Régionales 2004 : Convention nationale de ratification des listes
Nous devons faire du 21 mars un anti 21 avril

Jean-Paul Huchon
Discours de Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d'Île-de-France, prononcé à la tribune de la convention nationale le 13 décembre 2003
 
Chers camarades, la brutalité sociale du gouvernement, la multiplication de ses provocations à l’égard des femmes et des hommes de ce pays, d’abord et surtout sur la question de l’emploi, sur la question des garanties sociales, entraînent chez les Français la défiance, l’angoisse, la déstabilisation.

Alors que ces élections régionales viennent comme les premières élections à moitié de mandat, quel peut être le rôle de nos régions, quel peut être l’enjeu des élections régionales de mars prochain ?

Laurent Fabius, tout à l’heure, a exposé comment nous pouvions faire des propositions alternatives, et montrer que la vie peut changer grâce aux régions gagnées par la gauche. L’enjeu est simple : c’est de dire stop à ce gouvernement, c’est de préparer les conditions de l’alternance. L’enjeu, c’est de protéger, pour moi, ici, en Île-de-France, les Franciliens contre les attaques à répétition sur leurs acquis et leur protection sociale. C’est en effet, comme Arnaud Montebourg le disait il y a deux minutes, une déconstruction de notre système social, de notre modèle issu de la Libération, de notre modèle social européen auquel ils sont en train de se livrer. L’enjeu, c’est donc d’arrêter le train du malheur : celui de Raffarin, celui de Chirac, cela de Sarkozy, celui de Fillon, celui de Copé. Et nous n’aurons que cette occasion d’ici 2007. Il faut donc la saisir.

Je voudrais aussi dire que nous avons à notre actif, dans les régions, un bilan que personne ne remet en cause à gauche, même les communistes quand ils nous disent non pour le premier tour, ne remettent pas en cause la qualité de notre bilan. Et dans la même ligne, notre projet, c’est celui de réduire les inégalités sociales et territoriales dans les transports, l’emploi, le logement, le développement durable. Pour l’Île-de-France, 300 000 demandes de logement non satisfaites ; pour les transports, trente ans de retard sur un véritable schéma des transports publics ; pour l’emploi, une progression du chômage sans précédent et un rythme d’accroissement du chômage supérieur aux autres régions françaises. Les préoccupations des Franciliens, ce sont celles-là et ce sont des préoccupations de gauche.

Ce projet, nous avons voulu le faire avec tous à gauche, quel que soit le moment qui conviendra à chacun.

Mes camarades, on a beaucoup parlé de l’accord Verts-PS en Île-de-France. J’ai toujours suivi, pour ma part, la même méthode. On me reproche parfois d’être trop consensuel. Je l’assume, car pendant six ans, toutes les décisions prises en Île-de-France, à une ou deux exceptions minuscules, ont été votées par tous nos partenaires. Pas une désolidarisation, pas un écart, pas une bassesse, pas une trahison, rien que nous n’ayons assumé ensemble dans cette situation intenable qui était la nôtre et que je vous rappelle : 85 gauche, 85 droite, 36 extrême droite. Et nous sommes toujours là, et nous sommes toujours vivants, et nous sommes aujourd’hui décidés à regagner et à reconquérir cette région.

Cet accord, donc, il vient de loin en Île-de-France. Dès juillet, j’ai proposé aux communistes et aux Verts, comme ailleurs aux radicaux et au Mouvement des citoyens, de nous installer autour d’une table et de discuter au fond de notre prochaine mandature. Les Verts ont été immédiatement disponibles. Nous avons eu avec eux, à partir de l’été, plus de dix réunions programmatiques et stratégiques. Elles ont débouché, au terme d’échanges sans complaisance mais toujours fraternels, sur l’accord que l’on sait et qui consiste à tenter de faire de l’Île-de-France la première région solidaire d’Europe et la première éco-région d’Europe.

Pour moi, cet accord est le résultat d’un travail collectif avec l’un des partenaires de la gauche en Île-de-France. Et j’ai pris soin, avant de faire cette proposition définitive aux Verts, de prendre la tâche de nos fédéraux socialistes en Île-de-France. Et forts de leur accord, nous avons fait une proposition politique aux Verts qui l’ont acceptée. C’est une décision capitale car, en cas de victoire, c’est l’engagement de gouverner ensemble sur un contrat clair.

Avec les communistes, les choses ne se sont pas présentées de la même manière, alors que nous avons travaillé depuis six ans dans le même esprit. Et je pourrais dire, de la même manière, pas une désolidarisation, pas une trahison, pas une bassesse, et nous avons tout assumé ensemble. Notre démarche de réflexion et de concertation commune s’est heurtée, dès l’entrée, au calendrier interne du Parti communiste. Et les discussions entre nous n’ont eu lieu que beaucoup plus tard en novembre. Et nous leur avons fait une offre programmatique et une offre stratégique.

Quelle a été l’offre stratégique et politique ? 20 % des sièges sur les listes départementales. Et pour être précis : 2 sièges de plus, 25, par rapport à ce qu’ils avaient en 98, 23, c’est-à-dire la reconnaissance de leur étiage électoral relevé à cette époque et non pas aujourd’hui.

Pour quelle raison ? Parce que je considère que le Parti communiste a pleinement sa place en Île-de-France. Même si nous constatons un déclin de sa représentativité, le Parti communiste demeure une force avec laquelle il faut compter. Il représente des élus et des militants. Je ne suis pas comptable ni responsable du fait qu’ils sont confrontés à des questions d’identité et donc d’identification. Pour ma part, je reste ouvert à la discussion avec eux, en accord avec la direction du parti et quel qu’en soit le moment. La porte est ouverte. Il ne faut pas abandonner non plus ceux qui, au Parti communiste, se battent courageusement pour faire prévaloir la logique de l’union.

Avec les Républicains, avec les Radicaux, nous négocions encore pour aboutir, je pense, très prochainement et favorablement. C’est possible, nous en avons discuté avec nos fédérations.

La dynamique de l’union est donc en marche. Nous ne gagnerons qu’ensemble. Je resterai le candidat de l’union et je rends hommage aux socialistes franciliens et à leurs secrétaires fédéraux, qui ont toujours compris que c’était à nous, les socialistes, d’assumer les exigences de l’union, à nous d’être exemplaires, et sans sacrifier, bien entendu, nos camarades, porter au-dessus de tout le souhait et la nécessité d’une victoire de la gauche.

Nous devons faire du 21 mars un anti 21 avril.



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