Une France forte

  Faire de la France un acteur du pluralisme mondial
Réussir l’élargissement de l’Europe
Vouloir l’Europe politique
Assurer notre défense
Maîtriser la mondialisation
Refuser le sous-développement et la dégradation de la planète

Je veux une France dont les idées, les valeurs et la culture rayonnent - notamment au travers des Français de l’étranger -, une France qui oeuvre à la préservation du pluralisme mondial, une France qui promeut une plus grande régulation internationale.

La France travaillera, après le succès de l’euro, à ce que l’Europe élargie devienne une puissance économique, sociale et culturelle, tournée vers le développement et la paix, agissant pour la restauration des équilibres écologiques de la planète.

La France est un pays qui, profondément attaché à son identité, conserve une vision universelle du monde, un pays qui continue à vouloir jouer un rôle dans la vie de la planète et qui s’en donne les moyens.

Je veux, si vous m’élisez à la Présidence de la République, porter cette vision. Je le ferai sans repli national, qui serait pour nous périlleux, mais aussi sans dilution dans cette globalisation où les dérives du libéralisme et l’uniformisation de la culture et des pensées menacent.

C’est ainsi que je concevrai le rôle de la France, à partir de son identité, mais une identité qu’elle offre aux autres pour la confrontation, le débat et le partage.

 

Mes priorités

Une fédération européenne des États-Nations
scellée par une Constitution



La mondialisation maîtrisée



L’annulation
de la dette des pays en développement

Faire de la France un acteur du pluralisme mondial

Le monde est trop complexe et trop divers pour qu’une seule puissance puisse prétendre résoudre ses problèmes à la seule lumière de ses intérêts nationaux. C’est pourquoi, et davantage encore après le 11 septembre, l’intérêt collectif exige que les Etats-Unis soient ouverts aux autres, en respectant des règles, en partageant l’esprit de dialogue, en se réinscrivant dans les grandes problématiques des organisations internationales qui ont à traiter des grandes questions de la planète.

Car nous ne pouvons pas laisser aller le monde tel qu’il va, avec sa violence ouverte ou latente, ses injustices effroyables. Ce monde, nous devons l’infléchir, le redresser, l’organiser, le rendre moins injuste. C’est là une des missions de la France ; c’est là un des rôles essentiels d’un Président de la République actif. Cela pose aussi la question de la capacité de la France à entraîner ses partenaires européens.

Au Proche-Orient, la France et l’Europe joueront un rôle de médiation en faveur de la paix, pour la reconnaissance du droit du peuple palestinien à un Etat viable et la garantie à Israël du droit de vivre dans la sécurité.

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Réussir l’élargissement de l’Europe

L’unification de l’Europe constitue l’aboutissement d’une perspective historique. Sa réussite ne répond pas seulement à un devoir de solidarité.
Elle est aussi un projet politique.

     Dans cet élargissement imminent, nous devrons légitimement défendre nos intérêts, mais nous devrons aussi accueillir les pays candidats avec l’esprit ouvert et veiller avec eux à ce que cet élargissement sans précédent de l’Union européenne n’aboutisse pas à la dilution du modèle européen.

     C’est pourquoi je resterai attentif, avec nos autres partenaires, à ce que les pays candidats montrent leur capacité à reprendre réellement ce qu’on appelle “ l’acquis communautaire ”, c’est-à-dire les engagements collectifs qui sont le fondement de notre Union. Je veillerai à ce que les mesures de transition qui seront accordées à ces pays - en particulier dans le domaine agricole - les aident dans cette voie, sans créer de préjudice pour les États membres actuels, et sans mettre en danger les finances publiques de l’Europe.


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Mes propositions

 Un nouveau mode de scrutin pour rapprocher les citoyens et leurs députés européens





 Les compétences respectives de l'Union et des États clarifiées





 Une carte d'identité européenne

Vouloir l’Europe politique

Si vous m’élisez à la Présidence de la République, j’attacherai la plus grande importance au débat sur l’avenir de l’Union, lancé en décembre 2000 à Nice, et qui sera mené au sein de la “ Convention européenne ”. Mon objectif : contribuer à construire une Europe politique. Je veux une Europe unie, dotée d’institutions fortes pour mener des politiques communes ambitieuses, qui permettent d’affirmer le modèle de civilisation européen et la constance de la présence européenne dans le monde, dans le respect des identités nationales. :

     Cela passe par l’adoption d’une Constitution européenne, dont la Charte européenne des droits fondamentaux, adoptée à Nice à la fin de l’an 2000, serait la première partie. Cette démarche constitutionnelle doit, pour moi, exprimer un acte politique fondamental : l’affirmation d’un projet commun, la volonté de fonder une véritable fédération d’Etats-Nations, expression d’aujourd’hui pour les Etats-Unis d’Europe jadis rêvés par Victor Hugo.

     Pour aller dans cette voie, les compétences respectives de l’Union et des Etats doivent être clarifiées. Les traités, devenus indéchiffrables, doivent être simplifiés. Les moyens d’aller de l’avant doivent être donnés aux pays qui le souhaitent. Les Parlements nationaux doivent être mieux associés à la construction européenne.

     Je m’opposerai à la renationalisation des politiques communes, qui traduisent les liens de solidarité entre Européens, par exemple dans le domaine agricole ou de l’aide aux régions en retard de développement. Bien sûr, la politique agricole commune (PAC) doit s’adapter aux nouvelles réalités, et notamment aux attentes fondamentales des citoyens : il ne s’agit pas de produire plus, mais de produire mieux. Dès lors, il est légitime de vouloir réformer la PAC, dans le respect du cadre financier tracé à Berlin pour la période 2000-2006, en rééquilibrant les aides en faveur du développement rural, en appuyant l’amélioration de la qualité des produits et de l’environnement. Mais changement et adaptation ne signifient pas démantèlement. Nous devrons continuer à disposer d’instruments communautaires, permettant de piloter et non de subir les évolutions des marchés agricoles.

     Les élections au Parlement européen devront s’affirmer comme le temps fort de la vie démocratique européenne. A cet effet, je reprendrai le projet de réforme du scrutin européen, qui n’a pu aboutir en 1998, afin de faire jouer la règle actuelle de la représentation proportionnelle dans de grandes circonscriptions régionales, rapprochant ainsi l’élu des citoyens. Le Parlement européen étant ainsi rendu plus représentatif, je proposerai que la désignation du Président de la Commission européenne s’effectue parmi les membres de la majorité politique victorieuse aux élections européennes.

     Le Conseil des ministres de l’Union, qui est l’institution européenne où sont représentés les Etats membres, doit aussi être renforcé. Je proposerai notamment à nos partenaires un Conseil permanent de ministres chargés des affaires européennes, directement rattachés à leur Premier ministre. Ils joueront un rôle de coordination du travail européen, dans leur Gouvernement et à l’échelle de l’Union.

     Mais l’Europe doit aussi être plus à l’écoute des attentes de ses citoyens. C’est pourquoi je préconise que, symboliquement, chaque Européen puisse disposer d’une carte d’identité européenne, avec une face commune et une face nationale.


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Mes propositions

 Une défense commune européenne

Assurer notre défense

La France doit être en mesure de peser réellement lorsque les intérêts stratégiques de notre pays et ceux de l’Europe peuvent être directement concernés.

     L’Europe doit être mieux à même de faire entendre sa voix, grâce à une politique étrangère commune.
    La France œuvrera à ce qu’elle soit de plus en plus cohérente et forte. Pour assurer sa sécurité, mais aussi pour contribuer au maintien de la paix dans le monde, l’Europe a aussi besoin d’une défense commune. Les fondations en ont été jetées, notamment lors de la Présidence française de l’Union européenne, au second semestre de l’an 2000, avec la création en cours d’une force européenne de réaction rapide. Il faut maintenant que l’Europe se dote d’une doctrine globale d’intervention et d’emploi de cette force, pour conduire des opérations militaires autonomes pour la défense de la paix. Nous devons continuer à investir dans les équipements européens et à développer de grands programmes d’armement communs.

     Au plan national, l’outil de dissuasion, indispensable dans le contexte stratégique actuel, continuera d’être modernisé. S’agissant de l’outil conventionnel, il conviendra d’accentuer l’effort engagé pour favoriser les capacités de renseignement et de commandement, et améliorer la puissance de feu, la précision et la projection de force à longue distance, qui assurent la maîtrise de la violence lorsque nous nous engageons dans les crises graves.

     La professionnalisation de nos armées doit être consolidée. La revalorisation de la condition militaire sera poursuivie. La rénovation des droits et obligations des militaires sera entreprise. Le rôle de la réserve, qui offre un complément indispensable de l’armée professionnelle et donne un rôle direct au citoyen volontaire dans la défense de notre pays, sera développé.

     Ces orientations seront confirmées et précisées, au niveau national, à l’occasion du débat au Parlement sur la loi de programmation militaire, votée dès le début de la législature. Elles devront l’être au niveau communautaire avec l’élaboration d’un Livre blanc sur la défense de l’Union européenne, pour développer une politique convergente sur les objectifs et les moyens de l’Europe de la défense.

Je m’assurerai de l’efficacité de l’outil de défense, au service de nos choix politiques, et veillerai à la solidité du lien de confiance entre la collectivité nationale et nos armées.

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Mes propositions

 L'exception culturelle assurée




 Une lutte énergique contre les paradis fiscaux

Maîtriser la mondialisation

La mondialisation est ambivalente. Elle crée des richesses mais nous savons que, si elle n’est pas maîtrisée, elle creuse gravement les inégalités entre pays du Nord et du Sud et fragilise les équilibres naturels de la planète. C’est pourquoi, contre les forces qui poussent à la dérégulation, la France devra nouer les alliances nécessaires, notamment au travers de l’Union européenne, pour faire prévaloir une plus grande régulation internationale et la diversité culturelle.

     L’action de notre pays doit viser, en particulier, à la recherche de financements complémentaires en faveur de ce qu’on appelle les “ biens publics mondiaux ” : la santé, la protection de l’environnement, le développement durable ou encore le droit à la culture. Il faut poursuivre l’étude que la Commission européenne a entamée, à la demande de mon Gouvernement, sur la mise en place d’une taxe internationale sur les flux financiers à court terme.

     La lutte contre le blanchiment des capitaux doit par ailleurs changer d’échelle : il nous faut mieux lutter, au niveau de l’Union, contre les diverses formes de paradis fiscaux. Mais ce combat doit aussi être mené à l’échelle du monde. C’est pourquoi je souhaite que l’Europe propose aux pays en développement une meilleure association aux réflexions internationales sur les normes de sécurité contre le blanchiment. Il faut enfin chercher à renforcer la transparence du système financier international, notamment en supprimant l’anonymat de certains virements internationaux et en combattant les excès du secret bancaire.

     Par ailleurs, nous avons besoin d’une instance qui puisse légitimement arbitrer entre des règles multilatérales concurrentes. Le G7/G8, qui rassemble les pays les plus riches du monde, et dont notre pays fait partie, ne peut jouer ce rôle. C’est pourquoi j’ai la volonté que soit approfondie l’idée d’un “ Conseil de sécurité économique et social ”, ouvert aux pays en développement et lié à l’Organisation des Nations unies.

     Je souhaite aussi que la France promeuve activement la création d’une autorité mondiale de l’environnement, sous l’égide du Programme des Nations unies pour l’environnement, qu’il conviendra de transformer progressivement.

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Mes propositions

“ Je souhaite que la France promeuve activement la création d’une autorité mondiale de l’environnement ”



 Un grand emprunt européen pour les pays méditerranéens



 Un fonds international anti-sida

Refuser le sous-développement et la dégradation de la planète

     Promouvoir un développement équitable et durable sur l’ensemble de la planète, soutenir les économies et démocraties émergentes est l’une des missions essentielles de notre pays, en liaison avec ses partenaires européens. Un effort des pays industrialisés en faveur du développement, à hauteur de 0,7 % de leur produit intérieur brut, doit rester notre objectif. Mais pour l’atteindre, il faudra mettre en œuvre des outils rénovés et mieux adaptés aux besoins.

     Je souhaite aussi une allocation exceptionnelle de “ droits de tirage spéciaux ” par le Fonds monétaire international, afin d’augmenter les réserves de change des pays les plus fragiles.

     Je proposerai également à nos partenaires européens de réfléchir à une grande initiative européenne pour le développement des pays de la Méditerranée, à travers un emprunt permettant de financer l’équipement des pays méditerranéens dans de nombreux secteurs de base (éducation, santé, transports, énergie) et, plus largement, d’annuler la dette des pays en développement.

     Une autre priorité de l’aide publique internationale, que notre pays doit activement porter, concerne la lutte mondiale contre le sida. Notre pays doit militer avec force pour l’essor d’un fonds multilatéral permettant de combattre les maladies qui touchent les pays les plus pauvres : sida, paludisme, tuberculose…

     Enfin, la France doit lancer une initiative sur l’un des sujets essentiels de ces prochaines décennies : l’eau. Il nous faut arriver à une Charte Internationale sur l’eau, pour que le droit universel d’accès à ce bien soit reconnu et organisé.



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