Dès octobre 2003,
j'ai fait part de mes réserves. Ce texte ne répond pas à la crise institutionnelle, budgétaire et civique que connaît l'Union européenne. Au contraire, il l'enfonce un peu plus dans cette crise en rendant impossible toute révision, toute évolution à partir de sa date d'application en 2009. Ce ne sont pas les convictions européennes des uns et des autres qui sont en jeu. Personnellement, j'ai voté oui à Maastricht et à l'élargissement de l'Union. Ce qui est en jeu, ce sont, par exemple, les évolutions possibles en matière de lutte contre le dumping fiscal et social, qui sont corsetées par la règle de l'unanimité. Voter oui, c'est prendre le risque de réduire à néant nos marges de manoeuvre lorsque nous reviendrons au pouvoir.
Hollande prévoit une consultation militante en décembre. Vous allez donc mener campagne contre lui. Vous contestez son autorité ?
Je fais partie de la direction du parti. J'y exerce mes responsabilités et je m'y sens bien. Personne dans cette majorité n'est enthousiasmée par ce traité européen. Chacun reconnaît ses avancées institutionnelles comme ses manques. Je dis simplement qu'il est difficile de prétendre au pouvoir en 2007 alors qu'à partir de 2009 l'orientation libérale sera figée par la Constitution européenne. Pour ma part, je m'exprimerai sans arrière-pensée. J'invite mes camarades à faire de même. Le débat sur le futur traité ne doit pas faire l'objet de questions de pouvoir interne. Il ne faut ni ruser ni biaiser. Il ne faut pas non plus dramatiser. Evidemment, lorsque les socialistes auront fait leur choix, ce choix sera le mien.