour l'emploi " sera présenté très prochainement en conseil des ministres. Laurent Fabius et Elisabeth Guigou en ont présenté les modalités. Ce dispositif se substitue à celui que l'opposition a contribué à faire annuler. Si sa saisine n'avait pas porté sur ce point, plusieurs millions de français aux revenus modestes, salariés, agriculteurs, travailleurs indépendants, commenceraient à toucher les premiers versements de cette mesure. Le Gouvernement a agi avec pragmatisme : il n'a pas fait un choix idéologique ou de philosophie économique. Il a cherché à atteindre les mêmes objectifs que la mesure initiale , (bénéficiaires, montant), en respecter les mêmes principes: servir le retour à l'activité, privilégier une vision socialement juste et économiquement efficace. Le Gouvernement a agi, vous devez en être bien conscients, avec le souci de ne pas créer un précédent que le patronat attend et revendique depuis longtemps : faire compenser par l'Etat toute charge salariale supplémentaire. Ce n'est pas à l'Etat de subventionner les entreprises pour qu'elles augmentent les salaires. Vous examinerez dans les prochains jours le projet de loi Modernisation des institutions médico-sociales : projet attendu, par la commission des affaires sociales, mais surtout par tous les professionnels qui accueillent, accompagnent, encadrent, des personnes âgées ou handicapées, des enfants, des personnes en voie de réinsertion sociale. Il est porteur d'évolutions utiles pour les usagers de ces établissements. La réforme de l'ordonnance de 1959 est engagée : c'est un chantier considérable qui a été ouvert à l'initiative de Didier Migaud, auteur de la proposition de loi. Raymond Forni en est l'infatigable promoteur. Nous y travaillons beaucoup, pour en mesurer à chaque réunion les implications et les enjeux : permettre au Parlement de mieux assurer son rôle de décision et de contrôle budgétaire sur les moyens mis au service des politiques publiques et des priorités du Gouvernement, réformer les modes de fonctionnement de l'Etat en recherchant une meilleure lisibilité de ses missions, de ses objectifs et donc de ses résultats. Sous des aspects très techniques, je considère qu'il s'agit là d'une véritable réforme politique, au meilleur sens du terme, car elle veut servir la transparence des choix, le contrôle démocratique, la responsabilisation des décideurs publics. C'est pourquoi nous souhaitons l'aboutissement de cette réforme, qui nécessitera s'agissant d'une loi organique relative au Sénat plus que le seul soutien de la majorité ! C'est une donnée que nous devrons garder à l'esprit. Enfin, je veux saluer l'initiative du groupe socialiste pour le choix de sa " Niche " de février : proposition de loi sur les droits du conjoint survivant. Elle s'inscrit dans le cadre du vaste chantier de réforme du droit de la famille engagée. Plutôt que de privilégier un grand projet de loi d'ensemble, nous avions, sur la suggestion de la commission des lois (Tasca, Forni, Roman) privilégié une approche par étape. Après la réforme de la prestation compensatoire (également votée dans une niche PS), l'initiative du groupe socialiste permettra d'apporter une réponse adaptée, dans un domaine sensible où les attentes sont fortes et légitimes. 2 - Après les élections municipales Deux projets de loi, au moins, seront discutés avant juillet 2001 : Le projet de loi sur la Corse sera présenté en conseil des ministres en février. Son examen par l'assemblée marquera une étape déterminante dans un processus ouvert depuis plus d'un an et dont les objectifs et la méthode n'ont jamais varié : la transparence de la démarche, la responsabilisation des élus, le refus de la violence, l'attachement aux principes de la République. Un travail sérieux, méthodique, a été engagé par la mission d'information créée au sein de la commission des lois. Plusieurs députés du groupe se sont pleinement investis dans le travail préparatoire à ce débat. Tous ceux qui sont attachés à ce qu'une issue raisonnable soit trouvée à un problème non réglé depuis 25 ans attendent beaucoup de ce débat. Le soutien de la représentation nationale donnera au processus engagé une force, une légitimité accrue qui, j'en suis convaincu, facilitera son aboutissement. Le projet de loi créant une prestation d'autonomie. S'agissant de l'aide personnalisée à l'autonomie, je vous confirme, tout en le précisant, ce que j'ai déjà eu l'occasion de dire lors de mes vœux à la presse : le Gouvernement travaille à faire en sorte que cette nouvelle prestation, qui est très attendue par nos concitoyens, puisse être effective dès le début de l'année prochaine. Il s'agira là d'un progrès très important sur un sujet que les progrès de la vie rendent chaque jour plus sensible. Nous voulons favoriser l'autonomie et le maintien des personnes âgées à domicile. La nouvelle prestation s'adressera à un public beaucoup plus large que la PSD. Parce qu'il n'est ni normal ni juste que les personnes âgées dépendantes soient traitées différemment selon qu'elles se trouvent ici où là, son montant, en tout état de cause supérieur à celui de la PSD, sera calculé sur un barème national et donc unique pour les personnes, à degré d'autonomie et niveau de ressources identiques. Enfin, parce que nous souhaitons une gestion de proximité, sa gestion et son attribution demeureront du ressort des conseils généraux. Il s'agit là d'une réforme majeure dont je souhaite qu'elle puisse être définitivement adoptée avant la fin de cette session. Le texte du projet de loi sera présenté en conseil de ministres fin février / début mars. D'autres projets sont, soit déjà déposés, soit en cours d'examen interministériel et parfois en voie d'être finalisés : les droits des malades, la démocratie locale, Société de l'information, bioéthique, réforme des autorités financières, droit de l'enfant à la connaissance de ses origines, réforme des tribunaux de commerce, l'eau, la transparence et la sûreté nucléaire, les activités privées de sécurité... Le travail s'engage par ailleurs sur deux projets importants : une loi pénitentiaire, une loi d'orientation sur l'artisanat. Il y a donc abondance et nous aurons donc ensemble à faire des choix !
3 - D'autres sujets importants nous mobiliseront . Je ne les évoquerai pas tous mais souhaite en distinguer quelque uns La sécuritéBeaucoup d'entre vous ont le sentiment que ce thème reste et peut être même s'affirme encore plus comme une préoccupation forte. En outre, c'est un thème majeur que cherche à exploiter l'opposition, même si elle a été souvent défaillante quand elle était au pouvoir. Depuis 1997, le Gouvernement a donné la priorité à la sécurité quotidienne de nos concitoyens. Cette volonté s'est traduite par une série de décisions concrètes : Les effectifs de police et de gendarmerie ont été prioritairement affectés dans les 26 départements où la délinquance est la plus forte. La police de proximité est en cours de généralisation. Elle sera mise en oeuvre sur l'ensemble du territoire au cours du premier semestre 2002. Un plan de lutte contre la délinquance des mineurs a été engagé en 1998. Il s'est traduit notamment par un renforcement très significatif des effectifs de la protection judiciaire de la jeunesse par une diversification des modes de prise en charge des mineurs délinquants et par une systématisation de la réponse judiciaire à chaque acte de délinquance. Dans les mois qui viennent notre effort portera plus particulièrement sur : une plus grande efficacité des enquêtes grâce au travail conduit sur le terrain, sous l'autorité des procureurs, par les services de police et de gendarmerie afin d'élucider les affaires et de lutter contre l'impunité en permettant d'apporter une réponse judiciaire ; les phénomènes de bandes, l'économie souterraine constitueront des objectifs prioritaires ; le traitement des comportements particulièrement violents, grâce à des dispositifs appropriés associant, chaque fois que nécessaire, les structures de santé. Nous n'avons pas de leçon à recevoir. Si nous avons été confrontés à des difficultés en termes d'effectifs dans la police nationale, c'est parce que depuis 1997, le nombre des départs à la retraite dans la police nationale s'établit à un niveau élevé (en raison du niveau élevé des recrutements dans les années 60) et que s'y ajoute un nombre également très élevé de départs anticipés qui correspondent au fait que les policiers partent à la retraite dès qu'ils remplissent les conditions pour cela et donc de plus en plus souvent avant l'âge normal de départ à la retraite (55 ans). Cette situation à laquelle nous avons été confrontés à notre arrivée en 1997 est perceptible depuis 1995. Mais rien n'a été fait pour faire face à cette situation qui conduit à porter pour les seuls gardiens de la paix le nombre des départ d'un rythme de 1500 à un rythme de près de 4000 départs par an. Les programmes de recrutement n'ont pas été adaptés en conséquence. Nous avons dû faire face à cette situation. Et nous y remédions. Il n'y a aucune ambiguïté sur notre détermination à combattre et punir toutes les violences. Assurer la sécurité de nos concitoyens, agir contre les comportements violents et délinquants par une réponse systématique est un devoir d'Etat. Mais c'est aussi de la responsabilité de chacun et au premier rang des parents qui doivent élever leurs enfants dans le respect des règles qui régissent le vie en société. Pour ce qui concerne notre responsabilité, nous redoublerons nos efforts. L'avenir des retraites complémentairesLes négociations engagées entre les partenaires sociaux sur les retraites complémentaires sont aujourd'hui semble-t-il dans l'impasse. Il n'appartient, a priori, pas au gouvernement de se prononcer sur un sujet qui concerne des régimes qui relèvent d'une gestion paritaire et qui, s'ils ont à évoluer, doivent, parce qu'ils ont été créés par la négociation collective, d'abord le faire par la négociation. Mais il n'y a aucune raison pour que l'échec de cette négociation – qu'il faut souhaiter temporaire - vienne remettre en cause les retraites des salariés. Sans doute des évolutions sont-elles à envisager pour l'avenir afin de consolider les retraites par répartition. Mais, outre le fait que des évolutions sont en cours qui ne sont pas achevées (le passage à 40 annuités ne s'achèvera qu'en 2004), rien en cette matière, et surtout pas la situation financière des régimes, ne peut donner matière au catastrophisme dans lequel certains se complaisent. Aussi, je ne parviens pas à comprendre – ou alors je la comprends trop bien- la logique de ceux qui n'évoquent le dialogue social que pour mieux imposer leurs vues. Contrairement à ce que disent certains, la retraite à 60 ans n'est pas un slogan ou une situation dépassée.. Le Gouvernement suit ce dossier avec une particulière vigilance et prendra ses responsabilités le moment venu, si cela s'avère nécessaire. La réforme de la justiceUn débat s'est engagé sur les conditions pratiques de l'entrée en vigueur de la grande loi du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d'innocence et les droits des victimes. Il nous a conduit à différer dans le temps certaines de ses dispositions, afin de permettre que des personnels en nombre suffisants en assurent la mise en œuvre. La question des moyens est au centre de ce débat, et non celle des objectifs et des principes de notre politique. Je citerai seulement quelques chiffres. Sur les 4 premiers budgets de cette législature, les crédits du ministère de la justice ont augmenté de 4,2 milliards de francs, soit + 17,8 %. Sur ces mêmes budgets, le ministère de la justice aura bénéficié de 4481 créations de postes. Il y a eu en particulier 729 créations de postes de magistrats (contre 727 entre 1981 et 1997 et) contre 163 pour les budgets de 1994 à 1997. Autre comparaison significative, nous avons créé 1010 emplois d'éducateurs à la P.J.J., contre 160 pour les budgets de 1994 à 1997. Notre effort est donc considérable, sans commune mesure avec les budgets des gouvernements qui nous ont précédés. Il faut poursuivre et amplifier encore l'effort, et nous le ferons afin que la justice ait les moyens de mettre en œuvre les réformes votées par les représentants de la Nation tout en assurant de façon satisfaisante les missions qui sont déjà les siennes. Par ailleurs, après les importantes mesures d'urgence que nous venons de prendre pour l'aide juridictionnelle, nous tirerons les conséquences du rapport du groupe de travail présidé par Paul Bouchet sur l'accès au droit avec la volonté que tous soient égaux, sans discrimination de ressources, pour la défense de leurs droits. Nous soumettrons au 2 ème semestre de cette année au Parlement un grand projet de loi sur la pénitentiaire, s'inspirant des conclusions des rapports des commissions d'enquête parlementaire sur les prisons. Déjà, le Gouvernement a lancé un vaste programme de construction et de rénovation d'établissements pénitentiaires. Aujourd'hui et demain, nous continuerons ensemble à promouvoir une justice indépendante, impartiale, responsable, protectrice des libertés, efficace et diligente. III - Nous gardons conscience de la nécessité de préserver ce qui fait notre force politiqueUne majorité plurielle mais rassemblée sur l'essentiel
En trois années, rien ne l'a affaibli et ses divergences n'ont jamais été vécues comme des crises graves.
Si chaque parti peut avoir ses débats, ses questionnements, ensemble, nous n'avons pas de division profonde sur notre stratégie et notre identité. Nous savons vivre ensemble. Soyez sûrs -mais je sais que vous n'en doutez pas- que je ne suis tenté par aucune autre configuration politique.
C'est cet état d'esprit que les élections municipales devront permettre de confirmer. Sans doute n'a-t'il pas été possible de systématiser partout, dès le premier tour, cette logique de rassemblement - chaque formation politique a ses rythmes.
Mais pour l'essentiel, la majorité ira rassemblée devant les électeurs et, chacun doit en être bien convaincu, c'est du rassemblement, au premier ou au deuxième tour, que naîtra la dynamique sans laquelle aucune victoire n'est assurée. Car chacun le sait bien, nous ne pourrons l'emporter qu'ensemble.
Il dépendra de chacun que cette majorité plurielle que nous faisons vivre depuis 3 ans et demi devienne, dans le plus grand nombre de villes, une réalité politique locale, vivante, dont les différences et l'unité soient un véritable enrichissement pour les citoyens. C'est aussi l'un des enjeux de ces élections.
Nous avons la chance d'avoir un parti et un groupe socialiste solides, respectés, qui incarnent dans la vie politique, ce que d'autres formations politiques ont du mal créer : la cohésion, la force, le débat maîtrisé. Le congrès de Grenoble en a été l'une des plus récentes manifestations. Vrai face à la droite : toutes les études les plus récentes le démontrent. Vrai dans la majorité plurielle : à l'Assemblée nationale, nous avons parfois été confrontés à des configurations politiques, heureusement rares, à l'occasion de textes sensibles importants : travail de nuit, ordonnances. Alors que l'arithmétique politique nous privait a priori d'une majorité, vous avez par votre mobilisation et votre disponibilité permis que ces projets délicats arrivent à leur terme. J'ai demandé à Jean-Jack Queyranne de réfléchir à une procédure qui permettrait de remplir nos obligations communautaires sans avoir recours à nouveau à ce type de projet.
Un Gouvernement collégial, solidaire, pleinement consacré à sa tâche
Depuis ma dernière venue salle Colbert, deux nouveaux ministres : Christian Paul et François Patriat, issus de vos rangs, sont venus rejoindre le gouvernement. Ils ont rejoint une équipe, qui s'est modifiée en trois ans et demi - personnalités, caractères, styles différents - mais qui demeure profondément ce que j'ai toujours voulu qu'elle soit : collégiale et amicale dans son fonctionnement, attentive à régler les problèmes, réformatrice, attachée à faire vivre la collectivité.
Beaucoup seront candidats. Ils savent - car je le leur ai dit - qu'ils ne devront consacrer à leur campagne que le temps nécessaire...L'action du Gouvernement ne connaîtra ni pause, ni parenthèse électorale
Dans la période électorale qui s'ouvre, sachez aussi être tout à la fois de bons candidats et de bon législateurs.
Beaucoup d'entre vous sont candidats aux élections municipales, comme maire ou comme adjoint. Une campagne municipale est un moment fort pour un militant politique, car la commune est le lieu du dialogue, de la proximité, de l'écoute, et parfois du bilan.
Vous aurez à partir du 11 février le temps nécessaire pour vous consacrer pleinement à votre campagne. D'ici là j'espère que vous serez convaincus que c'est aussi la qualité du travail de la majorité à l'assemblée qui servira votre campagne.
Beaucoup d'entre vous m'écrivent pour m'inviter dans la ville dont ils sont maire, ou candidat à le devenir. Je ne pourrai aller partout ou vous le souhaitez, vous devez le comprendre. Les français doivent savoir que je reste concentré sur ma tâche. Quelques déplacements sont prévus- depuis septembre ils sont d'ailleurs plus fréquents. Je ne pourrai les multiplier . Considérez qu'à la place qui est la mienne, ma contribution à votre campagne sera le travail du Gouvernement et les réponses qu'il continuer d'apporter aux préoccupations des français.
Moins de deux mois avant ces échéances, j'ai au moins deux certitudes : - nos résultats dépendront d'abord de chacun de vous, candidat et candidate, de votre équipe, du rapport que vous aurez su nouer, de ce que vous aurez réussi à incarner. Rien jusqu'au bout ne sera joué. - la place beaucoup plus importante faite au femmes constituera un formidable atout pour la vie démocratique (24 députées socialistes candidates dont 10 têtes de liste).
Cher(e)s camarades,
Je n'ai pas voulu évoquer l'ensemble des chantiers que nous poursuivrons et ouvrirons ensemble en 2001, mais vous l'avez compris, il n'y a pas de sujets importants pour les Français que nous ne traitions comme ils doivent l'être : avec sérieux, méthode et volonté d'aboutir. C'est ce que les Français attendent de nous, c'est ce dont ils ont besoin.
L'action réformatrice reste notre raison de gouverner, notre légitimité. Nous allons ensemble continuer à la mettre au service des français. |