Primaires :
En France, l'idée paraît encore utopique

Jack Lang
Entretien avec Jack Lang, député du Pas-de-Calais, paru dans le quotidien Le Figaro daté du 14 décembre 2005.
Propos recueillis par Nicolas Barotte


 

Seriez-vous favorable à l'organisation, comme en Italie, de primaires au sein de la gauche pour désigner son candidat à la présidentielle ?
Il est vrai que Romano Prodi, qui est sorti victorieux de cette compétition en Italie, a vu son autorité morale renforcée par le vote de plus de quatre millions d'électeurs de gauche. Transposons en France : serait-il possible que des organisations politiques acceptent de soutenir un candidat commun qui aurait été choisi par des millions d'électeurs ? Aujourd'hui, l'idée paraît encore utopique. Des formations disent vouloir concourir sous leur propre couleur. D'autres paraissent moins hostiles à cette idée. Henri Emmanuelli la porte avec talent.

Ceux qui sont favorables aux primaires évoquent la « pression » en faveur du rassemblement.
Ici et là, il y a une volonté de fédérer les énergies et les forces de la gauche. Personne n'a envie de revivre la fragmentation qui avait été fatale à la gauche en avril 2002. N'oublions pas non plus que Mitterrand avait été le candidat de l'union des grands partis de gauche en 1965. C'est cette candidature unique qui avait créé les conditions d'une mise en ballottage du général de Gaulle.

Souhaiteriez-vous soumettre votre propre candidature à l'approbation des sympathisants de gauche ?
Ne mettons pas la charrue avant les boeufs. Pour l'heure, la seule procédure légale c'est celle qui figure dans les statuts du Parti socialiste.

La faiblesse du nombre de militants socialistes qui vont choisir le candidat du PS ne relativise-t-elle pas la légitimité de ce mode de désignation ?
Notre ambition est d'élargir d'abord le cercle des militants. J'aurai la charge, à partir de janvier, d'une campagne pour faire venir vers nous un nombre important de citoyens. Nous voudrions nous ouvrir vers les jeunes, les femmes... L'historien Fernand Braudel disait : « La France est notre diversité. » Nous aimerions que le PS réponde à cet idéal. Plus large sera l'assise de notre parti, plus puissante sera l'autorité politique de notre candidat.

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