Une France sûre

  Passer avec les Français un Pacte national de sécurité
Faire de la sécurité l'affaire de tous

La lutte contre l’insécurité est, pour moi, une exigence primordiale.
La sécurité est un droit. Les piliers d’une politique globale ont été mis en place au cours de la dernière législature : conseil de sécurité intérieure ; contrats locaux de sécurité ; police de proximité ; centres d’éducation renforcée ; centres de placement immédiat ; maisons de la justice et du droit ; augmentation des moyens de la justice et des forces de l’ordre. Personne ne conteste aujourd’hui la pertinence de ces réformes.

Malgré cela, les résultats ne sont pas encore à la hauteur des difficultés rencontrées par beaucoup de nos concitoyens et du problème de société qui nous est collectivement posé. C’est pourquoi je veux faire franchir une nouvelle étape à la politique de sécurité. Traiter ce problème suppose sérieux, volonté et esprit de responsabilité. Dans ce domaine, plus que dans tout autre, les Français se méfient des solutions “ miracle ” et craignent les promesses non tenues. Ils récusent aussi l’attitude de ceux qui exploitent l’émotion et la peur. Pour ma part, je veux tenir un discours de vérité et prendre des engagements précis et cohérents. Tel est le sens du Contrat national de sécurité que je vous propose.

 

Mes priorités

Un Contrat
national
de sécurité,
pilier de la
cohésion sociale



Un ministère
de la Sécurité
publique
pour assurer
la coordination
entre la police
et la gendarmerie



Un dispositif
renforcé
pour prévenir
et punir
la délinquance
des mineurs



Mes propositions

  Les procédures
de comparution
immédiate
seront
étendues



  Des structures
fermées pour
les mineurs
récidivistes



  Une police
européenne
opérationnelle

Passer avec les Français un Pacte national de sécurité

Mon objectif est de mieux assurer la sécurité pour tous et partout, parce que la sécurité est un bien essentiel pour chacun et un des piliers de la cohésion sociale. Je refuse l’impunité : tout délit doit trouver sa sanction. Pour ce faire, je vous propose de passer un Contrat national de sécurité dont les moyens seront dégagés, sur cinq ans, par une loi de programme.

 Ce Contrat national de sécurité permettra de donner à la justice et aux forces de police et de gendarmerie les moyens nécessaires. Il fixera l’évolution des effectifs et des équipements consacrés à la politique de sécurité. Parallèlement, il définira des objectifs précis pour renforcer encore l’efficacité des forces de l’ordre et faire reculer la délinquance.

 Pour conduire cette politique, un ministère chargé de la Sécurité publique assurera la coordination opérationnelle, sous l’autorité des préfets, de la police et de la gendarmerie, qui conserveront leurs statuts distincts. Je serai attentif à l’amélioration des moyens de travail et aux perspectives de carrière de l’ensemble des personnels concourant à l’ordre public.

 Je veux aussi améliorer l’efficacité de la justice au quotidien, en accroissant ses moyens afin de permettre une plus grande rapidité des décisions ; une meilleure application des peines ; en renforçant le dialogue entre magistrats et responsables de la sécurité publique, et en formant mieux les magistrats à la diversité de leur tâche (gestion, administration). Pour ce faire, il faudra développer la médiation. C’est pourquoi je propose la création de postes de juge de proximité, qui seraient confiés à de jeunes retraités de l’éducation, de la police, de la justice, de l’armée, des entreprises.

 En particulier, la délinquance des mineurs doit trouver une réponse effective et rapide, sans faiblesse ni exclusion. Bien sûr, l’insécurité en France n’est pas le seul fait des mineurs, loin de là. Je refuse de stigmatiser la jeunesse de notre pays qui, dans son immense majorité, étudie, travaille, réfléchit, participe à la vie de la cité. Ce que je veux traiter, ce sont les évolutions préoccupantes venant du comportement délictueux d’un petit nombre de mineurs.

Pour ce faire, nous procéderons aux modifications législatives nécessaires, y compris à celles de l’ordonnance de 1945 relative aux mineurs. Celle-ci pose des principes sages : sanctions adaptées, tribunaux spécialisés. Mais ce texte, d’ailleurs modifié à de nombreuses reprises depuis son adoption, ne doit pas être considéré comme tabou. Il devra être adapté, pour tenir compte d’un contexte social profondément modifié et dans l’intérêt même de ces jeunes en grande difficulté d’insertion sociale, auxquels il faut réapprendre le sens de la vie en société. A cet effet, les procédures de comparution immédiate seront étendues. Pour prévenir la récidive, il faudra également développer l’accueil des mineurs dans des structures fermées. La capacité d’initiative des collectivités locales sera sollicitée pour diversifier les dispositifs d’accueil, accélérer leur réalisation et les gérer.

Mais je n’oublie pas que les solutions d’éloignement sont toujours des solutions provisoires. Dans tous les cas, s’agissant de mineurs, il faut préparer leur retour dans la famille, au travail ou à l’école.

 La sécurité, c’est aussi la protection contre le terrorisme, contre la grande délinquance et la cybercriminalité.

 Il faut également renforcer la lutte contre la criminalité au niveau européen, notamment grâce à la création d’une véritable police criminelle intégrée et opérationnelle, dont EUROPOL constituerait le noyau. Je propose à nos partenaires d’avancer résolument vers la création d’une police européenne de l’air et des frontières extérieures de l’Union, pour mieux maîtriser l’immigration et lutter contre les filières d’immigration illégales. La sécurité des Européens passe aussi par la mise en place d’un véritable espace judiciaire européen et par le développement d’EUROJUST. Cela devrait, pour moi, conduire à terme à la création d’un parquet européen.

 L’attention portée aux victimes
restera une priorité, notamment en développant l’aide juridictionnelle.

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Mes propositions

  Une cellule sociale
de suivi des enfants
et adolescents
difficiles pour lutter
contre la violence
à l’école

Faire de la sécurité l'affaire de tous

Aux côtés de l’Etat, dont c’est la responsabilité première, je souhaite que chacun prenne sa part de l’effort pour vaincre l’insécurité : élus, agents publics, acteurs économiques et sociaux, parents, citoyens, associations.

 Un Haut Conseil pour la sécurité sera mis en place, réunissant tous les partenaires de la sécurité afin de suivre la mise en œuvre du Contrat national de sécurité. Pour permettre à l’ensemble des acteurs de partager les mêmes chiffres, il disposera d’un Observatoire national de la délinquance.

 Au plan local, le maire doit jouer un rôle central dans la politique de sécurité de sa commune. Il anime le Contrat local de sécurité et il est associé à la définition des objectifs des forces de sécurité. Les structures existantes seront adaptées pour renforcer son rôle. La population sera tenue régulièrement informée des résultats obtenus, à travers une Commission locale de la sécurité publique.

 La lutte contre la violence à l’école, qui a déjà porté ses fruits, sera encore accentuée par un meilleur signalement des faits, par une plus grande réactivité des éducateurs et, dans les établissements où les problèmes se posent, par une plus forte association des chefs d’établissement, des enseignants, des représentants de parents, des services sociaux et de sécurité. Une cellule sociale de suivi des enfants et adolescents difficiles sera créée dans les communes où cela apparaîtra nécessaire, pour prévenir, si possible à l’âge le plus précoce, les dérives comportementales conduisant à la violence.
Un dispositif national de prévention de la violence chez les jeunes sera mis en place. Il sera partie intégrante du Pacte de confiance avec la jeunesse que je propose par ailleurs aux jeunes.

 Enfin, le Gouvernement portera une attention particulière, dans le cadre d’une réforme pénitentiaire, aux conditions de détention, qui sont encore trop souvent indignes et finalement inefficaces.



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