Le plein emploi d’ici la fin de la décennie, tel est l’objectif que
j’ai fixé, tel est l’objectif que nous pouvons atteindre. Jusqu’en 1997, la résignation s’était installée. Depuis 1997, nous avons conduit une action volontariste, notamment à travers les 35 heures et les emplois jeunes. Nous avons fait de la lutte contre le chômage notre priorité absolue. Nous avons montré que la société française n’était pas condamnée au chômage de masse ; que notre économie pouvait connaître une croissance durablement supérieure à celle de ses grands partenaires ; que la France pouvait créer massivement des emplois - depuis 1997, notre pays compte 1 800 000 emplois de plus et 900 000 chômeurs de moins. Ainsi, nous avons commencé à reconquérir l’espérance.
Cependant, il reste plus de 2 000 000 de chômeurs en France et un trop grand nombre de nos concitoyens connaît encore la précarité.
Le combat n’est donc pas encore gagné - loin de là. Il le sera à force de persévérance, d’imagination et de volonté : nous devons, à nouveau, faire reculer le chômage de 900 000 en cinq ans.
Mes priorités900 000 chômeurs de moins d’ici à 2007
Un droit à la formation
tout au long de la vie
Un plan de lutte contre
le chômage des plus de 50 ans
Mes propositions
Un ordinateur pour chaque jeune de l’école à l’université
Un chèque emploi-salarié
pour supprimer les démarches administratives des très petites entreprises |
Favoriser une croissance forte et créatrice d'emplois
Nous continuerons à mettre en œuvre une stratégie active pour
la croissance économique. L'économie mondiale connaît depuis le printemps 2001 un très fort ralentissement. La reprise peut et doit être rapide. Une croissance moyenne au moins égale à 3 % par an est notre objectif pour la législature.
La politique budgétaire, tout en mettant l’accent sur la maîtrise
des dépenses et la réduction des déficits, favorisera les dépenses de sécurité et de justice ainsi que les dépenses d’avenir : éducation, formation, recherche, société de l’information, environnement. Nous poursuivrons des baisses d’impôts favorisant l’emploi, la justice sociale et les revenus d’activité.
L’émergence, le développement et la diffusion des technologies
de l’information et de la communication dans l’ensemble du système productif va modifier profondément les équilibres économiques dans le monde. En changeant notre façon de produire, de consommer et aussi notre développement urbain, elles portent en germe une nouvelle révolution industrielle.
Nous avons, depuis 1997, fait entrer la France dans la société de l’information. La maîtrise de ces nouvelles technologies pour tous doit relever d’un véritable service public. Nous le développerons en mettant l’accent sur l’équipement des jeunes, en association avec les collectivités locales, avec l’objectif d’un ordinateur relié à l’Internet pour cinq élèves dans chaque école primaire, d’un ordinateur par famille pour les collégiens et les lycéens, d’un portable par étudiant.
Parallèlement, nous adapterons aussi notre droit, pour assurer une bonne régulation de l’Internet, pour protéger la vie privée et éviter les excès de la marchandisation.
Le secteur public et la politique industrielle contribuent à cette stratégie de croissance et de compétitivité. Deux priorités nous guideront dans ce domaine. Nous devrons consolider et promouvoir les principes du service public dans le cadre de l’intégration européenne. Il faudra aussi que nos entreprises publiques nouent des alliances pour assurer leur développement international. C’est là l’intérêt national : les objectifs de politique industrielle guideront nos décisions. Nous rechercherons naturellement
le consensus des salariés sur les évolutions souhaitables.
Nous poursuivrons une action déterminée en faveur de l’innovation et de la création d’entreprise, moteurs de la croissance et de l’emploi, notamment pour la création d’un brevet communautaire.
Pour les très petites entreprises, celles de moins de cinq salariés, et en particulier pour les artisans et commerçants, nous instaurerons un chèque emploi-salarié qui, à la manière du chèque emploi-service, déchargera l’employeur des démarches administratives. |
Mes propositions
Réaliser l ’harmonisation sociale et fiscale européenne
Un gouvernement économique
européen |
Créer un gouvernement économique de l’Europe
C’est sous notre impulsion que l’Europe a affirmé au sommet de Lisbonne, en 2000, sa volonté de retrouver le plein emploi et de
maintenir un objectif de croissance d’au moins 3 %. Croissance, emploi et développement du modèle social européen restent nos priorités.
Maintenant que le passage à l’euro est réalisé et réussi, nous devons nous doter d’un véritable gouvernement économique de la zone euro, agissant en contrepoint de la politique monétaire menée par
la Banque Centrale Européenne (BCE), qui devra favoriser les objectifs de croissance et d’emploi.
A cet effet :
La coordination des politiques économiques doit être considérablement accrue, pour pouvoir réagir avec efficacité aux chocs extérieurs. Je propose, pour l’impôt sur les sociétés, que les assiettes soient harmonisées et qu’un taux minimum soit fixé. Ce serait la première
étape vers un impôt européen.
Je propose, par ailleurs, pour pouvoir harmoniser la fiscalité en
Europe, que les décisions fiscales susceptibles d’affecter le marché intérieur soient prises à la majorité qualifiée et non plus à l’unanimité. Il doit en être de même pour ce qui concerne l’harmonisation sociale.
Le rôle de “ l’eurogroupe ”, composé des ministres de l’Economie et des Finances, qui pilote la politique économique de la zone euro, doit être consacré, notamment à travers un président élu par ses pairs.
Ainsi, se nouera enfin, comme cela existe aux Etats-Unis, un véritable
dialogue entre une banque centrale indépendante et l’instance politique légitime que nous appelons gouvernement économique européen.
|
Mes propositions
Un nouveau contrat de retour à l ’emploi
Une conférence économique et sociale entre l’État et les partenaires sociaux |
Développer la formation tout au long de la vie
Nous le savons bien : le progrès des techniques, la compétition entre les entreprises, la mobilité des personnes bouleversent la vie professionnelle. Les métiers se transforment aussi. Chacun doit pouvoir participer à ces changements et valoriser son talent en faisant évoluer ses qualifications. Je veux donner à tous la garantie personnelle de pouvoir le faire tout
au long de leur vie active.
Mettre en place les moyens de cette formation tout au long de la vie, c’est construire un nouveau droit social, une nouvelle sécurité collective pour les salariés. C’est pourquoi la formation tout au long de la vie sera
l’un des objectifs majeurs du quinquennat.
Pour y parvenir, je propose deux orientations: donner à chacun les
ressources financières de cette formation et mettre en place les moyens pour accueillir tous ceux qui voudront en bénéficier.
Pour mettre en œuvre ce nouveau droit, je propose que chaque
salarié soit doté d’un compte-formation. Comme un compte-épargne, il comportera des droits à la formation qui pourront être
utilisés tout au long d’une carrière professionnelle, y compris en cas de chômage.
Ce compte doit financer à la fois un revenu pendant la formation et le coût de cette formation. Ce grand projet devra associer
les partenaires sociaux, l’Etat et les régions. J’inviterai donc le Gouvernement à inscrire cette question dans
le dialogue avec les partenaires sociaux que je lui demanderai d’engager dans le cadre d’une Conférence économique et sociale
nationale et qu’il prolongera ensuite avec les régions.
Pour mettre en place les moyens d’accueil de tous ceux qui souhaitent bénéficier de ce nouveau droit, je propose de faire travailler en
cohérence l’ensemble des outils d’enseignement professionnel dont dispose notre pays. Il s’agit de rendre plus efficaces tous les moyens disponibles, à tous les niveaux de qualifications et dans toutes les formes d’apprentissage.
|
|