Édito
| de François HOLLANDE |
Un modèle fédéral, respectueux des nations Le Conseil national du 29 février dernier a permis de mettre au point le texte qui sera soumis au vote des militants. C'était un exercice obligé, alors que la campagne pour les élections européennes débute dans les semaines qui viennent ; mais c'était
aussi un exercice risqué, en ce sens où le Parti n'a pas,
sur l'Europe, de position unique et unilatérale. Sur la base du travail de Pervenche Berès, Alain Bergounioux et Pierre Guidoni, des amendements contributifs ont été déposés
par la Gauche socialiste et par des membres du Bureau national.
La motion B, quant à elle, présentera son propre texte, pour la clarté du débat.
Je me réjouis de la logique et de la cohérence du texte finalement adopté. Clairement européen et résolument socialiste, Il donne le ton d'une Europe à vocation fédérale, sociale et Politique. Nos propositions sont à la fois ambitieuses et réalistes. En posant
les bases d'une économie européenne à vocation sociale, en définissant des priorités budgétaires destinées à l'emploi et au développement des services publics, en dessinant les contours d'un espace européen de liberté, de sécurité et de justice, en prônant des efforts particuliers en matière de recherche, de technologie, d'éducation, de sécurité, nous sommes parvenus à un texte fondateur d'une dynamique nouvelle, sur lequel tous les socialistes et sociaux-démocrates peuvent se retrouver.
Le mode de scrutin favorise la dispersion et le " vote inutile ". Nous avions souhaité le modifier, pensant que c'était l'intérêt même de la démocratie, sans y parvenir. Nous le regrettons. Mais cela doit nous alerter, et nécessite que le Parti tout entier soit mobilisé, militants, cadres, élus, pour porter notre projet pour l'Europe. C'est donc unis que nous partirons à la bataille, face à une droite dispersée et sans projet.
On peut distinguer trois enjeux : Un enjeu européen, tout d'abord. Il s'agit bien de changer le cours de la construction européenne, de réussir le passage d'une Europe presque exclusivement économique et monétaire à une Europe sociale et politique, une Europe des peuples. Un enjeu national, ensuite : la France doit peser davantage au Parlement européen, afin d'y faire prévaloir ses vues et de contribuer à dessiner les contours d'une Europe plus proche des citoyens. Un enjeu socialiste, enfin, car nous exerçons les responsabilités dans onze des quinze pays de l'Union. Ici, en France, il nous faudra donc être le relais de l'action menée par le gouvernement de Lionel Jospin.
La Fédération d'États-nations que nous appelons de nos vux est un modèle à la fois fédéral et respectueux des nations. C'est, Je crois, ce qu'attendent les Français. Et ce modèle peut gagner, le soir du 13 juin. À nous, socialistes, de tout faire pour cela.
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